* * * Ciné-Club 115 : Les Climats (Bilge Ceylan 06) * * *

[jolan]

Message précédent :
Hop, dans le trémail

[Révéler] Spoiler:

[jolan]

Bon, sans nouvelles d'Aleksi concernant le Zurlini, je ferme la première des deux séances consacrées à Jacques Perrin

Séance 86 en hommage à Jacques Perrin (1941-2022) : "La Ragazza con la Valigia" (Valerio Zurlini 62) = 4,16

* * *

Amusant de constater que lors de notre précédente séance consacrée aux Palmes d'or, nous avions déjà vu un film de... Shōhei Imamura

[Aleksi]

J'ai vu le Costa-Gavras. 3,5/6
Chouette petit polar au scénario classique mais efficace.
Un score de Michel Magne réussi même si au début du film, je l'ai trouvé bizarrement utilisé mais par la suite rien à redire.
Le casting est en effet assez dingo et tous les acteurs sont appliqués
Une mise en scène que j'ai bien appréciée même si j'ai trouvé les séquences Piccoli, un peu trop appuyée/ratée.
Content d'avoir vu ce premier film de Costa-Gavras pas encore vraiment revendicatif dommage qu'on ne pousuit pas avec Missing

J'ai récupéré l'Anguille.

J'ai aussi le Zurlini mais je suis obligé de le regarder sur l'ordi, la box bug à la lecture du fichier... je le regarderais à un moment donné quand même vu toutes les louanges

[jolan]

Séance 86 bis en hommage à Jacques Perrin (1941-2022) : "Compartiment tueurs" (Costa-Gavras 65) = 3,8

[Mr Degryse]

il est possible d'avoir le lien pour l'anguille. quand je clique sur spoiler il n'y a rien

[Aleksi]

[Révéler] Spoiler:

https://we.tl/t-a8DU4XQZKX

[Mr Degryse]

Merci

[jolan]

L'Anguille – Shōhei IMAMURA – 1997
Raah non, pas le coup de la caméra subjective qui devient rouge (sur le néon) lorsqu'il « voit rouge » et va commettre son crime. Eh ben si. Ah, il y a encore pire dans la scène suivante où il fait gicler du sang partout sur la caméra. Ca commence très mal les amis...
A sa sortie de prison, on découvre donc cette fameuse anguille « apprivoisée ». Elle au moins, contrairement à sa femme qu'il a poignardée, elle « écoute ce qu'il lui raconte », et « ne dit rien de trop »... d'accord. Une vraie bonne femme docile qui reste à sa place et ne le trompera pas en somme. C'est passionnant. Fort heureusement on ne nous ennuiera pas trop avec cette histoire débile d'anguille.
L'histoire qui suit avec la jeune femme (jolie actrice) qu'il a sauvée du suicide est plutôt charmante et fera enfin respirer ce film. Du coup la deuxième partie est plaisante, un peu loufoque et parfois poétique, en tout cas plus agréable que le début. Il y a un petit parallèle amusant lorsqu'elle essaie de le « pêcher » au casse-croûte lorsqu'il revient de la pêche en passant sous le pont. Il y a aussi cette ressemblance étrange entre sa femme et cette inconnue, une qu'il tue et une qu'il sauve de la mort. On se demande juste pourquoi il a autant de mal avec les femmes. Sa femme le trompe lorsqu'il va pêcher (bien évidemment il n'y a pas le rapprochement entre les deux verbes comme en français), il la tue. Et là il y a une jeune femme amoureuse de lui, et il rejette son affection, mais en fait il ne désire que l'aimer. Bref, c'est stupide, mais soit.

J'ai apprécié que le jeu des comédiens soit calme et mesuré (occidental en fait), et pas dans le grotesque, comme on l'a vu dans la plupart des films asiatiques.
Sur le plan de la réalisation, on est dans du cinéma à l'économie, assez transparent. Et c'est heureux d'ailleurs, parce que quand la réalisation essaie des choses, c'est plutôt raté, comme dans cette tentative de plan-séquence foireux lors de la fête finale.
Un film agréable donc, bien plus que « La Ballade de Narayama » du même réalisateur visionné il y a trois ans, mais qui là non plus à mes yeux ne méritait certainement pas une Palme d'or. En vous attendant, je vais tacher de voir le Kiarostami qui avait été récompensé ex-æquo cette année-là.

2/6

[jolan]

Bon...

Et sinon qui est chaud pour proposer la prochaine liste ?

[jolan]

Bon, ne vous battez plus, il y a une séance hommage qui s'est diablement incrustée

[sergent latrique]

Un personnage récurrent du ciné-club: Compartiment tueurs, le grand silence, le fanfaron, ma nuit chez Maud et tant d'autres qui restent à voir

[Mr Degryse]

Je conseille le secret de Robert Enrico

[jolan]

Eh bien matez le Imamura et vous pourrez voter

(même si je le rappelle l'intérêt est de découvrir des films - "Le Secret" j'imagine que tout le monde l'a vu ici. Pour ce qui est de conseiller des films il y a d'autres topics, comme celui des filmographies par exemple )

Je vous attends pour vous soumettre la liste

[jolan]

Changement d'avis.

