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’où vient le changement et qui commande ou guide l’évolution de la société ? Entre doute existentiel et leçon de philosophie, Mehdi Melkhi raconte le cours des choses dans Depuis la nuit des temps. Au premier abord, les créatures vaguement humanoïdes ou animales dessinées à la craie font un peu penser aux célèbres Shadocks de Jacques Rouxel ou à un livre jeunesse très coloré. Il y a de l’action, les personnages se courent après et se bagarrent beaucoup. Simplement, en y voyant de plus près, c’est pour de vrai, c’est du sérieux : pas ou peu d’humour ou de mise en abîme jouant sur l’absurde. Non, à la place, une vraie volonté, quasiment scolaire, de faire méticuleusement le tour de son sujet.
Solidement réalisé, il ne manque pas grand-chose au volume pour figurer dans la Petite Bédéthèques des Savoirs. En effet, l’ouvrage fait presque office d’introduction à la pensée critique tant le scénariste présente soigneusement les différentes facettes de sa problématique. Les comportements des masses, les dérives du pouvoir, la peur engendrée par les nouveautés et la difficulté pour proposer de nouvelles idées (quelles soient techniques, artistiques ou politiques), les explications sont parfaitement imagées et mises en scène. Par contre, si l’information passe, l’album s’égare légèrement au fil des pages et finit par se répéter quelque peu sur la longueur. Une présentation générale ou une contextualisation formelle aurait certainement affiné et précisé la démarche de l’auteur.
Vrai-faux exercice de vulgarisation jouissant d’une édition de très haute tenue, Depuis la nuit des temps est une lecture intéressante, voire provocatrice, propre à engager des échanges et des discussions endiablées autour de la table.
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