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l peut paraître incongru d’associer dessins et photos pour relater un récit/reportage autobiographique, surtout lorsque l’on n’est pas dessinateur ! C’est pourtant le pari qu’à voulu tenter Didier Lefèvre. "Le photographe" relate son périple au sein d'une mission de Médecins Sans Frontière en Afghanistan au milieu des années 80.
Réussir les transitions photos/dessins et éviter le voyeurisme humanitaire auquel nous sommes si souvent confrontés dans les médias était une entreprise risquée.
Ces écueils ont été évités avec brio. Dans ce 1er tome d'une série qui en comprendra 3, les auteurs nous montrent combien ces hommes ont vécu ou vivent encore cette exceptionnelle aventure humaine. Ce à tel point que le rude contexte de guerre n'apparaît pratiquement pas
Les portraits ne sont pas opportunistes, les acteurs anonymes croisés au fil du sentier nous sont dépeints dans leur quotidien "banal" d'un pays en guerre. C'est tellement criant de vérité que l'on n'a qu'une envie : nous retourner nous aussi sur leur passage.
Le vécu de Didier Lefèvre est divinement servi par le dessin d'Emmanuel Guibert, passé maître dans l'art de la narration de récit autobiographique depuis "La guerre d'Alan". Son dessin à la fois simple et précis, se confond avec les photos N&B, à tel point qu'une fois la page tournée vous êtes incapable de dire si vous venez de voir des dessins ou des prises de vue ou les deux en même temps.
Vous l'avez compris, nous sommes en présence d'un grand livre de reportage pour tout amateur de l'aventure humaine avec un petit "h".
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