C
omment un des héros de la Guerre Sainte pourrait-il expliquer à son fils que la foi n'autorise pas tous les sacrifices, surtout le massacre de milliers d'innocents, même au nom du Créateur ? Malgré la désapprobation de son père, Yves de Crécy, Philippe s'en va sur les chemins rejoindre les Croisés, le cœur vaillant et gonflé de fierté. Bien vite, les déconvenues qui s'accumulent - les intempéries, les dépenses imprévues et les moqueries des moines soldats - entament quelque peu son enthousiasme. Sa ferveur restera-t-elle intacte malgré les obstacles qui s'annoncent à Venise ?
Pour une première incursion dans le difficile et rigoureux exercice de la bande dessinée historique de fiction, le quatuor d'auteurs s'en sort plutôt bien. Si l'abondance d'explications ralentit un tantinet le rythme, cela s'avère néanmoins nécessaire à la mise en place du contexte et des différents enjeux en présence. Par leurs tempéraments opposés, les deux acteurs principaux apportent une sympathique touche de contraste et de dynamisme, palliant ainsi ce manque d'allant qui, à n'en pas douter, s'estompera par la suite au vue du cliffhanger. Le fond politico-financier enrichit la trame romanesque, équilibrant agréablement le scénario, n'en déplaise à Dieu qui, par la force des choses et celle la nature humaine, ne sert finalement que de prétexte.
La partie graphique révèle beaucoup de caractère : le soin et le détail apportés aux protagonistes et aux costumes sont à souligner. Associés au réalisme des décors et à la variété des cadrages, le plaisir de lecture est au rendez-vous !
Dans ce tome d'introduction de La croix sanglante, les illustrations de qualité et les personnages bien campés font passer l'aspect copieux du sujet qui propose cependant un épisode relativement intéressant de l'Histoire.
À l’instant où je rédige cet article, je suis incapable de vous dire si j’ai aimé cette BD, si je vous la conseille ou au contraire si je l’ai détestée… Pourtant tout y est !
Dès l’entame de l’histoire, on ne peut être que séduit par la beauté et la finesse des dessins qui ne peuvent que capter l’attention du lecteur. Et non seulement le dessin, mais les couleurs assez « flashys » font aussi le boulot ! Sur le plan esthétique, nul doute, cet album est une réussite !
Autre point positif, le storyboard réalise un exercice assez périlleux, il mêle personnages historiques ayant existé et personnages fictifs et ça marche ! C’est tellement bien ficelé que lorsque l’on a une solide culture historique on se doute que Martin de Blois est inspiré du comte Louis de Blois.
Au niveau du scénario, là aussi l’histoire est bien menée, les auteurs s’attachent à montrer aux lecteurs la complexité de l’organisation d’une croisade et surtout à quel point celle-ci est un échec !
Mais il y a un hic… Je n’ai pas accroché, impossible de rentrer dans l’histoire. J’ai lu cet album sur deux jours, sans réussir un seul instant à accrocher aux personnages, impossible de faire abstraction de ce qui se passe autour de moi – même faire la vaisselle était plus intéressant que ce que j’étais en train de lire ! Quelle déception car vraiment tout était réuni pour que cette lecture soit parfaite, et pourtant, passage à côté pour moi !