« Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
A bicyclette
Nous étions quelques bons copains
Y avait Fernand y avait Firmin
Y avait Francis et Sébastien
Et puis Paulette
On était tous amoureux d'elle
On se sentait pousser des ailes
A bicyclette
Sur les petits chemins de terre
On a souvent vécu l'enfer
Pour ne pas mettre pied à terre
Devant Paulette
Faut dire qu'elle y mettait du cœur »
Visionnaire en plus d’être rigolo, Tronchet avait fait l’apologie du vélo il y a vingt ans déjà dans un livre intitulé Petit traité de vélosophie (éditions Plon, repris en poche). Il y présentait sans prétention, avec énormément d’humour et de poésie, les divers avantages de la mobilité douce. Avant le Vélib’© et les trottinettes électriques, il faisait œuvre de pionnier et racontait ce qui est aujourd’hui en train de devenir une normalité. Remis à jour, il propose désormais une version BD de ce sympathique essai.
Comme la majorité de ses héros, Tronchet est un rêveur et un optimiste. Conséquemment, son approche tient beaucoup de la fantaisie et ne possède pas grand-chose de la rigueur d’un planificateur du département déplacement urbain. Néanmoins, ses propos et ses remarques sont le fruit de sa longue expérience à affronter le pavé glissant des rues et la vindicte jalouse des automobilistes. Le vélo, c’est la liberté, le contact avec son environnement et la satisfaction d’arriver à sa destination par la seule force de ses mollets. C’est évidemment moins drôle quand il pleut ou que le vent est contraire, mais, globalement, le cycliste est un être humain plus complet que ceux qui se complaisent au volant de leur véhicule motorisé. D'ailleurs, même s’il a accès à un horizon plus large que celui du piéton, il arrive à conserver sa part de candeur et d’authenticité. Sa liberté provient de ses efforts et de la légèreté de son coup de pédale et non pas le résultat de la combustion d’hydrocarbures anonymes et anxiogènes.
Un peu de facilité et quelques raccourcis qui peuvent faire sourire pas moments, ce Petit traité de vélosophie n’est pas là pour convaincre. Plus hommage que militantisme (quoique), l'ouvrage congratule et encourage ceux qui ont su enfourcher leur monture et aller se glisser dans le flot toujours plus nombreux des forçats volontaires de la route.
J'avoue bien avoir aimé ce petit traité de vélosophie par un auteur Didier Tronchet adepte du vélo tout comme je le suis également. Chaque page sera représentée par un gag autour du vélo mais pour nous faire passer des messages sur ce moyen de locomotion écologique qui se distingue de la voiture et de la moto par bien des aspects.
Il est vrai que le vélo qui a été inventé au XIXème siècle avait peu à peu disparu de nos grandes villes au profit de la voiture. Or, depuis quelques années, il semble regagner en intérêt. Une prise de conscience sans doute environnementale.
Certes il y a les inconvénients comme le vol assez fréquent ou le peu de considération des automobilistes et même de la police qui refuse les plaintes de dégradation. La sécurité n'est pas totalement assurée malgré la création de pistes cyclables.
Malgré tout, il y a de sérieux avantages comme la sérénité retrouvée à pédaler dans une certaine philosophie qui nous sera détaillée par l'auteur.
Bref, on apprend beaucoup à pédaler et à observer le monde qui nous entoure. Il y a souvent du vrai dans ces observations humoristiques. Un exemple parmi tant d'autres : le pire ennemi de la voiture, c'est son semblable. Par contre, deux vélos qui se croisent eux, se soutiennent par un sourire.
Au final, une lecture militante très agréable, très plaisante avec ces touches d'humour et parfois instructive.