Le titre est volontiers provocateur. Pourtant, au-delà de la formule, François Bégaudeau s'interroge avec justesse sur les diktats imposés par la société et sur la place de la Femme à la fin du vingtième siècle. Au dessin, une jeune autrice qui signe là sa première bande dessinée, Cécile Guillard.
Ce récit à la première personne est-il un témoignage ?
François Bégaudeau : Non, c’est une fiction totale, ou tout comme, car toute fiction se nourrit toujours un peu du réel. Donc oui, j’ai croisé des filles, notamment une qui était avec moi au lycée qui a été un peu une rampe de lancement du récit. C’est une fille que j’ai croisée à Nantes, à qui je n’ai jamais parlé d’ailleurs parce que c'était un peu la « moche » de la classe. J’ai extrapolé sur elle, puis après on se sert de tout un tas d’autres choses, ses propres frustrations, ses propres inhibitions, ses propres humiliations d’adolescent.
Choisir un personnage féminin, c'était une obligation ? Parle-t-on plus facilement de la laideur d’un personnage féminin ou bien les femmes sont-elles plus sensibles à leur aspect physique ?
F.B. : Je ne le formulerais pas comme ça parce que dire que ce sont les femmes qui sont plus sensibles à leur aspect physique ce serait rater l’essentiel si je peux me permettre. Dans une société donnée, dans des réflexes sociaux qui viennent de très loin, les femmes sont tenues de se soucier davantage de leur physique. Je ne sais pas s’il y a une nature féminine qui les pousse à se soucier de leur physique, c’est surtout les organisations tribales ou sociales ou anthropologiques qui font que les femmes sont tenues de s’entretenir. Elles se maquillent par exemple, pourquoi les hommes ne se maquillent-ils pas ? C’est quand-même extraordinaire ! Une femme est plus tenue qu’un homme de bien présenter, il y a une inégalité à ce niveau.
Pourquoi avoir commencé le récit dans les années 60-70 ?
F.B. : En fait, c'était par déduction. Je voulais qu’on remonte à un tronçon de sa vie assez important, on la voit évoluer, vieillir, murir. Et je voulais que ça se termine au moment où j’écrivais, donc en 2017. Si on enlève 50 ans, ça la faisait naître dans les années 60. C’est comme ça que ça s’est fait, je n’avais pas envie d’une période plus que d’une autre. Du coup, ça tombait bien parce qu'elle pouvait avoir un moment punk dans son adolescence et ça c'était un truc auquel je tenais. Remarque, le milieu punk est éternel donc elle aurait pu aussi avoir un moment punk en 2014...
Cécile Guillard : Oui, avec la libération de la femme et le rebasculement dans les années 90 où on évoque que les « belles » disparaissent de l’écran. On voulait traduire l’évolution de la société.
F.B. : Ça c'était important. Avec une adolescence dans les années 80-90, elle a été témoin d’une sorte d’injonction toujours plus intense à la beauté. On l’a constaté dans nos médias, dans nos télévisions, dans nos écrans de cinéma.
Votre roman La Blessure, la vraie parle aussi de l’adolescence un peu à la même époque, c’est quelque chose qui vous intéresse ?
F.B. : Ce n’est pas un thème obsessionnel mais il se trouve que oui, j’ai fait un roman dont le narrateur a 15 ans en 1986 et c'était mon cas. Et oui, de fait, il lui arrivait des choses qui sont assez proches en fait. Il y aurait un point commun, c’est ce qu’il se passe à la plage. C’est ce que j’appelle « la cruauté de l’été adolescent ». Il y avait, je le citais dans La Blessure, la vraie, un morceau des Bananarama très connu à l’époque qui s’appelait « Cool summer » et pour un adolescent, l’été est toujours cruel. L’été est à la fois lumineux, solaire, parce que ce sont de grands souvenirs, on a adoré ça, nos étés d’adolescents. Et en même temps, il y a une part de cruauté parce que c’est le truc « est-ce que je vais réussir à sortir avec une fille ? » Et par ailleurs, c’est là où le corps est de plus en plus impérieux, il y a la plage, et c’est ce qui arrive a Ghislaine, à un moment elle ne peut plus se dessaper. Beaucoup d’adolescents racontent ça : « je suis devenue grosse donc je ne peux plus me mettre en maillot » ou encore le mec qui est complexé par ses poils ou son acné, ses boutons dans le dos. Entre ce roman et Une Vie de moche, le point commun c’est ça.
