Mise à jour : Le documentaire est disponible en replay sur arte jusqu'au 16/03/2019
Documentaire de Frank Pavich - 1h25
Moebius, H. R. Giger, Dan O'Bannon, Chris Foss, Mick Jagger, Pink Floyd, Orson Welles, Salvadore Dali, c’est un inventaire à la Prévert de la culture Pop qui auréole le mythique projet d’Alexandro Jodorowsky qui décide, au début des années 70, d’adapter au cinéma le non moins mythique roman de Frank Herbert : Dune.
Après un bref aperçu de son œuvre cinématographique antérieure - qui laisse cependant le temps de voir à quel point l’esthétique personnelle du réalisateur chilien imprégnera ses collaborations avec Francois Boucq, George Bess ou Jean Giraud - c’est un Jodorowsky plus exalté que jamais, mêlant indifféremment anglais, espagnol et français, qui détaille comment il a réussi à réunir autant de fortes personnalités autour d’un projet qui devenait à chaque conquête de plus en plus délirant, pour ne pas dire féllinien. Mais la matière même du mythe n’est rendu tangible que par l’association de trois illustrateurs d’exceptions : Chris Foss, concepteur de tant de couvertures de romans de science-fiction, H. R. Giger, futur créateur d’Alien, et bien sur Moebius qui réalisera, Graal parmi les Graal, le storyboard du film sous la direction gesticulante de Jodorowsky. La légende veut que tout ce travail de préproduction réuni dans une Bible n’existait qu’en deux exemplaires détenus par Michel Seydoux et Jodorowsky. C’est sans compter ceux donnés aux différents studios américains lors de la levée de fonds et qui influenceront de nombreux art-designers pour des décénies. Mais, quatre ans pile après la disparition de Moebius, pour le quidam en déshérence sur une toile lui a déjà délivré le moindre de ses dessins, très peu d’images de concept-art et du storyboard étaient encore connus. C’est sans doute l’aspect du documentaire qui ravira le plus les fans.
Si l’on peut regretter que cette version de Dune n’ait jamais vu le jour, la musique zardozienne qui accompagne tout le film de Frank Pavich nous rappelle, sans doute en écho au refus d’Hollywood, que cela aurait très bien pu être un incommensurable navet. Il est des rêves qu’il ne vaut mieux qu’effleurer.
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