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Vingt-sept ans après la publication du dernier numéro, une nouvelle version des Cahiers de la BD revient sur le devant de la scène à l'initiative de Vincent Bernière. Le journaliste a choisi de miser sur le financement participatif pour sécuriser le lancement de son projet. Les soutiens sont invités à se rendre sur kisskissbankbank : Les cahiers de la BD.
Au fait, les Cahiers, pourquoi ? pour qui ?
Faire renaître Les cahiers de la BD, est-ce une idée saugrenue d'amateur de petits miquets ou un projet longuement mûri d'éditeur ?
Jacques Glénat est un monsieur généreux et ouvert d’esprit. C’est un bon businessman, je ne vous apprends rien. Il est certain qu’en relançant les Cahiers de la BD en 2017, je n’ai aucune chance de parvenir à réaliser ce qu’il a fait en plus de 40 ans d’édition! Si vous parlez de Numa Sadoul, j’ai un grand respect pour lui, ainsi que pour Thierry Groensteen. Ces deux rédacteurs en chef historiques des Cahiers ont eu une vision différente du titre. Ceci a été plusieurs fois raconté. Il a été dit par exemple que Groensteen défendait une version Cahiers du cinéma des Cahiers de la bande dessinée et que Sadoul faisait du Première. Disons qu’à ce tarif, je ferai sans doute du Studio. Je souhaite que les Cahiers de la BD ne soient pas renfermés sur une vision élitiste de la bande dessinée. D’ailleurs, ce n’était pas forcément le cas à partir de 1984, les sujets ne l’étaient pas en tout cas, mais le discours était parfois un peu complexe et loin de ce que je pense être l’objet d'un magazine diffusé en kiosque, c’est à dire à destination de tous les lecteurs et lectrices francophones. Edité pour être lu, cela a toujours été mon ambition, même si on y parvient pas toujours ! En tout cas, Thierry Groensteen et Numa Sadoul sont les bienvenus dans cette nouvelle série des Cahiers. Le second aura d'ailleurs une rubrique, c’est acté, intitulée « Spécial dédicace » dans laquelle il commentera certains dessins de ses admirables livres d’or, avec des crobards forcément inédits d’Hergé, Franquin, Moebius, Tardi…Succéder à Glénat, Groensteen et Numa Sadoul donne-t-il des ailes ou place-t-il une enclume sur les épaules à l'heure de rendre le départ du sprint du montage financier ?
En quoi cette nouvelle version va-t-elle être différente des précédentes ?
Tous les trois mois en kiosque et en librairie. Si la campagne de financement réussi, le journal fera 164 pages et, sinon, 140 pages, pour 9,50 euros, avec plus de bande dessinée à l'intérieur. On pourra s’abonner bien sûr.Quelle sera la périodicité ? le mode de diffusion ? qu'y trouvera-t-on ? à quel prix ?
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Oui. Tout à fait. Je ne suis pas familier de ce genre d’opération. Je n’y connais rien en réseaux sociaux par exemple. Je n’ai même pas de compte Facebook mais, heureusement, l’équipe de ces nouveaux Cahiers est très active! Les gens de KissKissBankBank nous ont beaucoup aidé aussi, en particulier Jean-Samuel Kriegk, un dingue de BD et de jeux vidéos.Vous avez recours au financement participatif : le choix de l'indépendance ? un moyen de valider la viabilité de l'entreprise ?
J’en suis très heureux ! Comme tous les passionnés de bande dessinée, je me rend très souvent sur les sites d’information de bande dessinée. BDGest’, ActuaBD, BoDoï… Les gens ne vous le diront pas forcément mais j’en connais de très snobs qui s’y rendent chaque jour… La collection est un phénomène très courant en BD, depuis quasiment les origines, et je trouve ça très important .Je suis journaliste à Beaux Arts magazine depuis 1999. Dans le monde de l’art contemporain, les collectionneurs sont des personnages très importants dans l’écosystème artistique alors qu’en BD, ils sont parfois méprisés. Je fais aussi le journal pour eux… Par exemple, les dos seront particulièrement étudiés de façon à bien se ranger dans les bibliothèques. Les galeries et les ventes d’originaux seront aussi traités. Concernant le site BDGest' en lui-même, il me permet de m’informer sur ce public, disons mainstream, duquel je suis parfois éloigné (mais pas toujours). Cela dit, je suis plutôt friand d’information et je soutiens les récentes évolutions du site vers ce type de contenu. Je vois aussi que le public de BDGest’ évolue dans ses goûts, ce dont je ne peux que me réjouir. Je vais aussi très souvent sur le site bedetheque.com qui donne des informations éditoriales. La bande dessinée vit un véritable âge d’or à de nombreux niveaux. Internet accompagne cette évolution. Profitons-en !BDGest a choisi de compter parmi les investisseurs de la première heure et d'appuyer cette campagne en la relayant auprès de ses lecteurs : un commentaire ?
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