PREMIER TOUR
Un vote en ligne a été ouvert du mardi 8 au 13 janvier 2019 à minuit. Il est demandé à chaque votant de donner librement, sans ordre de préférence, trois noms d'autrices ou d’auteurs pour concourir au titre de Grand Prix.
Voici donc les trois auteurs et autrices en lice pour le grand prix cette année :
SECOND TOUR
Les trois autrices ou auteurs ayant obtenu le maximum de suffrages au premier tour sont soumis au vote du même collège du mercredi 16 au dimanche 20 janvier 2019 à minuit.
Le lauréat sera celle ou celui qui aura obtenu le nombre de votes le plus élevé.
Le nom du nouveau Grand Prix sera annoncé le mercredi 23 janvier 2019 vers 19 heures à l'occasion de l'ouverture officielle du Festival.
Emmanuel Guibert
Emmanuel Guibert est né à Paris en 1964. Après un bac de lettres, il suit pendant un an les cours de l'école Hourdé avant de se diriger vers les Arts Déco de Paris pour y suivre de longues études... de six mois. Happé par le monde professionnel, il entreprend son premier album, Brune, qu'il mettra sept ans à achever tout en découvrant le monde professionnel de l'illustration et le story-board pour le cinéma. La parution de cette oeuvre en 1992 chez Albin Michel l'introduit dans un petit cercle de jeunes dessinateurs cherchant à renouveler l'univers de la bande dessinée. De sa rencontre avec L'Association naîtra une suite de récits aussi riches qu'étonnants dans le magazine LAPIN. Son emménagement dans l'Atelier des Vosges (place des Vosges, à Paris) lui fait côtoyer Frédéric Boilet, Tronchet, Émile Bravo, Christophe Blain et Joann Sfar. C'est avec ce dernier qu'il décide de se lancer sur les traces d'une facétieuse momie égarée dans les rues de Londres à la fin du siècle dernier. Publiée en 1997 dans la collection "Humour libre", La Fille du professeur se verra plébiscité à Angoulême par l'Alph'Art Coup de Coeur et le Prix René Goscinny. Sur un scénario de David B., Guibert s'est ensuite attaqué à une nouvelle singulière aventure fantastique, Le Capitaine Écarlate, pour la collection "Aire Libre". Avec Joann Sfar au scénario, il débute en 2001 la saga d'un jeune enfant juif en Judée il y a 2000 ans. Avec Les Olives noires, Guibert et Sfar signent pour la collection "Repérages" un récit bouleversant, juste et moderne, sur une période cruciale de notre histoire. Enfin, en 2003, paraît le premier volet de la trilogie Le Photographe ("Aire Libre", Dupuis), une série de trois ouvrages mêlant des dessins d'Emmanuel Guibert et des photographies de Didier Lefèvre, et qui raconte du point de vue de ce dernier le déroulement d'une mission humanitaire qu'il couvrit en Afghanistan en 1986.
Rumiko Takahashi
Rumiko Takahashi est née en 1957 dans le département de Niigata. C'est au lycée qu'elle a ses premiers contacts concrets avec le manga en s'inscrivant au club de dessinateurs de mangas de l'école. A l'université, elle suit pendant quelque temps les cours de dessin enseignés par Kazuo Koike (scénariste entre autres de "Crying Freeman" et "Sanctuary"). En 1977, son premier manga "Katte na Yatsura" est nominé pour le grand prix Shogakukan des jeunes auteurs de mangas et fait ses débuts dès l'année suivante dans le Weekly Shonen Sunday. En 1980, Rumiko sort diplômée de l'université et "Urusei Yatsura" ("Lamu" en v.f.) devient un énorme succès. Suivront "Maison Ikkoku" ("Juliette, je t'aime" en v.f.) publié dans le Big Comic Spirit et "Ranma ½" dans le Shonen Sunday, qui seront également deux très gros hits. Actuellement, Inu-yasha est en cours de parution, toujours dans le même hebdomadaire, Shonen Sunday, et ? oh ! surprise ! ? le manga fait un véritable carton. Rumiko Takahashi est une mangaka très prolifique, très populaire et par voie de conséquence une des dessinatrices ? si ce n'est LA dessinatrice ? la plus fortunée du Japon. Ses mangas, en termes de vente, ont déjà dépassé depuis longtemps le cap des 100 millions d'exemplaires. Inu-Yasha compte déjà 21 volumes en version japonaise.
