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Khaal T.2

23/09/2013 20 planches

"Moi, moche et méchant !" Non, ce n'est pas la la dernière production d'Universal Pictures mais ce que pourrait déclamer le héros de la bande dessinée créée par Louis : Khaal. Destructeur, mégalo, abominable... les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce personnage haïssable au possible. Les chroniques de cet empereur galactique, dont le deuxième tome est prévu pour la fin du mois de septembre, sont mises en images par Valentin Sécher, un jeune dessinateur au trait ultra-réaliste. Khaal étant actuellement occupé à soumettre deux ou trois mondes, ce sont ses auteurs qui viennent nous en parler.

Louis, comment passe-t-on de Tessa série SF plutôt gentille et tout public à Khaal beaucoup plus sombre et violente ?

Louis : Sans souci, d’autant que pour la première je suis au dessin, sur le scénario de Nico Mitric, et que pour le second, je suis au scénario, pour les crayons de Valentin Sécher. Ce n’est pas comme si j’avais eu la double casquette sur les deux, ou là, pour le public, cela aurait été compliqué, et pour moi aussi, car mon style ne se prête pas à un univers tel que Khaal.


D’ailleurs, donner le nom d’un méchant à une série de BD, ce n’est pas si courant… (sourire)

L : Je ne sais pas. En tous cas, je voulais raconter depuis longtemps l’histoire d’un vrai méchant qui n’a aucune circonstance atténuante. Un homme sombre jusqu’à la racine. Et comme c’est le héros malgré tout de cette série, alors... Et puis, entre nous, je n’aurai pas pris le risque de ne pas mettre son nom dessus, Khaal étant très susceptible !


Plus qu’un méchant, Khaal est l’incarnation même du mégalo. De la Trinité évoquée dans le premier tome jusqu’au désir de devenir un Dieu, il n’y avait qu’un pas…

L. : En effet. C’est le mégalo par excellence. Il n’a pas d’excuse. Oh !? Il est né d’un viol en prison me dites-vous? Et alors ? Tous les autres détenus aussi dans ETHER, et ce ne sont pas des dingues du niveau de Khaal. Aucune excuse disais-je, mais il est quand même mû par une peur sourde, une fuite en avant : la peur de la mort, liée à ses deux frères. Et c’est aussi cette même peur de la mort qui nous pousse, nous, à nous questionner sur l’existence, ou pas, de notre étincelle divine. Khaal c’est aussi cela. La fuite en avant pour atteindre une forme d’immortalité, au moins en marquant l’histoire au fer rouge de son nom : Khaal.


N’avez-vous pas craint, surtout dans le premier tome, de perdre parfois le lecteur avec les dialogues télépathes ? 

L. : Oui et non. À mon niveau, cela ne posait pas de souci, le piège était pour Valentin, car il fallait que les personnagess soient identifiables, pour que l’on sache qui pense quoi. Et il s’en est sorti avec brio, comme pour le reste.


Le tome deux démarre avec deux planches rappelant brièvement les faits du premier. Une étape nécessaire afin de remettre les lecteurs en selle ?

L. : Oui, c’est nécessaire. En tant que lecteur, j’apprécie cela. N’oublions pas que le temps écoulé entre deux albums est de l’ordre de l’année, au minimum. Qui plus est, j’ai la culture comics, et de séries télés, et le résumé de début d’épisode est quelque chose que j’ai en tête inconsciemment.


Louis, quelles sont vos références pour Khaal ? Même si on pense évidemment à une patte « comics », le vaisseau monde rappelle celui de Point Central de Valérian…

L. : Alors, mes références pour Khaal sont bien comics, mais aussi romanesques. Il y a du Elric dans Khaal. Pour le côté « méchant solitaire », sans le côté « bon » du personnage. Ensuite, si Norrin Radd, le Surfer d’Argent avait eu les pouvoirs et la faim de Galactus, on aurait eu quelque chose comme Khaal. Le vaisseau monde, c’est autre chose. Une obsession récurrente chez moi des Mondes poupées russes. Le monde dans le monde dans le monde dans le monde etc... Moi même, j’ai tendance à dire que, mon esprit, mon monde, est enfermé dans un vaisseau monde qui est mon corps, lui même sur un monde etc. J’aime beaucoup cette notion que les limites d’un monde ne sont que les débuts du suivant. Mais pour revenir à la question, quand je commence une histoire, je ne me réfère pas à des références. J’en trouve quand on me pose les questions, ou plutôt, j’en retrouve, car je vois ressortir à la fin, ce qui m’a influencé de façon inconsciente. Non, pas contre, un peu de départ qu’on s’était donné avec Valentin, comme référence commune, c’est un perso de jeu vidéo : Kratos. Valentin voulait ce côté Dieu maudit plus grand que nature, et je voulais un méchant galactique. Si Khaal se rase, c’est un clin d’œil entre nous pour marquer ce premier échange.


