Initié avec Winsor McCay, puis Jack Kirby, le cycle américain de la Biennale du 9e art se poursuit à Cherbourg-en-Cotentin avec un hommage à Will Eisner (1917- 2005), père du Spirit et fi gure de proue du roman graphique.
Du 28 mai au 29 août 2021, le musée Thomas Henry explorera L’Esprit de Will Eisner à travers une centaine d’oeuvres originales qui retraceront les 70 ans de carrière de l’auteur, son attachement à New York, sa ville natale, et son infl uence sur des auteurs contemporains de premier plan comme Frank Miller, Robert Crumb, Harvey Kurtzman...
« Pour ce 3e volet du cycle américain que nous avons initié en 2017, nous explorons l’univers de Will Eisner, dévoile Louise Hallet, conservatrice du musée Thomas Henry, un des premiers musées de Beaux-Arts à avoir fait entrer la bande dessinée dans ses salles. Après les comic strips de Winsor McCay, les super-héros de comic books de Jack Kirby, il était évident de poursuivre avec The Spirit et le roman graphique de Will Eisner. Son oeuvre prolifi que qui s’étend sur 70 ans conserve une grande infl uence sur les auteurs contemporains. »Le musée poursuit également sa collaboration avec Bernard Mahé, proche de Will Eisner, et sa Galerie 9e art, qui permet de présenter au public une centaine de rares originaux.
EISNER / MILLER : LES VIRTUOSES DU NOIR ET BLANC
La troisième partie de l’exposition fera dialoguer Will Eisner et Frank Miller, autre icônede la bande dessinée mondiale, sur l’esthétique du noir et blanc à travers une quarantaine de leurs oeuvres : des planches remarquables du Spirit feront face à celles de Batman : The Dark Knight Returns et de Sin City, réactualisations emblématiques du polar hard-boiled (roman noir) des années 1980.
L’INVENTION DU ROMAN GRAPHIQUE
Après plusieurs années consacrées exclusivement à son agence d’illustration, Will Eisner revient à la bande dessinée en 1978 en inventant une nouvelle forme de narration : le graphic novel ou roman graphique. À travers des oeuvres majeures telles que A Contract With God, A life Force ou Dropsie Avenue, la dernière partie de l’exposition mettra en lumière le goût prononcé de Will Eisner pour les décors de la banlieue new-yorkaise, l’architecture des immeubles « brownstones », les ponts et le métro aérien, les habitants. Dans cette seconde carrière d’auteur de bande dessinée, Will Eisner produit des récits plus personnels, liés à la survie des immigrants européens dans les premières décennies du XXe siècle.
En contrepoint avec le New York sombre de Will Eisner, le musée Thomas Henry proposera également Manhattan, une exposition de François Avril au sein du cabinet des estampes. Une quinzaine d’oeuvres qui dépeignent un New York poétique et idéalisé par « le peintre de la bande dessinée ».
10e Biennale du 9e art : L’esprit de Will EisnerManhattan de François Avril
Du 28 mai au 29 août 2021
Au musée Thomas Henry, esplanade de la Laïcité - 50100 Cherbourg-en-Cotentin
www.cherbourg.fr
© Thomas Henry