L'aventure Spirou s'arrête pour toi pour la série franco-belge, mais que devient le manga Spirou, que tu avais commencé à lancer ?
Jean David Morvan : Ah non, pour le moment, rien n'est définitivement arrêté, malgré les annonces prématurées qui ont pu être faites. Je pense qu'on ne fera pas le tome 50. Mais l'histoire sur laquelle on travaillait avec Yann et José Luis Munuera n'est pas enterrée. Les discussions continuent avec les gens de chez Dupuis. Les choses étaient complexes au moment d'Angoulême, elles sont redevenues plus calmes. Il faut dire que le départ de certaines personnes aide à stabiliser les débats. Pour le moment, on parle de la série principale. Il faudra ensuite qu'on reparle du manga.
Les sujets sont liés ? Le manga ne peut plus exister si tu n'es plus le scénariste "officiel" de Spirou ?
Jean David Morvan : Au contraire, ce sont deux sujets totalement différents. C'est pour cela que je ne veux pas mêler les deux discussions. Pour l'instant, on est en plein boulot sur l'éventuel tome 50, qui pourrait devenir un hypothétique hors série n°5.
Je me suis sentis blessé de lire que le manga Spirou était une lubie d'auteur. Cela sous-entendait que ce travail et cette idée n'avaient pas été validés par Dupuis. Or, notre travail a toujours été validé par Dupuis. Nous avions l'appui de Dimitri Keynes, qui voulait lancer six mangas. Claude Gendrot avait aussi donné son accord pour un travail en coopération avec le label Kana. De nombreuses autres personnes ont été impliquées, ce n'est pas un projet que je menais tout seul. Aujourd'hui, j'ai envie de le faire, il y a un dessinateur qui est prêt à s'y mettre ; ce qui ne signifie pas que cela aboutira forcément. C'est un projet qui pourrait permettre de toucher un autre public, ces ados qui ne vont pas aujourd'hui vers la bande dessinée franco-belge.