La foule qui se pressait sur les pas du célèbre dessinateur était impressionnante et compacte, au point qu'un important service d'ordre fut nécessaire pour permettre aux trois invités d'honneur d'atteindre le batiment sous les applaudissements nourris. Car, même si Uderzo a toujours bon pied bon oeil, il ne cache pas qu'il n'a plus 20 ans. L'exposition est d'ailleurs le point culminant des manifestations organisées pour fêter les 60 ans de métier du dessinateur d'Astérix.
Présentant un grand nombre d'objets - prêtés pour la plupart par le collectionneur privé Marc Jallon dont les pièces ont été mises en valeur par les deux scénographes belges Caroline Luzi et Cyril Carrée - l'exposition fera certainement la joie des collectionneurs. Certains visiteurs ont cependant regretté que le concepteur Philippe de Coninck et le commissaire d'exposition Bernard de Choisy aient privilégié l'aspect "musée" de l'ensemble à une représentation plus chaleureuse.
Cependant, évènement exceptionnel, l'exposition présente - peut-être même pour la première fois - des planches et dessins originaux d'Uderzo !
Parmis les autres curiosités, quelques pièces sortent du lot par l'émotion qu'elles en dégagent : Anne Goscinny a ainsi prêté quelques souvenirs de son père tels que la machine à écrire qu'il rapporta des Etats-Unis ou son titre de Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres signé par André Malraux. A noter également les dessins du jeune Albert, 14 ans, dans ses cahiers scolaires en 1941.
Quelques personnalités étaient présentes dans la foule, tels Jean-Charles de Keyser - visage familier des téléspectateurs belges de RTL télévision - ou le dessinateur Dany qui proclame son admiration pour le célèbre gaulois : "Astérix, c'est d'abord un souvenir de lecteur émerveillé. Les premières histoires souffraient d'une très mauvaise mise en couleurs et pourtant un charme fou s'en dégageait malgré tout. Astérix, c'est le formidable humour de Goscinny mais aussi l'oeuvre du meilleur dessinateur (avec Franquin) : Uderzo. Personnellement j'appréciais déjà fortement le duo Goscinny-Uderzo avant Astérix, grâce à leur série Oumpa-Pah que j'adorais énormément. Pourquoi Oumpa-Pah n'a-t-il pas eu le succès d'Astérix ? Je l'ignore. Peut-être qu'Hubert de la Pâte-feuilletée n'était pas en phase avec le public... Toujours est-il qu'Astérix, c'est plus de 30 albums de très grand bonheur !"
Moment d'émotion à la sortie de l'exposition, lorsque Albert Uderzo - dont plus personne n'ignore qu'il souffre d'arthrose - a réalisé l'effort de dédicacer la première page du livre d'or, entouré de l'incontournable service d'ordre et d'une nuée de photographes.