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omber amoureux à soixante-dix ans passés, Ippei n’aurait jamais cru cela possible. Pourtant, quand il a aperçu Kotoko jouer du piano au centre Gin, son cœur a bondi. Veufs, les deux anciens se retrouvent pour partager des moments ensemble, mais pourront-ils aller plus loin ? Et est-ce seulement raisonnable à leur âge, au regard des conventions, face à leurs familles respectives et au souvenir de leurs défunts conjoints ?
Après l’excellent Sous un ciel nouveau, Kei Fujii et Cocoro Hirai reviennent avec une nouvelle histoire déclinée sur deux volumes et entièrement colorisée. Dans ce premier volet, le duo présente les principaux protagonistes et leur entourage, tout en abordant des sujets sociétaux actuels et délicats. Ainsi, le scénariste évoque aussi bien les difficultés de séduire à un âge avancé que la cohabitation pas forcément évidente entre parents vieillissants et une progéniture devenue adulte, ou que les liens intergénérationnels avec les petits-enfants. Ippei et Kotoko ne manquent pas de toucher par leur authenticité et leurs attitudes empreintes d’une certaine retenue délicieusement surannée. En parallèle, leurs amis seniors apportent une touche plus légère, voire une petite dose d’humour bienveillant. De plus, l’apprivoisement de l’élégante pianiste par l’ancien conducteur de train se révèle fort en émotion et d’une grande justesse, tant par le moyen choisi que par l’idée qui le régit ; voilà une fort jolie et subtile leçon de drague.
Ce récit tout en sagesse est très bien illustré par Cocoro Hirai dont le trait et la colorisation font mouche. La couverture aux teintes chamarrées donne le ton et le reste de l’album est à l’avenant. Les visages possèdent une franche expressivité ; les décors des scènes extérieures – notamment urbaines – sont soignés et les cadrages variés, tandis que le découpage s’avère efficace et parfaitement lisible. Enfin, la dessinatrice parvient à créer des ambiances réussies grâce à une palette étendue, tantôt lumineuse, tantôt assombrie en fonction des moments. Les réminiscences, elles, apparaissent en nuances sépia.
Manga poétique et captivant, Les temps retrouvés voit le printemps envahir des cœurs à l’automne de la vie. Une promesse dont la suite est déjà attendue avec impatience.
Les temps retrouvés traite de l'amour qu'on peut rencontrer même à l'âge de 70 ans alors qu'on est au crépuscule de la vie. Nous avons un veuf et une veuve qui vont essayer de construire une relation malgré le poids de l'âge, des difficultés de santé et des souvenirs du passé douloureux.
A la fin alors que tout semble se décanter joyeusement, on assiste à l'opposition des familles respectives de manière assez odieuse. Il y aura un second tome pour essayer de démêler cette terrible situation de séparation forcée par l'entourage. Je dois dire que j'ai été particulièrement choqué par la réaction respectives des enfants. Cela ne donne pas du tout envie d'en avoir.
On a droit à un manga en couleur ce qui est assez rare pour le souligner. J'ai bien aimé ce graphisme qui fait dans la douceur des tons.
En tout cas, c'est un manga qui apporte un peu d'espoir dans le fait qu'on peut toujours tomber amoureux et à tout âge.