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* * * Ciné-Club séance 116 spéciale Michel Blanc * * *

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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede jolan » 24/05/2022 01:11

Message précédent :
Comme promis, pour les ceusses qui voudraient une meilleure copie en 1080



:food:
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede pabelbaba » 24/05/2022 09:53

Petite soirée solo hier et comme j'ai acheté le blouré il y a peu...

Compartiment Tueurs de Costa-Gavras - 1965

A vrai dire, je croyais que c'était un huis-clos dans un train... Finalement ce sera un polar parisien! :-D

Pour son premier film, Costa-Gavras sera verni et va s'offrir un casting 5 étoiles. Je ne vais pas citer tout le monde, mais quand tu as Daniel Gélin, Marcel Bozzuffi ou Georges Geret comme figurants, ça donne le ton. Cependant, on sent que le franco-grec débute avec la direction d'acteur. Montand qui sort son accent marseillais, fallait dire non. C'est ridicule et en plus il s'en sert une fois sur deux. :? Pareil pour les jeunots, notamment Jacques Perrin qui semble un peu paumé. Mébon, c'est sauvé par les autres, en particulier Trintignant et Signoret, le premier qui fait toujours un connard parfait et la seconde qui doit simplement jouer son propre rôle, tandis que Piccoli est méconnaissable et impressionnant. Mention spéciale pour les apparitions de Charles Denner, dans un rôle compliqué et qui réussit malgré tout à rendre son perso crédible.

Mais le vrai gros avantage du film, c'est un scénario bien fichu, qui multiplie les personnages sans se perdre dans des sous-intrigues. Il y a une enquête et basta. Et pour ne rien gâcher, on visite un peu Paris, et voir l'avenue Stéphane Mallarmé avec le minaret de Sainte Odile, ça me parle toujours! :D D'autant que Costa-Gavras se lâche niveau réalisation, c'est dynamique et il tente des choses. En particulier un travelling dans le commissariat avec l’objectif qui se penche sur le côté pour donner un sentiment de vertige quand Montand comprend, c'est futé et pas gratuit. Pour ne rien gâcher, Michel Magne propose une BO plutôt angoissante et adaptée à l'histoire.

Au final, ça donne un polar bien foutu.

4/6
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede sergent latrique » 25/05/2022 20:44

La fille à la valise V.Zurlini (1961)

La fille à la valise, c'est Aida, interprétée par la pétillante Claudia Cardinale et un doublage son d'une autre actrice italienne.
Le film s'ouvre sur une scène de pleine nature, sur une route déserte le long d'une voie ferrée où la jeune fille
réclame un arrêt pipi à son conducteur. Scène naturelle, qui ne sert pas l'histoire en elle-même mais permet de faire connaissance avec la fraîcheur naturelle et un peu anxieuse de la belle brune et de laisser le spectateur imaginer des intrigues : pourquoi fouille-t-il sa valise ? quels sont les rapports entre cette fille et ce garçon ? Le scénario nous réservera d'ailleurs d'autres fausses pistes comme celle dans la scène du fer à repasser dans le premier hôtel.
Car loin des mystères, l'histoire qui nous est présentée est toute simple comme cette ragazza, fantasque et naive, délurée mais à la merci des hommes et de leurs promesses.
Aida est au fond une enfant avec ses rêves de princesse et de salle de bains noire dans un monde où les hommes et l'argent sont la règle qu'elle suit malgré elle.
Le jeune Lorenzo, frère du conducteur-charmeur du début, joué par un Jacques Perrin encore tout jeune, aux allures de lycéen (ce qu'il interprète dans ce film) va tomber sous le charme de la jeune fille, et enfreindre la consigne laissée par son frère pour se débarrasser de la fille qui a réussi à retrouver sa piste de cet amant de passage.
Aide porte sa vie dans sa valise, n'ayant pas d'attaches, ou y laissant des traces un peu partout, comme cet enfant dont on apprend l'existence plus tard et qui montre un parcours difficile et chaotique sous des dehors frivoles.
L'histoire pourrait bien se terminer, mais la différence entre le jeune homme rangé de bonne famille et la fille sans attaches est trop grande, malgré les sentiments sincères qu'ils finissent par se confier.
Le couple Perrin Cardinale, est bancal mais attachant, et cette presque liaison permet à Lorenzo de franchir un pas vers l'âge adulte de l'adolescent timide, réservé qu'il est au début.

