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our se reposer de son travail sur l’Encyclopédie, Diderot aimait raconter quelques compositions qu’il avait eues l’occasion d’admirer dans les salons ou à l’Académie des Beaux-Arts. En publiant ses compte-rendus en 1759, il devient sans le savoir le premier critique d’art de l’Histoire. Il montre ainsi la voie à ceux qui vont, au XIXe siècle et plus tard, défendre (ou assassiner) artistes et nouveaux mouvements picturaux. Baudelaire, Zola, Proust, Breton, la liste est prestigieuse, les controverses nombreuses et souvent violentes.
Catherine Meurisse est à la littérature ce que Marion Montaigne (Tu mourras moins bête, mais tu mourras quand même) est à la science. Mêlant érudition et humour, elle présente et décortique les grands écrivains du répertoire dans la bonne humeur. Pour Le pont des arts, suite de Mes hommes de lettres, elle joint les peintres aux écrivaillons et dévoile leurs liens privilégiés.
Alternant récits purement documentaires avec des petites fables mettant en scène des personnages de romans clefs (Le chef-d’œuvre inconnu, À la recherche du temps perdu), l’autrice illustre avec facétie et un esprit contagieux ces amours entre plumes et pinceaux. Passerelle logique reliant troisième et cinquième art, la bande dessinée s'avère être le vaisseau idéal pour souligner cette relation faite d’admirations réciproques.
Hilarant, parfaitement étayé et pétillant d’espièglerie, Le pont des arts est une lecture prenante, parfois un peu trop bavarde, mais ô combien enrichissante et passionnante. Amateurs d’Histoire de l’Art, précipitez-vous !
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