[(Légers) divulgâchages en avant]«
Je ne comprends pas trop l'engouement de certains pour ce livre.
Les dessins sont vraiment médiocres, le scénario est inexistant.
L'humour burlesque est souvent au ras des pâquerettes, on en arrive même à se demander si ce n'est pas un enfant de 10 ans qui l'a écrit.
Bref, tout cela dénature complètement l'œuvre de Morris et je doute fort que des vrais fans de Lucky Luke apprécient ce livre. »
a écrit Ocatarinabelatraktchiktchik au sujet de
Jolly Jumper ne répond plus.C'est étonnant comme deux lecteurs peuvent ressortir d'un même bouquin avec des sentiments aussi opposés...
Je ne connaissais
Bouzard que par des récits complets dans
Spirou et, depuis quelque temps, ses cartoons dans
Le Canard enchaîné
- Capture1.JPG (35.76 Kio) Vu 1226 fois
où il tient sans désemparer la place laissée vacante par Pétillon -- et pour faire court, tout en revendiquant d'être un « vrai fan de Lucky Luke » (celui de Goscinny, s'entend), j'ai
a-do-ré cet album !
Bouzard manie et dose habilement l'humour graphique
- Capture3.JPG (64.94 Kio) Vu 1224 fois
(est-ce qu'elle n'est pas géniale, cette demi-planche ?!) comme l'humour de situation, trouvant des gags que Goscinny ne se serait pas refusés
- Capture2.JPG (43.15 Kio) Vu 1223 fois
À cet égard la planche 2 est un chef-d'œuvre !
(*)tout en préservant un décalage qui est propre à son album à lui, mais il a parfaitement compris et assimilé la technique qui donne son ton à la série (par exemple l'escalade des menaces de Joe envers Luke, qui culmine avec « Je vais me raser dans sa baignoire ! »).
Graphiquement, c'est sûr, il y a de quoi déstabiliser le lectorat historique -- mais après tout on peut considérer que c'est un peu la règle du jeu des
Vus par... (même si celui-ci ne dit pas son nom : c'est un « d'après Morris »), cf. le Valérian de Larcenet -- mais je m'étonne qu'on ne reconnaisse pas sous ce trait lâché l'existence d'une authentique technique.
Bouzard s'offre en outre le luxe de ne pas révéler pourquoi Jolly Jumper « ne répond plus » -- d'autant que dans l'album les autres chevaux parlent, mais pas lui ! Bien que la façon dont le procureur parle de lui, comme d'un être doué de raison, infirme cette hypothèse, je me suis pris à penser que peut-être, dans l'idée de
Bouzard, ce qu'il faut comprendre c'est qu'en réalité Luke s'est toujours
imaginé dialoguer avec son gadin.
Et vous, quelle est votre explication...?
Du coup je suis un peu bien embêté parce que j'ai le sentiment que je vais "devoir" me mettre à
Bouzard un peu sérieusement...!
(*) Puisque le nombre des images est (toujours ?) limité à trois par post, la planche 2 suit.