Aida restera toujours à la merci des hommes comme Piero (Gian Maria Volonté, petite scène mais beau rôle) et son cousin, trop beau pour être honnête et même Lorenzo où dans cette scène finale, assez symbolique, une gare, un train qui va bientôt l'emporter ailleurs, il ne lui laisse ne guise de mots doux promis que quelques billets, maigre salaire auquel sont réduits sa féminité et son amour.

De belles scènes sur la route, dans le bar sur la plage et la scène finale.
Un film plaisant, incarné par ces deux rôles principaux, et puis quoi la belle Claudia est :inlove:
Ma note 4/6
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede sergent latrique » 25/05/2022 21:00

Allez hop, deuxième film
Compartiment tueurs - Costa Gavras (1965)

Vu ce soir, sans doute pour la troisième ou quatrième fois. Que dire de plus que même en connaissant l'histoire, en ayant lu le livre de Japrisot, on se laisse prendre à ce polar parce qu'il n'y pas de temps mort, que le scénario est béton et la distribution un régal (et la musique de M.Magne aussi) ?
Le cinéma en famille, trio Montand, Signoret, Allégret, et avec tous les acteurs et tous les rôles qu'on a plaisir à voir et revoir, en premier plan ou second rôle, Pierre Mondy, Charles Denner, Jacques Dynam, Trintignant, Piccoli, Pascale Roberts, Gélin etc.
Rien de plus à ajouter de plus que la critique de Pabelbaba,( par contre je n'ai pas été gêné par l'accent marseillais de Montand ),
Oui, plaisant à revoir ces paysages d'un Paris qu'on reconnait encore mais de moins en moins ou cette course poursuite à la française, sans gros bras mais avec ce qu'il faut de suspense et de cascades et de motards pour que ça reste réaliste et
encore un joli couple de cinéma avec Jacques Perrin, de nouveau en jeune timide emprunté, comme dans la fille à la valise avec cette fois l'espiègle Catherine Allégret dans son rôle de midinette.

Je n'avais pas choisi ce film dans la liste pour l'avoir revu pendant le confinement (l'an dernier ou en 2020 je sais plus) mais je met une très bonne note 5/6.
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede jolan » 26/05/2022 01:28

Bon, comme je vois que vous êtes au taquet, voici le deuxième film :



[:fantaroux:2]
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede Aleksi » 26/05/2022 09:04

C'est récupéré !
Pas sûr de voir les deux films (de toute façon pas avant le milieu de semaine prochaine : mes weekends sont lourds et chargés!) donc, je me concentrerai d'abord sur le Costa Gavras pour lequel j'ai voté ;)
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede jolan » 26/05/2022 16:52

Tiens, on avait fait ça il y a quelques années pendant le festival de Cannes, ça ne vous dirait pas de faire ensuite une séance sur des Palmes d'Or ?

Pour la sélection, on procèderait différemment : chacun donnerait trois films (de préférence pas vus, mais chacun fait comme il veut), et ensuite on ferait un vote à 3,2,1 points parmi les films proposés.

Je verrai bien comme limite le siècle dernier, donc les Palmes de 1946 à 1999.

Koikandisez ?
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede sergent latrique » 26/05/2022 18:09

:ok:
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Messagede Aleksi » 26/05/2022 18:17

Pareil
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede jolan » 27/05/2022 19:43

Koule.

