No War #3 : action, révélations, fin de saison. Anthony Pastor clôt sa saga de manière énergique et annonce d’ores et déjà une suite aux aventures de Run, Jo et aux Vuklandiens de tout bord. Si mélanger des faits divers à la raison d’État n’est pas une astuce scénaristique très innovante, celle-ci a l’avantage de permettre un récit à intrigues et points de vue multiples. Par contre, pour que la lecture « fonctionne », il faut un cadre et une distribution solide. C’est justement le cas dans ce thriller géo-politico-culturel et familial (excusez du peu) qui, bien que se déroulant sur un archipel imaginaire de l’Atlantique Nord, rassemble à peu près toutes les préoccupations du monde actuel.
Alors que le fond des propos a été puisé dans les fils de presse, la manière vient directement des séries télévisées. Le but est de ne jamais laisser la tension retomber en utilisant un découpage parallèle tendu. Une scène choc, une ou deux informations, hop, le scénariste passe à une autre situation et rebelote. En cachant bien son jeu, ce dernier concentre petit à petit les enjeux et, sans en avoir l’air, embarque le lecteur en multipliant les coups de théâtre, pour finir sur une conclusion, évidemment ouverte. Résultat, impossible de lâcher l’ouvrage avant d'en connaître le fin mot.
Et puis, il y a les personnages. Là aussi, Pastor réalise un excellent travail. Jeunes, anciens, militants, méchants, pourris ou gentils, il n’y a qu’à se baisser pour trouver un alter-ego à sa taille ! De plus, les impressions sont souvent trompeuses. En effet, comme dans les tomes précédents, leurs psychologies vont nettement plus loin que leurs rôles initiaux. Ajoutez de solides dessins remplis de mouvements, des décors minimalistes, mais précis et vous obtenez une mini-série choc et âpre à souhait.
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