Voilà, trois ans (plus ou moins des poussières) après le lancement de l'idée, le projet Sept (Delcourt) conçu par David Chauvel vient de livrer son dernier volet. Pour l'occasion, nous avons rencontré Matthieu Gabella, scénariste du dernier album, et bien sûr, l'instigateur du projet pour faire le point sur cette expérience, de son début à son achèvement. 7 terminé ? Oui, mais une tentative couronnée de succès invite toujours à renouveler l'essai...
En 2007 paraissait Husk, ovni futuriste aux frontières de Blade Runner, Apple Seed et du cyberpunk. Malheureusement passé plutôt inaperçu, BDGest fait un coup de projo à l’occasion du tome 2, scénarisé par Stéphane Louis, auteur de Tessa, et magistralement mis en images et colorisé par Arnaud Boudiron.
En 2003 Bourgier et David faisaient une entrée remarquée dans la BD avec Live War Heroes, chronique acerbe et futuriste de la téléréalité. Deux ans plus tard ils revenaient en force avec Servitude, univers médiéval fantastique d’une grande richesse où les intrigues de palais se mêlaient avec bonheur à une geste épique aux enjeux incertains. Aujourd’hui Servitude revient en nous plongeant de façon magistrale dans l’univers des Drekkars, prélude à un choc de civilisations annoncées.
Sans doute l’une des BD de fin d’année à ne pas manquer et l’occasion d’un coup de projo avec interview d’Eric Bourgier.
LES LEGENDES ARTHURIENNES
Qu’est ce que les légendes Arthuriennes ? Qui sont Merlin, Arthur, Lancelot et les autres ?
A l’occasion de la sortie des albums : Merlin, la quête de l’épée, Wanderers et Lancelot, nous vous invitons à un voyage vers les landes d’Avalon…
Est-il utile de rappeler les légendes arthuriennes ? Voici néanmoins un petit résumé, si comme moi vous avez été bercé toute votre enfance par cette histoire, sautez au paragraphe suivant !
Les chevaliers de la Table ronde constituent, dans la légende arthurienne, un ordre chevaleresque au service du roi Arthur chargé de mener la quête du Graal, et d'assurer la paix du royaume.
Le roi Arthur a gagné son trône en tirant son épée Excalibur d'un rocher. Dans d'autres récits, Excalibur est sortie d'un lac portée par une main (de la fameuse Viviane, dame du lac). Il va sans dire, que cette épée est le symbole qu'il est l'Unique héritier du trône, choisi par Dieu, et le rendant pratiquement invincible. Dans un moyen-âge de légende, il régne sur un royaume nommé Logres depuis son château Camelot en Bretagne. Il est secondé par Merlin druide/enchanteur, il est le défenseur de l'idéal chevaleresque et a créé les chevaliers de la table ronde (dont Lancelot, Perceval, Tristan, Gauvain et Galaad) afin de participer à des quêtes mythiques dont la fameuse quête du Saint-Graal. Selon la légende, le champion d'Arthur, Lancelot, et la belle reine Guenièvre vivront un amour impossible et romantique. Arthur, enfin, succombera dans une ultime bataille contre son fils Mordred, fils incestueux d'Arthur et de sa sœur la fée Morgause. Son corps reposerait dans un monde créé par magie : Avalon.
