Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Nos vies prisonnières 1. Nos vies prisonnières

04/03/2019 3612 visiteurs 7.0/10 (1 note)

E st-ce qu'il suffit d'être un haut fonctionnaire ou un médecin réputé pour être obligatoirement quelqu'un de comblé ? À travers un petit échantillon de personnages lambda, ce sont quelques vies superficielles qui sont pointées du doigt et épluchées. Captifs, ils le sont de leurs emplois respectifs qui les formatent, les annihilent et les transforment en les obligeant à adopter une ligne de conduite stéréotypée. Peuvent-ils se remettre en question et tout foutre en l'air pour se tourner vers des valeurs humaines et existentielles ?

En s'attaquant à un thème de société sensible et tabou, Parno (Ecolomancho et L'Âge des corbeaux) livre un propos émouvant et incisif en soulignant l'emprise exercée par des corporations professionnelles sur des individus qu'elles étouffent. Certaines grandes entreprises, considérées à juste titre comme des machines à broyer, sont tenues pour responsable des nombreuses dépressions et de la plupart des suicides de leurs employés. La narration est soignée, poétique et bouleversante, à l'image du long texte d'un père de famille s'adressant à son fils et à sa femme, se reprochant de les avoir abandonnés et sacrifiés sur l'autel de l'avidité et du carriérisme. Les hiérarchies et les objectifs de rendement des grandes firmes sont dénoncés, mais pas seulement : l'ambition démesurée est également passée sous le jugement de l'auteur qui préconise, dans la mesure du possible, de lutter contre des comportements ou attitudes qui vont à l'encontre de leurs propres personnalités et tempéraments. Si le lecteur a du mal à trouver ses repères en début d'album, la grosse claque prise quelques pages plus loin avec un dénouement qui prend forme, aura vite fait de lui rappeler la profondeur d'un scénario attractif. Attention, ceux ou celles qui sont prêts à bouffer du cirage pour briller en société pourraient se sentir concernés par l'introspection.

Semi-réaliste, le dessin de Castaza (La crypte du souffle bleu, Les Teigneux) est tout à fait convenable et plaisant. Les émotions de ses acteurs parviennent à toucher la sensibilité. Il en va de même pour les séquences du passé volontairement griffonnées et laissées pour compte, les flous opérés sur certains arrière-plans ainsi que le découpage en plusieurs grands chapitres qui facilitent la bonne compréhension de l'ouvrage, réussissant avant tout à ébranler une pensée généralement convenue.

Nos vies prisonnières est un récit complet marquant, tant dans sa conception que son déroulement et surtout dans la réflexion qu'il suscite. Si beaucoup de paramètres ne dépendent plus de lui, l'homme à encore la possibilité de mener la vie qu'il souhaite pour ne pas perdre de vue ce pour quoi il est venu sur terre : être heureux ! À condition de s'en donner les moyens.

Par D. Roy
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Nos vies prisonnières
1. Nos vies prisonnières

  • Currently 4.00/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.0/5 (5 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 18/04/2023 à 07:29:55

    C’est le genre de BD dont la thématique peut également vous parler dans l’hypothèse où vous avez des ambitions professionnelles à réaliser. Celles-ci se font très souvent au détriment de la vie de couple et plus largement de la vie de famille. Il faut choisir, soit le boulot, soit la femme et les enfants mais on ne peut pas tout avoir car c’est le facteur temps qui fait défaut.

    On est très souvent prisonnier de nos propres vies. On est englué dans un quotidien qui ne nous plaît pas vraiment mais qu’on accepte pour ne pas perdre un boulot qui permet de gagner de l’argent et par conséquent de vivre plus ou moins correctement. L’ambition peut parfois conduire à la perte du bonheur et du bien-être.

    C’est une BD chorale où l’on va suivre différents personnages qui s’entrecroisent. La particularité est qu’à force, on ne va plus que s’intéresser à deux ou trois d’entre eux qui ont auront vraiment une profonde interconnexion. Et ce n’est pas forcément ceux qui sont mis en avant dès le début de cette BD ce qui pourra dérouter le lecteur au passage. En même temps, je me dis qu’il y a un éparpillement assez inutile de personnages secondaires qui n’apportent rien à l’intrigue principale. Un recentrage aurait été louable.

    La tendance actuelle de notre société est de donner un sens à sa vie et surtout un sens à son travail. A force d’accepter ce qui nous déplaît, cela a forcément une conséquence sur nos vies. Il est parfois difficile de suivre sa voie. Et puis, on se perd souvent dans ses priorités.

    A noter également qu’il s’agit de la critique de ces grandes entreprises qui broient le personnel si les objectifs ne sont pas atteints. Chacun essaye de se protéger du grand ménage. Forcément, on y perd un peu son humanité et de sa compassion pour ceux qui doivent trancher dans le vif.

    On ne pourra pas reprocher à cette œuvre assez réaliste un manque de profondeur psychologique, bien au contraire. Les personnages notamment féminins ont un caractère bien trempés dans ce conte social moderne.

    On avance progressivement pur aboutir à un final qui fera dans l’émotion mais qui marquera surtout la moralité de cette BD comme quoi, il ne faut pas passer à côté des choses essentielles de la vie comme sa partenaire et ses enfants. A-t-on besoin d’une BD pour savoir cela ? Pas forcément mais cela peut parfois aider à y voir plus clair. On se pose évidemment les bonnes questions dans une réflexion qui demeure utile de temps en temps.

    La qualité est présente dans le déroulé mais également sur l’aspect graphique qui est impeccable dans ses effets. La colorisation par exemple sera utilisé à bon escient. Il y a parfois un changement de technique avec de prises de risque pour remonter par exemple dans le passé. J’aime bien ce genre qui fait finalement dans l’efficacité au service d’une histoire.

    Au final, nous avons un album qui donne à réfléchir car il est proche de nos vies et de nos préoccupations. Après tout, il faut rester maître de soi-même car on dispose du libre-arbitre. A nous de faire les choix de vie qui s’imposent pour que l’on soit heureux et ne pas se sentir prisonnier de notre propre vie.

    dautelle Le 05/08/2019 à 23:29:36

    Voila le genre d'album qui font que la BD est un art majeur (pour moi le plus accompli de tous). Inutile de vous raconter l'histoire, il faut lire, c'est beau, c'est vrai, c'est profond et ça vous fait grandir. Bravo !