Louis et Valentin, comment vous êtes-vous rencontrés ?

L. : Alors, j’étais président du jury d’examen de la promo de Valentin, à l’école Pivaut de Nantes. Il a fini major de promo et... plus rien... Jusqu’à ce que Jean-Luc Istin me demande si je voulais bosser avec Val. Comme j’écris toujours du sur mesure, on a parlé, et on s’est compris.

Valentin Sécher : En fait, l'élément déclencheur dans tout ça c'est Thimothée Montaigne . Il faisait partie du jury lui aussi et c'est lui qui a présenté mon travail à Jean-Luc Istin. 


Louis, quelles sont les difficultés à travailler avec un jeune dessinateur comme Valentin ?

L. : Je vais séparer la question en deux, car Valentin et un jeune dessinateur, ce n’est pas la même chose. Quelles sont les difficultés à travailler avec Valentin ? Aucune. C’est un mec hors normes, avec un talent brut. Mais ce n’est plus ce que je vois. Je ne vois que l’antithèse de Khaal, en Valentin. Un mec en or que j’ai eu beaucoup de chance de rencontrer. Et la difficulté de travailler avec de jeunes auteurs, c’est l’inconsistance, parfois, et la difficulté de se discipliner et de voir que la BD, c’est un métier.

Valentin, comment ne pas tomber dans le piège de l’illustration et rester dans le domaine de la bande dessinée quand on a un style tel que le vôtre ?

V.S. : C'est très simple (sourire). Il suffit de démarrer avec quelqu'un qui à un vrai sens de l'image et de la narration, qui est là pour vous guider par son expérience et son talent. Moi j'ai rencontré Louis et c'est le meilleur des professeurs ! En effet, quand je suis sorti de l'école d'Art, je ne pensais qu'à faire les plus belles images possibles. Pour moi, la seule chose qui comptait dans une BD c'était la forme. Avec le recul, je me dis que cette stratégie (bien qu'inconsciente) n'était peut-être pas si mauvaise que ça. Mes projets de fin d'études étaient certes abominables d'un point de vue narratif mais au moins ils étaient léchés. Le but quand on sort d'une école, c'est de trouver du boulot rapidement. On attire pas les mouches avec du vinaigre (pardon Jean-Luc pour cette métaphore (rires)). D'ailleurs, Jean-Luc Istin a lui aussi beaucoup participé au fait d'éviter de faire de l'illustration plutôt que de la BD, par ses critiques toujours justes surtout sur le premier tome. D'ailleurs, au départ, j'avais envie de contester lorsque Louis ou Jean-Luc me demandait de refaire certaines choses ou d'en enlever. Mais j'ai très vite compris que, premièrement, ils ne le faisaient pas pour m'embêter mais pour tirer l'album vers le haut et, deuxièmement, qu'ils étaient dans ce milieu depuis beaucoup plus longtemps que moi et qu'il était préférable de les écouter. Comment ne pas faire de l'illustration au détriment de la BD ? Je dirais : essayer d'avoir un dessin qui soit toujours au service de l'histoire et non l'inverse, de penser à la mise en scène avant de penser à la technique. Et essayer de traiter l'histoire qui nous a été donnée (dans le cas où le scénariste n'est pas le dessinateur) avec le plus de respect possible. Je vous l'avais dit, c'est super simple ! Non. Plus sérieusement, je suis encore très loin de faire les choses correctement et il y a encore énormément d'éléments qui peuvent et doivent être améliorés.


Techniquement, comment travaillez-vous ?

L. : J’écris tout le déroulé de l’album, que Valentin relis, et sur lequel il me fait des retours. Ensuite, je storyboarde page par page. Valentin s’y tient, en général, même si je lui laisse le loisir d’adapter cela à sa convenance. Ensuite, c’est à Val de vous expliquer.