Petit récapitulatif pour ceux qui voudraient déjà nous proposer leur liste (j'ai enlevé les films déjà vus dans ce Ciné-Club, les De Sica, Kalatozov, et Imamura) :

1946 : The Lost Weekend (La Poison), de Billy Wilder
La Symphonie pastorale, de Jean Delannoy
La Dernière Chance, de Leopold Lindtberg
Rome, ville ouverte, de Roberto Rossellini
Tourments, de Alf Sjöberg et Ingmar Bergman
La Terre sera rouge, de Bodil Ipsen et Lau Laurensen
Maria Candelaria, de Emilio Fernandez
La Ville basse, de Chetan Anand
Le Tournant décisif, de Fridrikh Ermler
Brief Encounter, de David Lean
Les Hommes sans ailes, de Frantisek Cap
1947 : Dumbo, de Ben Sharpsteen
Ziegfeld Follies, de Vincente Minnelli
Les Maudits, de René Clément
Antoine et Antoinette, de Jacques Becker
Crossfire, de Edward Dmytryk
1949 : Le Troisième Homme, de Carol Reed
1951 : Mademoiselle Julie, de Alf Sjöberg
1952 : Othello, de Orson Welles
Deux sous d'espoir, de Renato Castellani
1953 : Le Salaire de la peur, de Henri-Georges Clouzot
1954 : La Porte de l'enfer, de Teinosuke Kinugasa
1955 : Marty, de Delbert Mann
1956 : Le Monde du silence, de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle
1957 : La Loi du Seigneur, de William Wyler
1959 : Orfeu Negro, de Marcel Camus
1960 : La Dolce Vita, de Federico Fellini
1961 : Une aussi longue absence, de Henri Colpi
Viridiana, de Luis Buñuel
1962 : La Parole donnée, de Anselmo Duarte
1963 : Le Guépard, de Luchino Visconti
1964 : Les Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy
1965 : Le Knack... et comment l'avoir, de Richard Lester
1966 : Un homme et une femme, de Claude Lelouch
Ces messieurs dames, de Pietro Germi
1967 : Blow-Up, de Michelangelo Antonioni
1969 : If…, de Lindsay Anderson
1970 : M.A.S.H, de Robert Altman
1971 : Le Messager, de Joseph Losey
1972 : La classe ouvrière va au paradis, de Elio Petri
L'Affaire Mattei, de Francesco Rosi
1973 : La Méprise, de Alan Bridges
L'Épouvantail, de Jerry Schatzberg
1974 : Conversation secrète, de Francis Ford Coppola
1975 : Chronique des années de braise, de Mohammed Lakhdar-Hamina
1976 : Taxi Driver, de Martin Scorsese
1977 : Padre Padrone, de Paolo et Vittorio Taviani
1978 : L'Arbre aux sabots, de Ermanno Olmi
1979 : Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola
Le Tambour, de Volker Schlöndorff
1980 : Que le spectacle commence, de Bob Fosse
Kagemusha, l'ombre du guerrier, de Akira Kurosawa
1981 : L'Homme de fer, de Andrzej Wajda
1982 : Missing, de Costa-Gavras
Yol, la permission, de Yılmaz Güney et Şerif Gören
1984 : Paris, Texas, de Wim Wenders
1985 : Papa est en voyage d'affaires, de Emir Kusturica
1986 : Mission, de Roland Joffé
1987 : Sous le soleil de Satan, de Maurice Pialat
1988 : Pelle le conquérant, de Bille August
1989 : Sexe, mensonges et vidéo, de Steven Soderbergh
1990 : Wild at Heart (Sailor et Lula), de David Lynch
1991: Barton Fink, de Joel & Ethan Coen
1992 : Les Meilleures Intentions, de Bille August
1993 : Adieu ma concubine, de Chen Kaige
La Leçon de piano, de Jane Campion
1994 : Pulp Fiction, de Quentin Tarantino
1995 : Underground, de Emir Kusturica
1996 : Secrets et Mensonges, de Mike Leigh
1997 : Le Goût de la cerise, de Abbas Kiarostami
L'Anguille, de Shōhei Imamura
1998 : L'Éternité et un jour, de Theo Angelopoulos
1999 : Rosetta, de Luc et Jean-Pierre Dardenne


