Y
achiho Takahara vient d’emménager dans une maison abandonnée et réputée hantée. Un jour, elle suit son chat, Fuku, jusqu'à la cave et découvre une vaste pièce à l’atmosphère étrange. C’est alors qu’elle aperçoit un dragon blanc qui la conduit encore plus loin à travers le dédale du sous-sol et qu’elle rencontre Moro. Cet esprit officie comme passeur pour les yokaï désireux de franchir la porte menant à leur monde mystérieux. Très vite, il demande à la jeune fille de l’assister dans sa tâche. Une collaboration débute et pourrait bien amener la lycéenne à mettre la main sur une série de notes autour du royaume des morts, convoitée par son père.
L’amateur de créatures fabuleuses dans la veine du Voyage de Chihiro devrait trouver de quoi satisfaire sa passion dans ce premier volume (sur deux déjà parus) de Mes voisins les esprits. Depuis quelques temps déjà, les êtres fantastiques issus du folklore nippon ont le vent en poupe et font florès tant dans les mangas que dans les animés, leur caractère inquiétant se révélant plus ou moins marqué. Dans le cas présent, loin d’épouvanter – comme ils le faisaient dans les contes d’antan -, les bestioles et apparitions d’Ushio Shirotori possèdent un côté amusant, voire attachant, malgré des allures se voulant parfois impressionnantes.
De fait, le mangaka déroule un récit au ton enjoué qui mène son héroïne à la découverte de la grande variété de yokaï gravitant autour de son lieu de vie. Pour le moment, tout en ménageant ses effets chaque fois qu’un spécimen entre en scène, le propos vise essentiellement à présenter ce dernier et à souligner le rôle du cocasse (et poilu) Moro. En parallèle, quelques informations distillées parcimonieusement sur l’occupant précédent de la vieille demeure et sur la mission confiée à Yachiho viennent gentiment titiller la curiosité du lecteur. L’arrivée d’un nouveau protagoniste dans le dernier tiers de l’album relance un peu le suspense. Cependant, jusqu’ici le rythme reste plutôt tranquille et les événements n’ont rien de trépidant.
Si l’auteur semble prendre son temps pour poser le décor de son histoire, il livre par ailleurs un travail graphique de belle facture. Associé à un découpage net et lisible, son trait a ce qu’il faut d’expressivité et se fait même plus détaillé dès qu’il s’agit de représenter les nombreuses créatures merveilleuses qui déambulent à travers les planches. Les petits kodamas se révèlent d’ailleurs absolument adorables.
Alliant réalité et monde chimérique, ce volet introductif de Mes voisins les esprits recèle d’intéressantes promesses dont il est à espérer qu’elles prendront leur essor dans le deuxième opus.
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