Je fermerai la séance 87 dans la semaine (après vos avis j'espère)

Ca fera trois semaines. Je considère que c'est BEAUCOUP trop lent.

* * *

Séance 88 spéciale Jean-Louis Trintignant :

1956 : "La Loi des rues" de Ralph Habib
1956 : "Et Dieu… créa la femme" de Roger Vadim
1956 : "Club de femmes" de Ralph Habib
1959 : "Été violent" de Valerio Zurlini
1959 : "Les Liaisons dangereuses 1960" de Roger Vadim
1961 : "Pleins feux sur l'assassin" de Georges Franju
1961 : "Le Jeu de la vérité" de Robert Hossein
1962 : "Horace 62" d'André Versini
1962 : "Le Combat dans l'île" d'Alain Cavalier
1963 : "Il successo" de Mauro Morassi et Dino Risi
1963 : "Château en Suède" de Roger Vadim
1964 : "Mata Hari, agent H 21" de Jean-Louis Richard
1966 : "Le Dix-septième ciel" de Serge Korber
1966 : "Un homme et une femme" de Claude Lelouch
1967 : "Trans-Europ-Express" d'Alain Robbe-Grillet
1967 : "En cinquième vitesse" (Col cuore in gola) de Tinto Brass
1967 : "Un homme à abattre" de Philippe Condroyer
1968 : "Les Biches" de Claude Chabrol
1968 : "Mon amour, mon amour" de Nadine Trintignant
1968 : "L'Homme qui ment" d'Alain Robbe-Grillet
1968 : "La mort a pondu un œuf" de Giulio Questi
1968 : "L'Amour à cheval" (La matriarca) de Pasquale Festa Campanile
1969 : "Z" de Costa-Gavras
1969 : "Le Voleur de crimes" de Nadine Trintignant
1969 : "Disons, un soir à dîner" de Giuseppe Patroni Griffi
1969 : "L'Américain" de Marcel Bozzuffi
1969 : "Si douces, si perverses" d'Umberto Lenzi
1970 : "Le Conformiste" de Bernardo Bertolucci
1970 : "Le Voyou" de Claude Lelouch
1971 : "Sans mobile apparent" de Philippe Labro
1972 : "La Course du lièvre à travers les champs" de René Clément
1972 : "L'Attentat" de Yves Boisset
1972 : "Un homme est mort" de Jacques Deray
1973 : "Défense de savoir" de Nadine Trintignant
1973 : "Le Train" de Pierre Granier-Deferre
1974 : "Le Secret" de Robert Enrico
1974 : "Le Mouton enragé" de Michel Deville
1974 : "L'Escapade" de Michel Soutter
1974 : "Glissements progressifs du plaisir" de Alain Robbe-Grillet
1974 : "Les Violons du bal" de Michel Drach
1975 : "Le Jeu avec le feu" d'Alain Robbe-Grillet
1975 : "La Femme du dimanche" de Luigi Comencini
1976 : "Le Voyage de noces" de Nadine Trintignant
1976 : "Le Désert des Tartares" de Valerio Zurlini
1977 : "Les Passagers" de Serge Leroy
1978 : "L'Argent des autres" de Christian de Chalonge
1979 : "Le Maître-nageur" de Jean-Louis Trintignant
1980 : "La Banquière" de Francis Girod
1980 : "Je vous aime" de Claude Berri
1980 : "La Terrasse" d'Ettore Scola
1981 : "Malevil" de Christian de Chalonge
1981 : "Eaux profondes" de Michel Deville
1983 : "Vivement dimanche !" de François Truffaut
1984 : "Viva la vie" de Claude Lelouch
1984 : "Le Bon Plaisir" de Francis Girod
1985 : "Partir, revenir" de Claude Lelouch
1985 : "Rendez-vous" de André Téchiné
1985 : "L'Été prochain" de Nadine Trintignant
1986 : "Un homme et une femme : Vingt ans déjà" de Claude Lelouch
1987 : "La Vallée fantôme" d'Alain Tanner
1989 : "Bunker Palace Hôtel" d'Enki Bilal
1992 : "La Controverse de Valladolid" téléfilm de Jean-Daniel Verhaeghe
1994 : "Trois Couleurs : Rouge" de Krzysztof Kieślowski
1994 : "Regarde les hommes tomber" de Jacques Audiard
2012 : "Amour" de Michael Haneke
2017 : "Happy End" de Michael Haneke
2019 : "Les Plus Belles Années d'une vie" de Claude Lelouch

3, 2 et 1 points

[Mr Degryse]

Je fermerai la séance 87 dans la semaine (après vos avis j'espère

Bah on a parfois d'autres trucs à faire ou d'autres films intéressants à voir ( le pigeon, les aventuriers, le desert des tartares, la mafia fait la loi, le trou etc ).

[jolan]

Ah mais je conçois parfaitement qu'on ait d'autres choses à faire et d'autres films à voir. C'est ce que je fais aussi.