Ce n’est pas elle qui se trouve moche, ça vient du regard des autres...
C.G. : Sa vision se déforme en fait. Tout le jeu va être de se demander justement comment est-ce qu’elle se perçoit. Est-ce que c’est le regard des autres, ce jeu avec le reflet dans le miroir, que sa vision est complètement déformée ? Parce qu’elle s’imagine à cause de cette blessure originelle ? Son physique va évoluer, son rapport au corps aussi, c’est vraiment tout ça qui va la guider ensuite pour trouver sa place dans la société. Comment est-ce qu’elle se situe, de quoi elle s’interdit, comment est-ce qu’elle peut être acceptée dans certains lieux, certains groupes sociaux, le travail, bref, tout ce qu’elle traverse.
La couverture est particulièrement évocatrice : elle montre son corps au lecteur en lui demandant « qu’est-ce que vous pensez de moi ? », elle baisse le regard et elle n’ose pas se montrer mais elle a besoin de savoir ce qu’on pense d’elle...
C.G. : C’est très juste oui.
F.B. : Pour la laideur comme beaucoup d’autres choses, la perception que l’on a de soi-même est constamment biaisée par le jugement des autres, nous sommes des créatures sociales, profondément sociales et donc avoir un rapport pur a soi-même n’existe pas. Constamment, notre estime de nous-même passe souvent par l’estime que nous portent les autres. Je ne dis que des banalités mais donc la laideur ne fait que reconduire ce phénomène là, peut-être de façon plus intense et plus douloureux. Par exemple, si tout le monde vous trouve bête, vous finissez par vous trouver bête vous-même. Si tout le monde vous trouve laid, vous vous trouvez laid aussi et c’est peut-être encore plus douloureux que de se trouver bête. Il y a quand même une cruauté du corps parce que quelqu'un qui est bête et se perçoit comme tel peut toujours espérer qu’un jour il le sera moins, il peut se cultiver. La laideur peut parfois être vécu, en tout cas c’est ce que se dit Ghislaine, comme une espèce de malédiction à vie. À un moment, elle s’en remet à la loterie de l’adolescence, que les corps changent et que ça peut vous faire monter dans l’échelle, mais elle non, raté. Elle essaye de réfléchir à la chirurgie esthétique mais elle trouve ça trop humiliant.
En quatrième de couverture, il y a la pression sociale avec tous ces couples qui gravitent autour d’elle, seule...
C.G. : Pareil, c’est le même regard, cette même attente. Elle mêle ses projections finalement avec ce chemin un peu prédestiné d’une femme. C'est ce que vit tout un chacun en société mais c’est vrai qu’il y a un peu des schémas, des attentes, et quand on ne correspond pas au type on se questionne, on nous questionne. C’est toujours difficile de s’affirmer, d’autant plus quand depuis la plus tendre enfance on porte une difficulté, une sorte de poids qui elle, va l’affaiblir. Elle assiste un peu au déroulement de sa vie, elle va essayer de reprendre le contrôle de son corps et de son existence. Après coup, elle va plus s’épanouir donc c’est vrai que quand même, pendant une grande partie du livre, elle vit de manière un peu plus passive, elle se laisse avaler par ça. Je ne sais pas si c’est ce que tu as voulu transmettre ?
F.B. : Si, c’est ça. De toute façon, je pense que la grande question d’un être humain, et peut-être a fortiori quand il est enfant ou adolescent, c’est « vais-je être aimé ? », « vais-je rencontrer dans ma vie quelqu'un qui m’aimera ? ». C’est sans doute une attente très sociale d’ailleurs. Donc elle regarde les couples et quels exemple de couples elle a autour d’elle. C’est ce que Guylaine fera remarquer à Anne-Laure qui est la « belle » de l’été. Anne-Laure qui évidemment, comme tous les « beaux », dit que ce qui compte c’est la beauté intérieure, l’humour, l’intelligence, et qui comme par hasard, a un copain qui est beau, ou considéré comme tel. Guylaine lui fait remarquer que les couples ont une certaine homogénéité esthétique. Donc, ce n’est pas facile d’être un « laid », quand vous allumez votre télé par exemple, c’est son premier réflexe à partir du moment où elle chute et qu’on lui a dit qu’elle était moche, elle regarde la télé et remarque que toutes les speakerines sont belles. En fait, pour avoir une vie publique et visible comme ça, il faut être belle. C’est compliqué.