:lisezmoi:
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede Mr Degryse » 27/05/2022 21:36

3) le messager de Joseph Losey
2) l'anguille de Immamura
1) Marty, de Delbert Mann
"Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors tais-toi".
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede sergent latrique » 27/05/2022 22:13

Bon alors que des films pas vus:
1962 : La Parole donnée, de Anselmo Duarte 3 pts
1987 : Sous le soleil de Satan, de Maurice Pialat 1 pt
1991: Barton Fink, de Joel & Ethan Coen 2pts
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede Mr Degryse » 27/05/2022 22:18

Sinon yol c'est très bien aussi
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede jolan » 27/05/2022 22:42

On est bien d'accord que dans le lot il y a de très bons films.

Et d'autres moins bons, voire très (trèèès) mauvais.

Il y a d'ailleurs un topic pour en parler où personne n'en parle... :siffle:

L'idée c'est d'en découvrir.

Pas de voir celles qu'on a déjà vues.

* * *

Pour moi ce sera un peu d'années 40 et 90

1946 : Tourments, de Alf Sjöberg et Ingmar Bergman
1997 : Le Goût de la cerise, de Abbas Kiarostami
1998 : L'Éternité et un jour, de Theo Angelopoulos

@Sergent : on propose d'abord chacun trois films, et après on votera ;)
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede Mr Degryse » 28/05/2022 07:01

J'ai proposé 3 films pas vus.
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede Mr Degryse » 28/05/2022 08:40

Compartiment tueurs - Costa Gavras (1965)

Agréablement surpris par ce film de Gavras très différent des autres de ce réalisateur vus jusqu'ici ! Surtout pour un premier film. On se demande d'ailleurs comment il a fait pour avoir ce casting de dingue. Rarement vu un film avec tant de " grands noms". Certes, tous les acteurs n'étaient pas encore les stars qu'ils seraient par la suite mais quand même. Je crois que le dernier film qui m'avait étonné à ce point par la richesse de son casting était Canicule d'Yves Boisset. C'est l’intérêt premier du film. Voir tout ce petit monde visiblement s'amuser dans le film et venir parfois juste pour un petit rôle. Piccoli est quasi méconnaissable. L'histoire au demeurant est assez classique et ressemble pas mal à celle de polar qu'on pouvait voir à cette époque ou la décennie précédente. Plusieurs points tempèrent mon enthousiasme. D'abord les nombreux récitatifs, procédé qui m’exaspère au cinéma surtout quand ils sont aussi nombreux et pas toujours très bien écrits. L'autre bémol vient à mon sens non pas des acteurs pas toujours à leur meilleur. Je ne pense pas qu'il s'agit d'une direction d'acteur mais à mon avis de dialogues pas toujours très bien écrits ou peut être inversement trop écrits et théâtrales. De même, la réalisation alterne classicisme dans la forme et parfois élans modernistes. Ces derniers m'ont beaucoup plus emballées ( dernière scène de poursuite, etc). C'est aussi l'aspect humoristique qui dénote dans le classicisme du film noir qui donne un aspect original à l'époque.

3.5 à 4/6 ( la dernière note si on considère la fait que c'est un 1 er film)
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Re: Ciné-Club séance 86 : "La Fille à la valise " (Zurlini 62)

Messagede jolan » 30/05/2022 19:36

Je voulais voir le Zurlini hier, mais je me suis très vite rendu compte que je ne pouvais pas voir ce film en "fausse" VO (puisque Claudia et Perrin sont doublés dans la version italienne, et que je me vois mal regarder un film avec Claudia sans entendre sa belle voix)
J'ai donc réalisé un petit montage de l'audio en VF (d'une version à l'image horrible) sur une belle version HD en VO, et je vais regarder ça cette nuit.

