Paco les mains rouges de Wehlmann & Sagot (Dargaud) remporte le Prix RTL d'octobre 2017.
Perpétuité en Guyane. Cela fait désormais un moment que Paco s'est inséré dans ce milieu, dangereux dans l'enceinte carcéral, hostile alentours. Dans les îles pénitentiaires, de chaque côté du mur, des prédateurs rendent précaire l'espérance de vie. Paradoxalement si l'on considère la mémoire collective métropolitaine, pour un détenu, Cayenne est un lieu de résidence recherché, la "belle" demeurant au mieux une utopie. Etre affecté dans la ville serait considéré comme une forme d'évasion réussie.
Pour découvrir la conclusion de diptyque, empreinte d'accents positifs, il faudra suivre 'exposé de l'instituteur, narrateur minutieux et factuel, traducteur de l'insécurité permanente, du vice qui palpite sous les uniformes, à rayures ou non. Porteur aussi de l'idée de s'enfuir, qui occupe une partie des pensées, une fois qu'on a sauvé sa peau... jusqu'au prochain coup de surin si la garde se relâchait.
En accord avec le tempo imposé par le scénariste, la mise en images, dont les tonalités entre le sépia des photos d'époque et le terreux convainquent que toutes les îles ne sont pas paradisiaques, s'appuie davantage sur des instantanés que sur des séquences rythmées. Les dialogues sont rares, les effets de type cinématique seraient incongrus. A moins d'y être contraint, comme la conteur, il vaut mieux être spectateur que noyé dans la mêlée. Les courbes et les mouvements gracieux du milieu naturel contrastent avec les faciès et les carrures plus anguleux.
Quatre ans après l'avoir, Wehlmann et Sagot referment de façon convaincante le récit de Paco, non sans avoir, dans un milieu générateur d'insécurité permanente, laissé une place à l'amour.
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Laurent Cirade de BDGest a le plaisir de participer au Jury BD RTL.
