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L'argentine

02/09/2019 6812 visiteurs 8.0/10 (3 notes)

Y von d’Alayrac est un homme de pouvoir, il a été le conseiller de trois présidents de la République et son avis est de ceux qu’on écoute. L’avènement du gouvernement d’extrême-droite de Lebrun l’a cependant mis sur la touche de l’arène politique. Alors, pourquoi s’en prendre à sa fille ? Un enlèvement express sans revendication ou demande de rançon, une police qui patine, un ambassadeur argentin embarrassé… et si la réponse était à trouver du côté de la clinique où la mère de l’adolescente repose depuis des années dans un coma inexpliqué ?

L’Argentine marque le grand retour d’Andreas en tant qu’auteur complet ; quoi de mieux qu’un polar mâtiné de fantastique pour marquer le coup ? Ceux qui se souviennent de Coutoo devraient apprécier. Se détacher de ses œuvres passées sans perdre son âme, la volonté du créateur de Rork et Capricorne de ne pas se répéter est plus que palpable au fil des pages. Exit l'ésotérisme et, même s’il baigne dans le mystère et que toutes les vérités ne sont pas bonnes à savoir, le scénario penche nettement vers le «whodunit» classique. Unité de lieu, une distribution limitée et des indices judicieusement semés puis révélés, cette intrigue à la Agatha Christie, à peine saupoudrée d’une pincée de Jean Ray, s’avère plus que prenante, voire crispante.

Découpage impeccable et imparable (comme d’habitude remarqueront les habitués), trait épuré à l’extrême complété par une mise en couleurs surprenante, l’ensemble est audacieux et, heureusement, parfaitement au point. Isa Cochet utilise des aplats de tons francs sur lesquels les différents éléments de la narration se détachent ou, à l’inverse, se dissimulent. Le résultat est étonnant, mais se révèle efficace et dégage une atmosphère en parfait accord avec le cours des événements. Les scènes nocturnes ou en sous-sols sont à relever. Entre les nuits noires d’encre et le jeu furtif des silhouettes, c’est bien dans les ombres que se trouve une part des ressorts de cette étrange affaire.

Superbe album à la réalisation soignée, nombreux sous-thèmes explorés, des pistes intelligemment étagées et, surtout, un suspens total, L’Argentine est une réussite à tous les points de vue.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

L'argentine

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Note: 3.5/5 (13 votes)

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L'avis des visiteurs

    minot Le 03/05/2022 à 22:10:18

    J'adore. Le dessin baroque d'Andreas au service d'un récit policier mêlant secrets politiques, expériences scientifiques douteuses et paranormal. Il y a du X-FILES dans cet album et la lecture tient bien en haleine, grâce à un mystère bien entretenu tout au long du récit qui ne demande qu'à s'éclaircir. A ce titre, la fin ouverte, pas forcément très claire d'ailleurs (comme souvent chez Andreas), pourrait en décevoir certains.
    Ils se rattraperont sûrement avec le graphisme épuré et impeccable de l'auteur, bien mis en valeur par une magnifique colorisation, à la fois vive et tranchée, qui sublime le dessin et aide à sa compréhension.

    Erik67 Le 22/02/2021 à 07:42:32

    D'emblée, on est assommé par des dialogues qui ne donnent guère envie de poursuivre l'aventure. L'intrigue semble tout simplement inexistante au début. Finalement, cette mise en bouche ne me plaît pas trop entre un homme politique sur le retour, une mère dans le coma et une fille kidnappée mystérieusement. Que dire également de la fin ouverte ? Elle ne m'a guère convaincu car ce n'est pas limpide.
    Par ailleurs, il faut bien suivre pour dénouer les fils de cette intrigue prise de tête et de récits à tiroir. Il est vrai que je n'ai jamais été un grand admirateur de cet auteur bien qu'il est fait des émules. Je trouve son dessin assez géométrique et anguleux dans un style que je n'affectionne guère.

    Je n'ai pas particulièrement passé un bon moment de détente, ma note vient sanctionner le manque global d'intérêt personnel de cette lecture passive et fade. C'est assez décevant même si cela provient d'un auteur de renommé. Pour moi, l'habit ne fait pas le moine. Si j'aime pas, j'aime pas.

    RoRk41 Le 25/08/2019 à 09:07:24

    Comme toujours avec Andreas, une fois l'album terminé il faut le recommencer pour comprendre les détails loupés... (même si cela reste plus accessible que d'autres albums)
    Sur un fond politique, Andreas décline ses gammes:
    - passage entre deux mondes - c'est du fantastique - pas un policier.
    - architecture
    - vers (ici remplacés par des serpents...)
    - mélo familial (cf dernier cycle ARQ)

    la mise en page est plutôt sobre, mais cela reste du Andréas.

    La palette de couleurs d'Isa Cochet est sublime et aide à la compréhension du dessin.

    Que du bonheur. Merci à vous!