C'est juste que quand au bout de deux semaines il n'y a qu'un avis, en l'occurrence le mien, et que ça ne semble pas trop suivre, je me dis qu'il est temps d'en finir avec la séance.

Mais je suis tolérant, puisque j'allais la fermer ce soir, puis je me suis dit que j'allais vous laisser une semaine de rab'.
Une manière détournée de vous relancer quelque peu, mais s'il n'y a rien d'ici vendredi ce sera clair et net comme torchette.

[Mr Degryse]

Sa femme le trompe lorsqu'il va pêcher

Tu as dormi à cause du rythme du film.

Sa femme ne le trompe pas. Il le pense. S'imagine de lettres qui n'existent pas pour se convaincre ( personne ne les trouve, lui ne sait plus ce qu'il en a fait avant de s'avouer qu'elle n'existe pas a un moment du film) comme il s'imagine parler a l'anguille.

C'est comme l'amant, il se l'imagine. Personne n'en parle jamais. Il avoue l'assassinat de sa femme pas de lui.

Bref il a tué par une jalousie maladive sans preuve. Tout est un délire. Tout sa non acceptation de son acte.

Exactement pareil que son collègue de prison qui le torture. Une imagination et une représentation dr sa conscience.

[jolan]

Sa femme le trompe lorsqu'il va pêcher

Tu as dormi à cause du rythme du film.

Sa femme ne le trompe pas. Il le pense. S'imagine de lettres qui n'existent pas pour se convaincre ( personne ne les trouve, lui ne sait plus ce qu'il en a fait avant de s'avouer qu'elle n'existe pas a un moment du film) comme il s'imagine parler a l'anguille.

C'est comme l'amant, il se l'imagine. Personne n'en parle jamais. Il avoue l'assassinat de sa femme pas de lui.

Bref il a tué par une jalousie maladive sans preuve. Tout est un délire. Tout sa non acceptation de son acte.

Exactement pareil que son collègue de prison qui le torture. Une imagination et une représentation dr sa conscience.

Oui, c'est ce qu'on découvre au fur et à mesure du film.
Au début on croit ce qu'on voit, normal.
J'ai mis ça pour résumer.
Mais il est vrai que je me suis davantage intéressé à la deuxième partie et que je ne suis pas revenu sur tout cela dans ma critique.

Je vois que la tienne ne va plus trop tarder

[Mr Degryse]

Contrairement à Jolan, je considère la ballade de Narayama comme une excellente palme d'or dont le prix me parait justifié. De plus, je considère Imamura comme un grand cinéaste japonais. J'apprécie énormément plusieurs de ses films et je mets même la vengeance et à moi dans mon panthéon cinématographique personnel.
Je suis plus circonspect avec l'anguille. N'ayant pas étudié les films en compétition cette année là, je ne peux dire si il s'agit du meilleur film du festival. Par contre, je peux affirmer qu'il est loin pour moi d'être dans les meilleurs Imamura. Il est même dans la fin de liste voir même à la dernière place. Essentiellement à cause d'un manque de rythme. Le film aurait facilement gagné à perdre 20 minutes. De plus, l'équilibre entre film dramatique, étude humaine, burlesque; film onirique est moins maitrisé que dans d'autres films du réalisateur. Par exemple, les films suivants d'Imamura comme de l'eau tiède sous un pont rouge ( titre magnifique) a un sujet beaucoup plus original et maitrise mieux le " fantastique" onirique de son sujet. Le méconnu Dr Akagi réalisé juste après l'aiguille me semble aussi supérieur par son juste équilibre entre drame et burlesque. La palme d'or donnée à l'anguille aura au moins permis à ces 2 films supérieurs d'exister et rien que pour cela je suis content de ce l'existence de ce prix.
Cinématographiquement ,l'anguille est surtout particulièrement peu grivois pour un Imamura. De même, c'est son film ou la réalisation est la plus anodine. Sans réelle personnalité. On est loin des splendeurs visuelles que sont pluie noire, la vengeance, le femme insecte etc. Le film fait penser à du Kitano dans sa description des personnalités iconoclastes sans la mafia et l'explosion de violence. Là ou le film est réussi, c'est que le film suggère plus qu'il ne montre. Tout le film est en mode "less is more". Souvent un peu trop. Le film est aussi richement métaphorique parfois trop. J'aime aussi que le folie du personnage principal soit montrée progressivement et que ce soit avec u coup à la tête qu'il redevient normal. ça c'est du 100 % Imamura. Bref si le film a parfois des fulgurances, il reste souvent trop petit et loin de son sujet. Il faudrait que je le revoie pour mieux l'analyser. pas sûr d'en avoir envie !

3.5/ 6

[jolan]

Tu me donnes envie d'en voir davantage de lui (même si j'avais déjà prévu de mater "Pluie noire")

[Aleksi]

Il me reste encore une grosse demie-heure du film à voir. Ca m'énerve de devoir voir en les films en épisodes, mais je ne peux pas faire autrement... Je verrais la fin d'ici vendredi soir, c'est sûr
Pour l'instant, j'aime assez mais la même année que j'ai vu y avait Happy Together que j'ai largement préféré (voire même Western)