Pensez-vous que c’est un phénomène actuel, du moins assez récent et plutôt occidental ?
C.G. : Juste, ce qu’il me revient, c’est qu'apparemment la Corée a acheté les droits. On a fait des recherches et la société coréenne impose justement énormément de contraintes physiques, des normes, aux femmes. Chaque société a quand-même ses particularités, ses « codes » de beauté et d’attentes de silhouettes féminines. Forcément, il y aura une approche un peu différente.
F.B. : À la rigueur, on pourrait dire que plus généralement, le corps féminin est un enjeu politique et anthropologique énorme. En gros, les hommes qui dominent ont toujours voulu contrôler le corps féminin et le faire à l’image qu'eux ont envie de voir. De plusieurs manières, en enfermant les femmes, en leur imposant des codes esthétiques, en leur imposant le mariage, et tout un tas d’autres trucs.
Les critères de beauté peuvent être très différents...
F.B. : Alors ça, j’allais y venir : quelqu'un qui est considérée comme « belle » en France pourrait être considérée comme « moche » ailleurs. Je pense que c’est quand-même encore en train de changer avec l’immense mondialisation des goûts. Par exemple, tout le monde regarde Kim Kardashian sur Instagram, aussi bien les Coréennes que les Maliennes. Récemment, j’ai vu un film africain qui se passe à Dakar, qui s’appelle Atlantique. Dans ce film, il y a beaucoup de filles qui fréquentent un café un peu branché, je passe sur le film qui est très bien, mais on voit que toutes les filles sont sur leurs smartphones toute la journée à regarder les mêmes Facebook et Instagram que toi et moi, donc elles-mêmes se sont occidentalisées, elles voudraient participer à The Voice demain, etc. Fut un temps on disait par exemple que dans les pays arabes, le « canon » féminin c'était les femmes un peu plus opulentes.
C.G. : C’est encore un peu le cas en Amérique latine.
F.B. : Oui, peut-être encore. Mais à l’époque, même en France, on aimait les personnes bien en chair, il y avait encore l’équation qu’une femme bien en chair était une femme féconde. C'était associé à cette capacité très forte, à tort ou à raison. Effectivement, la fécondité est un peu moins émoussée dans notre société. Je crois que Guylaine, hélas, en Corée, en Russie ou au Mali subirait les même pressions.
La narration à la première personne permet-elle de rapprocher les lecteurs de l’héroïne ?
F.B. : Oui, je pense que ça crée une intimité. Peut-être que j’ai ressenti le besoin de raconter à la première personne parce que j’aime bien l’exercice de me mettre dans la peau d’une femme, je l’ai déjà fait auparavant. La deuxième raison, c’est que je voyais bien que cette histoire, c’est quand même une histoire particulièrement cruelle, en tout cas sur ses bases, avec une vraie âpreté. Moi j’aime bien les récits et peut-être que le choix de la première personne, rétrospectivement, avait pour but de mettre un peu de chaleur dans une histoire globalement assez compliquée à encaisser. C’est compliqué de se prendre ça dans la gueule. Après, Cécile a aussi produit un dessin qui est assez adoucissant je pense.
C.G. : Il y a la liberté parfois de se décaler du texte, d’avoir certaines pages un peu plus abstraites ou en tout cas de se laisser un peu plus de liberté, de légèreté aussi.
C’est votre première BD Cécile, comment êtes vous arrivée sur ce projet ?
C.G. : C’est par une mise en relation commune. L’éditrice m’a contactée parce qu'elle avait déjà travaillé avec François auparavant. Ils se connaissaient déjà bien en terme de collaboration de travail. C’est par un ami commun, qui a soumis mon nom et mon travail, qu’on a pu se rencontrer.