Puis j'enchainerai avec le Costa-Gavras.

:food:

@Aleksi : il faut que tu nous proposes trois films parmi les Palmés, que l'on puisse passer au vote ;)
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Re: Ciné-Club 86 "La Fille à la valise" & "Compartiment tueurs"

Messagede jolan » 31/05/2022 17:06

La Ragazza con la Valigia – Valerio ZURLINI – 1962
Vu il y a très longtemps au Cinéma de Minuit, mais c'est bizarre, je n'en avais absolument aucun souvenir (je me souvenais simplement l'avoir apprécié, raison pour laquelle je voulais le revoir)

Sont mignons ces deux-là. Ces deux doux agneaux ingénus. Ces deux enfants innocents et naïfs. Il y a des sculptures d'anges et de chérubins un peu partout autour d'eux (dans le hall de l'hôtel, dans le bureau de Lorenzo) ou de femmes légèrement vêtues, comme dans cette scène pleine de grâce, quand elle descend de l'escalier sur un air d'« Aïda » (je ne suis pas sûr que tout le monde ait compris l'allusion, quand il met cette musique).

Le jeune Perrin blond avec visage d'ange est parfait pour ce rôle de fils de famille bourgeoise transi d'amour pour la belle inconnue. Qui se perd dans la souffrance sublime du premier amour auquel il n'avait jamais osé penser, mais qu'il touche presque du doigt, alors qu'il ne cesse de lui échapper, de se refuser à lui. C'est sa totale candeur (mais sentimentalement intéressée) qui est touchante, lorsqu'il l'héberge, l'aide à se loger, lui offre une robe, etc. Il est bien trop jeune et trop bon pour plaire à une femme. Elle va poser sa valise quelques jours et s'en aller pour toujours, mais il a envie de prolonger cette apparition. On ne saurait lui en vouloir. Par le seul moyen dont il dispose, l'argent qu'il a reçu en héritage, il va essayer de la retenir, de s'en faire aimer. Mais elle ne l'a même pas vu. Il ne comptera jamais. Il n'est qu'une option provisoire pour échapper à sa condition.
Et Claudia, mama mia, quelle sensualité, che bella ragazza. Sans elle le film n'existe évidemment pas. Et quelle garce magnifique, qui se sert de Lorenzo comme les hommes se servent d'elle. Aussi garce que pure, aussi naïve que manipulatrice. Elle se trimbale de ville en ville, avec sa grosse valise, à la recherche d'un vrai travail de chanteuse. D'homme en homme, sans doute à la recherche d'un véritable amour, mais sans vouloir être attrapée comme une vulgaire fille de rue. Elle mène les hommes par le bout du nez, mais elle ne sait pas comment mener sa propre vie. Un personnage attachant. Une femme dans toute sa splendeur.

Un joli film. Du cinéma comme je l'aime. proche de ses personnages et des sentiments, avec de beaux moments de vérité. La réalisation est délicate elle aussi, quasi invisible mais très subtile, sans faux pas, avec de légers mouvements qui épousent les protagonistes. Mais je n'ai pas trop aimé la partie finale. A partir de la discussion avec le curé dans le musée. Le film étant axé sur la relation entre Lorenzo et Aïda, j'ai trouvé toute la partie finale sur la plage décevante, même si elle est signifiante. C'est surtout que j'étais charmé par les premières scènes, la rencontre, les premiers moments de leur relation. Mais à partir du moment où elle cherche à le fuir, à partir du moment où elle montre son vrai visage d'opportuniste et de profiteuse, elle tombe quelque peu de son piédestal. Comme lorsqu'on apprend qu'elle a abandonné son enfant aux bonnes sœurs. Le petit Perrin se prend alors sa propre enfance en pleine face. Lui qui a perdu sa mère. Bref, le final me semble mal écrit. Mais j'ai vraiment pris plaisir à regarder ce film sur les trois premiers quarts. Ca nous fera donc du

3,5/6
Dernière édition par jolan le 31/05/2022 17:13, édité 1 fois.
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Re: Ciné-Club 86 "La Fille à la valise" & "Compartiment tueurs"

Messagede pabelbaba » 31/05/2022 17:13

Tu me donnes envie de le revoir même si le final m'allait à l'époque, mais pas du tout le temps... :?

