L
a pomme, toujours la pomme. Ce fruit aura généré bien des soucis au cours de l'histoire ! Parce qu'une souris trop gourmande croqua dans un de ces délices sucrés en omettant d'en proposer à son ami le moineau, la guerre entre animaux à ailes et spécimens à poils est déclarée ! Ainsi commence cette histoire slave.
Plongez-vous sans hésitation dans le folklore russe traditionnel avec ce bel ouvrage.
C'est à l'aide de pastels gras qu'Alexander Utkin donne vie à ce monde fourmillant et expressif où le bestiaire est représenté avec une interprétation toute personnelle et assurément originale. À la fois moderne pour ses créatures et ses plans de vue, et classique dans le design des personnages humanoïdes ainsi que dans son découpage, l'artiste donne un bon coup de fraîcheur aux textes du pays dont il est originaire. Même la texture du papier, un peu rugueuse et épaisse, participe à rendre ce côté vintage très appréciable et relativement approprié.
Abandonnant l'écriture linéaire, l'auteur aborde cette réécriture comme une pelote de laine d'où plusieurs fils s'échappent. À la manière des Mille et une nuits ou les œuvres d'Isabel Greenberg (Encyclopédie des débuts de la Terre, Les cent nuits de Héro, il commence une piste, digresse et en emprunte une autre pour mieux y revenir par la suite. Ainsi, rien n'est laissé au hasard et toutes les péripéties s'emboitent dans un final tout à fait cohérent. Le ton est gai et léger grâce à la présence de la narratrice qui s'adresse régulièrement au lecteur. Comme dans tout conte qui se respecte, les bonnes valeurs sont mises en avant (courage, honneur, amour…), le message s'avère relativement clair pour tous. Cette absence de complexité n'enlèvera rien au plaisir des adultes qui apprécieront, comme les plus jeunes, cette lecture enthousiasmante.
Grâce à un style graphique inventif et porté par une narration enlevée, Le roi des oiseaux redonne vie à ces récits ancestraux qui constituent le fondement de toute littérature.
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