Malgré une année difficile pour les organisateurs du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême (FIBD), marquée par l'éviction surprise de l'ancien directeur de la manifestation pour faute grave, la recherche d'un nouveau site d'accueil pour le salon des éditeurs, et le bouclage problématique du budget, tous les obstacles ont été surmontés et l'édition 2007 a pu avoir lieu, sous la présidence de Lewis Trondheim.A l'heure du bilan, le sentiment général est plutôt positif. Tout d'abord, le fait d'avoir un seul espace d'exposition (11000 mètres carrés !) pour tous les éditeurs, est un plus incontestable. L'an dernier, les éditeurs alternatifs et l'espace fanzine étaient situés dans un cul de basse fosse ; cette année ils étaient facilement accessibles, enfin.
Bien entendu, l'affluence du samedi a rendu la circulation relativement difficile dans le "salon des éditeurs", mais si on se souvient de la situation quand les bulles étaient situées sur le Champ de Mars, il y a plutôt du mieux avec cette nouvelle formule.
Restent à résoudre les problèmes de circulation entre les sites : des navettes toutes les 7 minutes nous étaient promises... il serait bon de mieux respecter cela au cours des prochaines éditions, et de prendre des mesures particulières pour éviter les bouchons aux heures de pointe ! Ces problèmes auront-ils porté préjudice aux commerçants de la ville ? L'affluence, annoncée record par l'équipe du festival, a t-elle été jugée satisfaisante par les éditeurs présents ? Voilà des éléments qu'il est trop tôt pour juger.
Du côté des expositions, Angoulême 2007 aura été un cru plutôt décevant. Si l'exposition Kid Paddle a remporté tous les suffrages, en particulier auprès des enfants, si les deux premiers containers de L'exposition universelle de la bande dessinée révèlent un concept fort intéressant, avec une scénographie bien pensée (par la société spécialisée Lucie Lom, de Marc-Antoine Mathieu), en revanche l'exposition Hergé était franchement anecdotique et, de façon plus surprenante encore, les expositions présentées au CNBDI rendaient un bien faible hommage aux auteurs qu'elles devaient consacrer. Simple accrochage de planches pour l'expo Jim Woodring, quelques affiches agrandies et de courts extraits de Peur(s) du noir pour célébrer le talent de Richard McGuire, de telles expositions laissent vraiment le visiteur sur sa faim.
Heureusement, les programmes de rencontre se sont révélé très intéressants et bien répartis sur les différents sites : "Espace jeunes talents", "espace Leclerc" ou "Espace Franquin".
Enfin, Angoulême 2007, comme nous le pressentions, a été marqué par la multiplicité des spectacles vivants : multiplication des concerts de dessin, matches d'improvisation BD, concert de Brigitte Fontaine mis en images par Blutch. N'oublions pas non plus les 24 heures de la bande dessinée, initiative à porter au crédit du président 2007 Lewis Trondheim, dont on peut continuer d'apprécier les résultat sur le site officiel 24hdelabandedessinee.com.
Terminons ce bilan par l'exposé du palmarès 2007.
Parmi « les 50 indispensables » présentés en décembre 2006...
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Le Prix du meilleur album revient à NonNonBâ, par Shigeru Mizuki (éditions Cornélius)Les titres suivants sont distingués sous l'appellation "Les Essentiels d'Angoulême" :
- Black Hole de Charles Burns (Delcourt)
- Lucille de Ludovic Debeurme (Futuropolis)
- Lupus de Frederik Peeters (Atrabile)
- Le photographe de Emmanuel Guibert, Didier Lefèvre, Fréderic Lemercier (Dupuis)
- Pourquoi j’ai tué Pierre d'Olivier Ka & Alfred (Delcourt)
Un Essentiel « Révélation » récompense :
- Panier de singe de Jérôme Mulot et Florent Ruppert (L'Association).
Le Prix du Patrimoine est accordé à :
- Sergent Laterreur de Touïs & Frydman (L'Association).
Enfin, pour l'ensemble de sa carrière, et pour sa contribution majeure à la bande dessinée, le dessinateur José Muñoz a été désigné Grand Prix de la ville d'Angoulême par ses pairs. Muñoz est, dès à présent, le nouveau "président" du FIBD, édition 2008 !
» voir la fiche de José Muñoz sur bedetheque.com
