K
irīni, la fille du chef du clan, n'a d'yeux que pour Kupe, le jeune pêcheur intrépide dont toutes sont folles. Férue des légendes de son peuple, l'adolescente est, comme tout le monde sur l'archipel, interloquée par l'apparition soudaine d'une nouvelle île non loin de la leur. Aussi, lorsqu'elle surprend les garçons sortir en mer de nuit, elle n'hésite pas à les suivre en espérant en apprendre plus sur ce drôle de phénomène. Elle est loin de se douter que c'est le début d'une aventure incroyable...
Malgré un introduction à la typographie peu agréable, surtout pour des noms peu pratiqués chez les Occidentaux, l'histoire démarre de manière séduisante. À mesure que Nathaniel Legendre présente ses personnages et pose les jalons de son intrigue, le récit mute en une exploration paradisiaque et fantastique. Son héroïne est indépendante et refuse de s'abandonner aux usages. Pour accompagner ce changement, le trait léger et précis de Simona Fabrizio, mis en valeur par les couleurs harmonieuses et esthétiques de Gibie, s'avèrent parfait. Les cadrages font la part belle à des décors qui invitent au voyage tandis que le découpage colle à un tempo qui va crescendo. Avec beaucoup de maîtrise, tant dans la mise en page que dans ses compositions, l'artiste italienne donne d'emblée à ce conte moderne des ambiances envoûtantes.
Si certains clichés (tatouages, beau gosse courageux et l'Homme qui saccage la Nature) semblent pointer le bout de leurs nez, ils ne masquent pas les qualités narratives. L'immersion est aisée et le mystère suffisamment entretenu pour accrocher sa cible et, pourquoi pas, au-delà. Grâce à des dialogues réussis, une fluidité constante et un propos pas si simpliste, les jeunes lecteurs y trouveront leur compte.
Malgré un démarrage quelque peu poussif et certaines facilités, ce premier tome de Taonga allie avec bonheur légendes maories et aventures. Une lecture exotique et prenante qui donne envie d'attendre la suite pour découvrir comment Kirīni et Kupe sauveront Onu-Kopu.
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