Sinon j'ai aussi le souvenir que dans les bonus du DVD, il était rappelé que Zurlini avait fait des étude d'architecture et que sa mise en scène s'en ressent, notamment dans les scènes d'intérieur.
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: Ciné-Club 86 "La Fille à la valise" & "Compartiment tueurs"

Messagede jolan » 31/05/2022 17:19

Ah oui, ça se voit en effet, dans les scènes dans la grande maison, avec les grandes pièces, les sculptures, la fameuse salle de bain, la façon élégante qu'il a de filmer ces scènes. Il y a un souci esthétique qui rappelle un peu le premier Fellini.

J'avais aussi beaucoup aimé son "Le Professeur" un des plus beaux rôles de Delon.
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Re: Ciné-Club 86 "La Fille à la valise" & "Compartiment tueurs"

Messagede jolan » 01/06/2022 04:36

Compartiment tueurs – Konstantinos COSTA-GAVRAS – 1965

Un premier film au scénario plus que mince, prétexte à des expérimentations formelles intéressantes - avec beaucoup de plans originaux et inventifs (judas, cul de verre de bière) - et prétexte à une suite de saynètes avec la présence de comédiens en guest : on apercevra ainsi Claude Berri, qui fait le bagagiste à la descente du train, Daniel Gélin et Françoise Arnoul en étudiants vétérinaires, Bozzuffi et Géret en gendarmes devant l'immeuble de Signoret, etc. Mais aussi des rôles un peu plus consistants, comme pour Montand, Mondy ou Denner (acteur génial s'il en est, qui trouve ici un bon dialogue à se mettre sous la dent).
Il y a ensuite une narration éclatée, qui sert à dresser deux portraits d'une manière originale (Piccoli, génial dans ce rôle, et Signoret). Je pensais que tout le film allait nous dresser chaque portrait du compartiment de la sorte, mais il n'en sera rien, on revient assez vite à une narration standard.
On ne peut s'empêcher de penser au film de Zurlini (revu hier pour ma part), puisque le jeune Perrin, encore en jeune fils de bonne famille, doux, attentionné et angélique, fait sa première rencontre amoureuse, naïve et innocente, ici avec la jeune Catherine Allégret.
Tiens c'est amusant, les coups de feu sont réalisés par Michel Magne avec un glissando sur une guitare électrique, comme il avait fait dans « Les Tontons Flingueurs ». Film auquel on pense également lors de la scène chez Trintignant, qui rappelle celle chez Claude Rich. D'une manière générale, les dialogues sont trop écrits et ironiques pour ne pas évoquer le style Audiard (en mode mineur). On n'est jamais vraiment dans une enquête classique. On reste dans le prétexte.
A chaque instant on sent l'objet filmique et l'aspect décalé du ton, des dialogues, du jeu des comédiens. Ca m'a fait sortir du film et je n'ai même plus écouté ce qu'ils se disent entre policiers, dans la longue séquence au commissariat. Puis intervient le suspens final, depuis le bar d'où téléphone le jeune Perrin, et la poursuite fatale au jeune policier. Scène bien datée mais bien de son époque, avec ses blousons noirs et son petit rock à billy de grand père.
Au final, je retiens surtout une réalisation intéressante (premier film oblige), en particulier lors de la séquence consacrée à Piccoli, où il y a des plans en courte focale et des mouvements très bien trouvés pour montrer son "trouble", cette sorte d'autisme, cette vie intérieure qui le mine. Le plan en miroir avec la camionnette, l'impasse, le montage qui passe du train au présent, ça fourmille d'idées.
Un film plaisant à découvrir, mais peu convaincant sur le fond.

2,5/6
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