V.S. : Une fois le story-board de Louis reçu, je fais un brouillon de ce que sera la page, pour l'éditeur, pour Louis et aussi pour moi. Le brouillon est une étape primordiale dans la fabrication d'une page. Quand tout le monde est ok sur l'étape précédente, j'attaque la page finale en commençant par le crayonné puis l'encrage. On obtient une planche en noir et blanc à peu près deux fois plus grande que la page qui sera imprimée. J'envoie ça chez l'éditeur qui me la numérise. Je réalise la dernière étape (mise en couleur) sur un logiciel bien connu du milieu. (à l'exception de la couverture qui est une peinture à l'huile)

Louis, Valentin n’avait signé au départ que pour le premier tome. Imaginiez-vous vraiment un autre dessinateur pour le second ? (sourire)

L. : Alors, ce n’était pas mon souhait, mais celui de Val, qui ne voulait pas s’enchaîner pour plusieurs tomes dès le début, et j’ai respecté ce choix, mais sans m’enchaîner moi non plus en limitant mon histoire. Le terme « chroniques » vient de là, car il devait accompagner le fait qu'il y ait plusieurs dessinateurs. Il se trouve que Val s’est trouvé bien dans notre univers, pour qu’il devienne SON univers. J’ai donc modifié ce qui devait l’être pour que cela devienne une histoire complète.


Quel a été le retour des lecteurs après la sortie du premier tome ?

L. : Très bon. À ce que j’ai lu, et à ce que j’ai entendu en festivals. Des gens ont sûrement été déçus, mais je ne les ai pas lus. Je pense que ce qui a posé souci est la télépathie, justement, et le mystère sur la trinité de frères. L’arrivée des xenopsyliens a surpris, à la fin. Mais surprendre est un des moteurs du scénariste que je suis. La fin du tome deux est là pour cela aussi !;) Je ne cherche pas à surprendre, pour surprendre, mais c’est construit. Prenons l’exemple de l’arrivée des xénopsylliens. C’est une métaphore. Prenez la vrille qui pénètre ETHER comme un symbole phallique. ETHER comme la matrice, l’œuf. La rencontre entre la reine et le roi « accouchent » d’un monstre : Khaal, l’Empereur. Qui devient autonome, et s’éveille au monde. Vous voyez ? Des choses ne sont pas dites, car symboliques. C’est tout le plaisir que j’ai avec le métier de scénariste. Construire les choses en mille-feuilles, avec plusieurs niveaux de lectures, comme dans Sept Clones, même si je sais que la plupart ne seront pas perçus. Ils ne sont pas là pour cela, d’ailleurs, mais cette construction, cette réflexion en amont, permet d’avoir quelque chose de « crédible », à l’arrivée. Enfin, j’espère. Le retour des sites spécialisés et des lecteurs a été fantastique et je remercie ces derniers pour l'accueil et tous les encouragements qu'ils ont pu nous manifester sur les forums et lors des différentes dédicaces. 


Il est noté « livre second » sur la couverture. Cela veut dire que les aventures de Khaal s’arrêtent là ? Ou peut-on s’attendre à une suite ? 

L. : A priori, non. La série s’appelle « Chroniques » donc tout est possible. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour. En tous cas, Valentin se prépare pour de nouvelles aventures, mais c’est à lui de vous en parler. Je lui souhaite le meilleur, en tout.

V.S. : La suite n'est pas à l'ordre du jour sauf si on bat les ventes d'Harry Potter lors de la première semaine !


Louis et Valentin, quels sont vos autres projets ?

L. : Miss Deeplane, mon one-shot hommage aux super héros, est sorti il y a peu. J’ai collaboré comme dessinateur au tome deux d’Herocorp, aux côtés de Stéphane Créty , Kyko, et sur scénario de Simon Astier, sous la direction de Jean-Luc Istin et Olivier Péru. Je commence le dernier tome de Tessa. Je suis sur un gros one-shot de soixante-dix pages, aux éditions Bamboo, avec Jérôme Félix au scénario. Et mi-2014, je commencerai un diptyque intitulé Drones, au Lombard, avec Sylvain Runberg au scénario. J’ai aussi un one-shot qui sort en collection 1800. J’écris une fiction angoissante et horrifique de Edgar Allan Poe, avec Thomas Verguet et Bastien Orenge au dessin. Plus pas mal de projets scénars ! Ouf ! (sourire)

V.S. : En ce moment, je suis sur le tirage de tête réunissant les tome un et deux de Khaal (édité par les sculpteurs de bulles). J'ai quelques travaux d'illustrations à fournir en attendant de repartir sur un nouveau projet. (sourire)

Propos recueillis par Laurent Gianati

Informations sur l'album

Khaal, Chroniques d'un empereur galactique
2. Livre second

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