Chris Ware
Né en 1967 à Omaha (États-Unis), Chris Ware est publié très tôt dans RAW, la revue d’avant-garde d’Art Spiegelman et Françoise Mouly. Il entame au début des années 1990 une œuvre d’envergure avec la série des Acme Novelty, vraie-fausse revue à la forme et à la pagination changeante qui installe les personnages bientôt fameux de l’auteur : Quimby the Mouse, Rusty Brown et surtout Jimmy Corrigan. Tous se démarquent par leur timidité, par leur fragilité et par l’empathie immédiate qu’ils suscitent chez le lecteur… Depuis 25 ans, c’est une œuvre originale, qui oscille entre une douce mélancolie et une profonde tristesse, que propose Chris Ware, s’attachant toujours à regarder au microscope le quotidien de ses personnages et leurs gestes les plus dérisoires.
Par ailleurs, ses livres se distinguent par leur générosité, avec un graphisme immédiatement reconnaissable et une fabrication soignée. À la ligne claire élégante du trait répond la profusion de textes dont Chris Ware orne ses pages, faisant de chacun de ses livres un monde à explorer, où chaque espace, chaque interstice de papier est susceptible d’être occupé par du dessin et du texte. La force et la densité de cette œuvre n’ont jamais échappé à la critique. Salué à chaque nouvelle parution, Chris Ware a reçu de très nombreux prix, dont 28 Harvey Awards et 22 Eisner Awards.
L’auteur publie en 2012 le remarqué Building Stories, un livre-objet impressionnant constitué d’une quinzaine de livres de formats divers pouvant être lus dans un ordre choisi par le lecteur – celui-ci a reçu le Prix Spécial du Jury au Festival d’Angoulême en 2013.
La liste des Grand Prix
1974 – André Franquin
1975 – Will Eisner
1976 – Pellos
1977 – Jijé
1978 – Jean-Marc Reiser
1979 – Marijac
1980 – Fred
1981 – Moebius
1982 – Paul Gillon
1983 – Jean-Claude Forest / Claire Bretécher (Grand prix du 10e anniversaire)
1984 – Jean-Claude Mézières
1985 – Jacques Tardi
1986 – Jacques Lob
1987 – Enki Bilal
1988 – Philippe Druillet / Hugo Pratt (Grand prix du 15e anniversaire)
1989 – René Pétillon
1990 – Max Cabanes
1991 – Gotlib
1992 – Frank Margerin / Morris (Grand prix du 20e anniversaire)
1993 – Gérard Lauzier
1994 – Nikita Mandryka
1995 – Philippe Vuillemin
1996 – André Juillard
1997 – Daniel Goossens
1998 – François Boucq
1999 – Robert Crumb / Albert Uderzo (Grand prix spécial du millénaire)
2000 – Florence Cestac
2001 – Martin Veyron
2002 – François Schuiten
2003 – Régis Loisel
2004 – Zep
2005 – Georges Wolinski
2006 – Lewis Trondheim
2007 – José Munoz
2008 – Philippe Dupuy/Charles Berberian
2009 – Blutch
2010 – Baru
2011 – Art Spiegelman
2012 – Jean-Claude Denis
2013 – Willem / Akira Toriyama (Grand prix du 40e anniversaire)
2014 – Bill Watterson
2015 – Katsuhiro Otomo / Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski (Grand prix spécial Charlie Hebdo du 42e Festival)
2016 – Hermann
2017 – Cosey
2018 – Corben