L'ENTOURAGE DU ROI ARTHUR • Guenièvre : épouse d'Arthur, amante de Lancelot du Lac • Merlin : magicien ayant porté Arthur sur le trône de Bretagne • Mordred : fils incestueux d'Arthur à qui il ôtera la vie • Morgane : magicienne et sœur d'Arthur, dont elle convoite la place • Morgause : sœur d'Arthur et Morgane, tout aussi maléfique • Uther Pendragon : père d'Arthur, roi légendaire de Bretagne • Viviane : dite La Dame du Lac, c'est elle qui offre Excalibur à Arthur • Ygraine ou Ygerne : mère d'Arthur, épouse du duc de Cornouailles et amante involontaire d'Uther ? LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE • Accolon (Accolon de Gaule) • Agravain • Arthur (Arthus, Arthur Pendragon, Sanglier de Cornouailles) • Bedivere (Bedwyr) • Bohort (Bohort l'Essillié, Bors) • Calogrenant • Caradoc (Briefbras, Karadoc) • Gaheris (Guerrehet) • Galahad (Galahad le Preux, Galaad) • Galehaut • Gareth (Gareth le France, Gaheriet) • Gauvain (Faucon, Gawain) • Geraint (Érec) • Girflet (Jauffré) • Hector (Hector des Mares) • Hunbaut • Keu (Kay, Key) • Lamorak (Lamorak de Gulis) • Lancelot (Lancelot du Lac) • Leodegrans (Léodagan) • Lionel • Méléagant • Mordred (Mordret, Medrawt) • Pellinore • Perceval (Perceval le Gallois, Peredur) • Sagramor (Sagramor le Desrée, Sagremor) • Tristan (Tristan de Lyonesse, Tristam) • Yvain (Owain, le chevalier au lion)
Il arrive de temps à autres que de jeunes auteurs présentent un premier album dont la maîtrise n’a rien à envier à leurs aînés, même les plus chevronnés. Ce fut le cas pour « HEL » l’année dernière mais aussi de « Le Grand Siècle », récit d’aventure historique haletant dans la tradition d’Alexandre Dumas. A l’occasion de la sortie du second tome, BDGest braque ses projecteurs sur Simon Andriveau qui nous livre un album surprenant, quittant la terre ferme pour une aventure maritime.
Dupuy - Berberian, de Monsieur Jean à "Monsieur Les Présidents"
Surprise de l'édition 2008, le Grand Prix d’Angoulême était décerné, non pas à une, mais à deux personnalités : Philippe Dupuy et Charles Berberian. Il faut admettre que, malgré quelques œuvres en solo (Hanté, aux éditions Cornélius, pour Dupuy) ou collaborations inédites (Cycloman avec Grégory Mardon pour Berberian, également chez Cornélius), ils sont indissociables : Dupuy et Berberian rédigent et dessinent ensemble, selon une méthode exposée dans Le journal d’un album (L’Association). Leur style graphique, héritier d’une certaine vision de la ligne claire a fait école, auprès de nombreux auteurs, dont Jean-Philippe Peyraud ou Andi Watson par exemple.
Entrés à Fluide Glacial en 1984, ils produisent, outre quelques récits isolés, Le journal d’Henriette, saga d’une préadolescente complexée (pléonasme ?) en conflit larvé avec ses parents, et trouvant dans l’écriture un exutoire. Quittant le magazine d’Umour et Bandessinée en 1989, le tandem crée Monsieur Jean, aux Humanoïdes Associés puis chez Dupuis, un personnage ni héros, ni anti-héros, préfigurant cette « nouvelle bande dessinée » plus attachée à décrire le quotidien qu’à imaginer des aventures romanesques. Figure emblématique mais pas caricaturale du trentenaire urbain, célibataire mais en couple, Monsieur Jean est rempli d’hésitations quant à la direction à donner à son existence, et de contradictions qui ajoutent à son réalisme.
Dépeindre les sentiments complexes de l’adolescence, puis de l’âge adulte, telle est véritablement la marque de fabrique de Dupuy et Berberian. Pour leur retour (inattendu) à Fluide Glacial en 2007, ils se sont lancés dans l'étude à la fois caustique et amusée de cette population qu'on désigne par un vocable qui semble relever du paradoxe ou de l’oxymore : les bourgeois-bohême. Bienvenue à Boboland, donc, pour une visite commentée par Monsieur les présidents d’Angoulême 2009 !
On connaît tous ces exercices d’expression écrite où une planche de bande dessinée dont on a gommé les dialogues est donnée en pâture aux enfants. Une toute autre affaire est d’appréhender la réalisation d’une BD en tant que projet pédagogique global, de la conception à l'édition. Epaulé par Olivier Supiot pour le démarrage, c’est l’expérience qu’ont tentée deux institutrices qui viennent d’éditer « Même pas peur », ensemble de récits imaginés, scénarisés et mis en images par deux classes de CE1/CE2.
