Suite au communiqué du Ministère de la Culture sur le lancement du concours d'affiche à l'occasion de "2020 Année de la BD", le SNAC-BD (Syndicat des auteurs de Bande Dessinée) a pris position en soulignant une certaine maladresse quand à la rémunération des auteurs :
ANNÉE DE LA BD, UN CONCOURS PROBLÉMATIQUE
Beaucoup d’autrices et d’auteurs ont vivement réagi au lancement du concours ouvert aux “jeunes” talents pour réaliser l’affiche de l’Année de la BD. C’est parce que, depuis trop longtemps, les concours ont été abusivement utilisés par de nombreuses entreprises et évènements pour obtenir à bon compte un large panel de choix dans leur communication visuelle. Ils ont donc naturellement mauvaise réputation dans nos professions précarisées.
Certes, la dotation peut sembler cette fois généreuse pour les heureux et heureuses élues, mais, si on examine la portée du contrat de cession de droits pour le gagnant, c’est en fait loin d’être aussi évident. Surtout, pour tous les autres participants, réaliser une illustration d’affiche est un travail beaucoup trop long et complexe pour être fait gratuitement.
Nous ne doutons pas qu’il s’agit là d’une simple maladresse. D’ailleurs, les organisateurs de l’événement ont rapidement contacté le SNAC BD et la Ligue des auteurs professionnels pour trouver une solution. Nous sommes donc en train de travailler sur des propositions pour que ce concours ait des modalités plus respectueuses du travail effectué par les auteurs et autrices.
Nous avons aussi demandé à ce que nous soyons mieux tenu au courant de tout ce qui touche à cette année de la BD, afin d’éviter d’autres maladresses. Nous rappelons que, depuis le début, nous avons été très clair sur le fait que les auteurs devront être rémunérés pour tout travail attaché à cet événement.
Les auteurs de BD sont de plus en plus précarisés, cette Année de la BD devrait leur apporter visibilité et fierté et, dans l’idéal, une amélioration économique. Il ne faudrait pas qu’elle ne leur offre au contraire de nouvelles raisons de se sentir incompris voire abandonnés.
Nous restons vigilants.