Qu’est ce qui vous a intéressée dans le projet de François ?
F.B. : C'était l’argent (rires).
C.G. : Il faut être soi-même convaincu et se retrouver dans le récit, voir du potentiel, ça m’a amené à des réflexions, ça m’a intéressé tout bêtement.
Graphiquement n’est-il pas intéressant également d’avoir un personnage qui ne soit pas « lisse », de mettre ses défauts en avant ?
C.G. : Voilà, il y avait aussi un enjeu graphique tout simplement de la laideur. Comment représenter une femme qui se questionne avec beaucoup d’introspections, d’évolutions, de métamorphoses. C’est quelque chose qui m’intéresse aussi de toutes manières, de ne jamais figer. Donc là, on s’emparait avec cette histoire là, de quelqu’un qui va sans cesse douter, grandir et évoluer.
Il y a une métamorphose physique mais aussi une métamorphose mentale...
C.G. : Elle traverse plusieurs époques, plusieurs périodes. Elle s’éveille et découvre plein de choses, donc il faut qu’elle se positionne. Mes réflexions c’est ça. J’aime beaucoup marcher, dessiner, observer et après l’observation il y a toujours un moment où on déconnecte et où on s’évade, on réfléchit. J’aime vraiment ce regard là. C’est un mariage de tout ça.L’absence de couleurs, vous l’avez décidée assez rapidement ?
F.B. : Finalement assez tôt en fait.
C.G. : C’est vrai qu’on se posait la question avec toutes ces temporalités comment est-ce que graphiquement, visuellement, on allait faire. Il n’y avait pas vraiment de sens à marquer chaque époque et finalement la technique est venue du fait que je la maîtrisais. Elle m’intéressait pour aborder ce sujet, justement de jouer avec le coté flou, les nuances et aussi à cause de la pagination, comme je faisais mes études en parallèle. Mais même au delà de ça, il y avait l’idée d’arriver à aboutir ce projet. D’un point de vue technique purement pratique, c'était un peu plus facile et évident. J’allais pouvoir me concentrer sur les nuances et également d’avoir une sorte de noir et blanc chaud ça collait bien au ton du récit. On n'avait pas nécessairement besoin de couleurs, d’identification de ce niveau là en plus.
F.B. : C’est marrant parce que c’est vrai qu’au départ je n’avais pas du tout d’avis sur la question. Je délègue beaucoup ça, et tant mieux parce qu’il y a des gens qui ont bien plus de talent que moi dans ce domaine. Et moi ça me parait évident maintenant, ce truc aurait été juste impossible en couleur. D’ailleurs il aurait été trop varié, puisque comme elle traverse des tas d’époques avec des situations très différentes en 50 ans, je pense que ça aurait été assez foutraque, trop hétérogène. Là au moins il y a cette espèce de base chromatique.
C.G. : C’est le même souffle, c’est vrai qu’on avait parlé de ça, finalement c’est UN souffle. Le récit est sur la même longueur, il ne fallait pas avoir de rupture.
La description de Guylaine était précise ?
C.G. : Non, c’est selon les échanges qu’on a un peu rebondi. J’ai recherché des bizarreries pour définir un peu son physique, en la faisant évoluer mais il fallait quand même qu’elle ait des « marques » qui fassent qu’elle est reconnaissable. Le danger c'était de la faire grandir tout le temps et que les lecteurs n’aient plus conscience qu’on parle toujours de la même personne. On a fait des recherches graphiques et on a flashé, on l’a sentie.
F.B. : D’un seul coup ! Non mais c’est vrai, au moment où elle me l’a montrée je me suis dit qu’elle était là, qu’on la tenait, après c'était gagné. C’est l’enjeu central. Je ne sais plus si je l’ai dit à Cécile mais je ne voulais pas d’une laideur folklorique. C’est à dire d’une laideur BD. On reconnait les personnage laids en BD et c’est plaisant parce que leur laideur devient presque leur drôlerie. Il ne fallait pas ça. Il ne fallait pas faire le folklore de la laideur parce que ça aurait été une façon de la neutraliser, de la rendre plus acceptable. J’avais bien envie que ce physique nous embarrasse un peu, pas beaucoup, le but n’est pas d’embarasser le lecteur. En fait, cette laideur est réaliste, on y croit à ce visage.