« J’ai entendu un élève de ma classe en très grande difficulté scolaire dire à son copain « T’as vu comme j’ai super bien encré là ? ». Une chose est sûre, c’est que tous sont fiers». Il n’en faut pas plus pour que BDGest braque ses projecteurs sur cette aventure enrichissante.
« Vivons heureux en attendant la mort » recommandait Pierre Desproges. Il avait raison, il faut, nous devons nous attacher à chercher le bonheur tant que c'est possible, parce qu'au bout de la route, chêne ou sapin, inhumation ou crémation, le suspense ultime n'est pas franchement palpitant. Reste à savoir comment faire pour vivre heureux, et de combien de temps nous disposons. Car à force d'entendre les statistiques officielles de l'espérance de vie, nous finissons tous par nous convaincre qu'atteindre le quatrième âge est un dû. Que la maladie ou l'accident nous frappe, et nous crions au scandale, à l'injustice. Mais même dans cette circonstance, quand la Médecine est désemparée et que son dernier pouvoir est de soulager la douleur et de pronostiquer le temps qu'il nous reste, nous devons tout faire pour vivre heureux en attendant la mort.
L'accablante apathie des dimanches à rosbif, de Gilles Larher et Sébastien Vassant, met en scène un humoriste aux prises avec une maladie incurable qui ne lui laisse que trois mois pour solder les comptes. C'est trop peu de temps, bien sûr, mais en bon professionnel, notre héros s'efforcera de ne pas louper sa sortie. Réussir à traiter d'un tel sujet (universel mais casse-gueule) avec justesse et subtilité, parvenir à émouvoir sans recourir à des effets mélodramatiques, faire rire malgré tout, tout cela demande énormément de maîtrise narrative. C'est pourtant un tandem d'auteurs inédit qui s'est livré à cet exercice : au scénario, Gilles Larher, 41 ans, libraire et un peu rockeur ; au dessin Sébastien Vassant, qui a fait ses premières gammes dans l'édition alternative. Ensemble, ils ont réalisé un des livres les plus passionnants du premier trimestre 2008. Autant de bonnes raisons pour essayer de mieux les connaître...
L'adaptation en bande dessinée d'oeuvres issues de la littérature non graphique, que par simplification on appelle "adaptations littéraires", n'est pas un phénomène nouveau. Jusqu'à présent, il s'agissait surtout de projets isolés, à l'initiative des auteurs eux-mêmes. Ce qui a changé récemment, c'est le lancement de structures ou de collections spécialisées par les éditeurs eux-mêmes. Delcourt a ouvert le bal, en mars 2007, avec la collection Ex-Libris confiée à Jean David Morvan. Gallimard a suivi, avec le label Fétiche ; Adonis s'est lancé dans un vaste programme de parution de 50 albums sous l'appellation Romans de toujours. Petit à Petit, déjà actif avec des collections de chansons, nouvelles ou poésies en BD, a complété son offre avec Littérature en BD et Théâtre en BD. Chez Soleil, le label spécialisé Noctambule devrait voir le jour au second semestre 2008. Enfin, Casterman prépare pour mai prochain le lancement d'une collection d'adaptations de romans policiers du catalogue Rivages Noir.
N'en doutons plus, que les motivations des éditeurs soient artistiques, humanitaires (c'est l'argument d'Adonis, donc la collection a reçu le soutien bienveillant de l'UNESCO), éducatives (la BD ayant retrouvé grâce aux yeux de l'Education Nationale, il n'est pas sot de vouloir imaginer des oeuvres qualibrées pour être utilisables en classe), stratégiques (ne pas laisser les autres éditeurs occuper seuls une niche qui pourrait - qui sait ? - devenir fructueuse) ou économiques, nous sommes face à une sorte de course éditoriale.
On reproche souvent à Besson de faire des œuvres populaires et de sombrer dans la facilité. Pourtant, alors que Taxi sort en fanfare en bandes dessinées il exhume 7e Choc pour monter sa propre maison d’édition au lieu de se faire représenter clé en main par un autre éditeur. A l’occasion de son lancement à Angoulême, coup de projo sur cette nouvelle ambition et interview de Kristijan CVEJIC, responsable éditorial.