L
a mine McKee ferme. C’est le dernier jour de paie. Jan Haarlok, dit Jonny Hardluck, gamin d’à peine quatorze ans, ne rejoindra pas l’exploitation aurifère qu’ouvre la compagnie dans le Colorado. Il s’est donné les moyens de ne plus pousser les wagonnets et d’avoir d’autres projets. Redoutable au poker, il a délesté Perry McKee de « l’œuf de poule », l’imposante pépite qui symbolise la prospérité de la famille. Le fils imprudent redoute la réaction du père, temporairement absent. Il propose alors un marché à son frère Dexter, bandit de grands chemins, brouillé avec les siens : il récupère le bien dérobé et Perry plaidera en sa faveur pour un retour en grâce auprès du patriarche. La proie n’est qu’un enfant ; la mission sera facile. Simultanément, Rio est embauché pour escorter une diligence de Crestline à San Francisco. Sans valeur à protéger, le voyage s’annonce paisible. Mais c’est sans compter sur la présence à bord de Jonny.
Troisième épisode, sur quatre prévus, de l’édition française de la série Rio de Doug Wildey (1922-1994) par les éditions Fordis, Jonny Hardluck se développe en deux parties distinctes : les péripéties du voyage vers la Californie, puis les tribulations des personnages principaux à Frisco, port peu fréquentable et haut-lieu des tripots. Le récit reprend tous les codes du western, en les replaçant dans une perspective historique qui affirme à chaque planche que la conquête de l’Ouest est davantage l’affaire de coups bas et de vils instincts que l’expression d’un héroïsme progressiste convenu. Après moult échanges de coups de feu, une partie de cartes superbement mise en scène, l’extraction d’une dent, deux enlèvements et un séjour dans les eaux du Pacifique, Rio prendra la route vers Tombstone, aux côtés de Doc Holliday, pour y rejoindre Wyatt Earp qui a besoin d’aide.
Le dessin réaliste de Wildey enchante par sa capacité à rendre aussi bien les trognes patibulaires que les paysages sauvages. Sa recherche dans les cadrages ou l’agencement de certaines planches renforce l’impact d’une narration sans faille, maîtrisée de bout en bout. Les dialogues sont distillés avec parcimonie ; l’humour sait rester discret tout en atténuant la tension à des moments choisis. L’auteur aimaient ces hommes rudes, sans foi, guère de loi et souvent sans but dans la vie. Il leur rend un vibrant hommage dans ces pages.
Il est par ailleurs opportun de saluer le soin apporté à la restauration graphique et à l’exhaustivité de l’album, comprenant quatorze magnifiques illustrations ou couvertures originales en pleine page. Le dernier volume, Rio à Tombstone, est attendu de pied ferme.
Beau western , avec un magnifique travail sur les images ( peintures) .
Ça se lit d'une traite!
Cette série mérite d’être découverte !
Amateur de western, ne pas s'abstenir.
Le scénario quoique classique vous tient en haleine tout au long de l'album. Je peux généraliser aux 2 autres tomes parus.
Le graphisme est superbe et le cahier en fin d'album magnifique.
Indispensable à tout amateur de western