Vous sortez de l’école des Gobelins depuis très peu de temps, avez-vous une idée de votre future carrière, plutôt BD ou animation ?
C.G. : Les deux ! Parce que justement j’ai aussi fait l’école Estienne en illustration. À l’origine, c’est quand même l’édition de la bande dessinée qui m’a amenée à dessiner et c’est ma passion première, vraiment. L'édition me porte plus que le film. Mais pour mon parcours j’ai quand même voulu mettre un pied dans le cinéma parce que la mise en scène et la narration m’intéressent énormément. Pour le moment je suis plus dans la continuité avec d’autres projets en bande dessinée même si j’aimerais bien continuer et mettre un pied dans l’animation, explorer différentes formes de travail, comme le travail en équipe, c’est totalement une autre approche, et même travailler avec le spectacle vivant. Il y a beaucoup de choses qui m’excitent pour travailler le dessin, la relation au corps, en live, en improvisation. Donc en terme de carrière, je me projette. C’est par des rencontres, des affinités, des projets, que le travail arrive à se nouer.
Une vie de moche adaptée en roman, ce serait possible ?
F.B. : Oui complètement. Si demain je réfléchissais des heures et des heures pour adapter ce truc là j’y arriverais. C’est possible en convertissant, même disons qu’on pourrait l’adapter au cinéma par exemple. Mais je ne vais surement pas faire ça parce que l’histoire a trouvé son support et il faut garder ça. Il ne faut pas tout convertir. Mais pour moi qui ait fait du théâtre, des romans, des essais, des BD, c’est pas les mêmes positions mentales, je ne vais pas être dans les mêmes dispositions. Quand je vais écrire un roman par exemple, je vais être obsédé par le style, mais vraiment, pour moi ce n’est que ça. Évidemment, dans cette BD, j’ai aussi énormément soigné le style parce que je voulais qu’elle ait un langage assez raffiné mais ça ne m’obsédait pas. Je n’ai pas envie que les phrases soient absolument frappées, ce qui va plus m’intéresser c’est le récit, c’est aussi la caractérisation du personnage, c'était ça qui m’obsédait. Il faut que le récit tourne bien, qu’on avance avec elle, il faut qu’elle dise des trucs pas cons. C'était très important pour moi d’en faire une nana qui poussait sa vie, c’est toujours beau les gens qui poussent leur vie. Elle a fait sa cure de douleur et c’est beau de penser à partir de sa douleur. C’est important les formes en art, c’est vraiment fondamental. On ne peut pas tout faire. Il y en a qui adorent faire ça, ils font une œuvre puis ils en font une pièce de théâtre, une BD, un porte-clefs, des carottes râpées (rires).
Quel est votre rythme de travail, votre ambiance sonore ?
C.G. : Je suis assez matinale et après j’aime bien me balader l’après-midi et revenir. J’aime bien à un moment m’échapper pour juste décompresser, bouger un peu. Sinon là j’ai travaillé pendant mes études donc comme rythme de travail c'était en rentrant des études le soir, les week-ends, un peu quand il y avait du temps.
F.B. : Concernant les ambiances sonores j’avais lu, et les neurologues parlent très bien de ça, qu’il y a des constitutions cérébrales qui tolèrent totalement qu’on puisse lire en écoutant de la musique et d’autres pas du tout. Et donc moi, pas du tout. Si je suis en train de lire ou d’écrire une page je ne l’entends pas, ça reste juste un genre de parasite qui m’agace les oreilles. Jamais de musique quand je travaille. Par contre je fais des pauses musicales. Une heure d’écriture, trois morceaux de punk, une heure d’écriture, trois morceaux de pop. La musique me pose. Je fais ça matin et soir alors que l’après-midi je me balade. C’est connu, je pense que le matin le cerveau est frais.
C.G. : Et on accède à autre chose le soir, finalement chaque moment a ses particularités.
F.B. : Pour l’efficacité du travail je conseille quand-même le matin. On sent qu’on a le cerveau bien ré-armé, d’attaque. C’est pour ça que beaucoup d’écrivains d’ailleurs se lèvent à 5 heures du matin.
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