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ontréal, aujourd’hui. Yakov est un jeune garçon de la communauté hassidique, même s’il ne s’en rend pas vraiment compte. Ce qui l’intéresse, au désespoir de son épicier de père, c’est l’espace et les galaxies lointaines. Pour autant, il n’a pas la tête dans la lune et garde bien les pieds sur terre quant à son avenir. Une fois adulte, il sera astronaute et ira visiter les étoiles. Par contre, dans son entourage immédiat, il n’a pas grand monde avec qui partager sa passion. Pourtant, un jour, au parc, il fait la connaissance d’Aïcha et, elle aussi, elle adore l’astronomie ! Le coup de foudre est immédiat, mais ne sera pas sans conséquence.
Charmant conte ancré dans son époque, Les Étoiles mêle habilement la difficulté que certains (plus particulièrement les croyants orthodoxes) ont pour vivre ensemble avec l’innocence de l’enfance. Le sujet est scabreux et délicat à aborder. Heureusement, Jacques Goldstyn évite de prendre parti ou d’apporter des explications sociologiques. Il préfère laisser parler son récit de lui-même et, comme la suggestion est souvent plus forte que les longs discours immanquablement réducteurs, la lecture y gagne en rythme et en pertinence. De plus, comme les petits héros n’ont de cesse d’observer le ciel, l’auteur en profite pour glisser quelques mini-leçons d’astrophysique très amusantes. Cependant, malgré toute l’infinie tendresse que porte le scénariste à ses personnages, le propos ne décolle (!) jamais. Sans réel développement, l’intrigue reste au niveau de l’anecdote jusqu’à sa conclusion, bien des années après. Pas de chance, celle-ci s’avère très convenue et guère excitante.
D'une construction trop simpliste, même dans le cadre de la littérature jeunesse, Les Étoiles souffre d’un scénario très rudimentaire et peine à convaincre sur la longueur. Dommage, car la mise en images hautement sympathique – Jean-Jacques Sempé ou André Geerts ne sont pas loin - se montre délicieuse et pleine de poésie.
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