I
n extremis, Gaëlle et Pauline échappent à leurs agresseurs... et se retrouvent dans le petit monde ! Dans ce nouvel environnement, il n'est pas dit qu'il y aura moins de danger. Après s'être remises de leurs émotions, elles s'aventurent dans ce milieu étrange et finissent par rencontrer les prêtresses. Celles-ci recherchent Erwan, le transporteur. Seul problème : ce dernier est toujours bloqué avec Blanche dans sa maison du côté des humains. Ce petit être imprévisible continue d'adopter un comportement dangereux, oscillant entre caprice d'enfant et pulsions meurtrières. Là où règne le chaos, y a-t-il un avenir pour l'humanité ?
À l'image du dernier tome, la première partie de l'ouvrage ne propose pas d'avancées majeures jusqu'à ce que les arcs narratifs développés se rassemblent. L'intrigue prend alors de l'ampleur, permettant au lecteur de rassembler les pièces du puzzle pour un final assez condensé qui, s'il ne surprend pas, révèle une parfaite cohérence par rapport au schéma général du scénario. Jean-Blaise Djian et Régis Loisel durcissent le ton et laissent la violence s'exprimer, sans oublier l'émotion, grâce à l'empathie qu'ont pu susciter les différents protagonistes depuis le début de l'histoire.
Vincent Mallié maintient la qualité de son travail avec son trait fin qui accorde du mouvement et de l'expressivité à l'ensemble de ses illustrations. La palette de couleurs de François Lapierre offre toujours de très belles ambiances, apocalyptiques autant qu'enchanteresses. Les artistes auront créé un beau cadre graphique, avec une réelle identité.
Malgré un rythme de développement inégal, Le grand mort se révèle une série passionnante, avec un univers original, des personnages attachants et un graphisme très plaisant.
Alléluia, c'est la fin et elle est plutôt réussie. Cela bonifie toute la série qui pourra être relue avec plaisir dans l'avenir.
Douze (ou presque), c'est le nombre d'années qu'il a fallu pour arriver au terme de cette belle série. Si entre l'album d'introduction et celui de la chute il y a un monde (enfin deux), il faut bien admettre que l'intrigue qui émerveillait dans un premier temps, s'est assombri fortement à partir du 3eme tome et s'est conclu sur un monde déchu où même la morale n'a pas été sauvée.
Une série dont le côté apocalyptique, inimaginable à l'issu du premier tome, m'a transporté de bout en bout et m'a installé dans l'attente frénétique de chaque album.
J'ai trouvé les dessins de Vincent Mallié absolument splendides et le scénario de Régis Loisel sombre et déroutant. On peut effectivement ressentir un certain malaise à la fermeture du 8ème opus, mais étions nous dans de meilleurs dispositions à la lecture du Peter Pan de ce même Loisel il y a quelques années ?
Merci en tout cas aux auteurs pour cette belle série.
Ce dernier album clot le récit et nous laisse orphelin des personnages.
Est-il à la hauteur des espérances placées dans ce titre ?
Pas tout à fait.
J'ai moi aussi quelques réticences avec le pardon (très chrétien) pour l'assassin de masse, même si ce personnage ne fut qu'un pion d'un autre (qui n'est pas poursuivi pour ce qu'il a fait).
La morale n'en sort pas grandie.
Pas sur que l'on aurait aussi facilement pardonné à tous les tyrans du XXème siècle, responsables "que" de millions de mort, quand le responsable - dans ce titre - de la quasi-fin de l'humanité (on parle là de milliards de gens) n'a même pas droit à une remontrance...
Cette histoire se termine donc de façon gênante ; le malaise me poursuit après la lecture.
Je ne peux m'empêcher de comparer avec "la quête de l'oiseau du temps", qui se terminait aussi dans l'émotion.
mais les auteurs avaient tapé juste, l'émotion nous prenait, sans hésiter.
Là, le sentiment de malaise l'emporte sur le reste.
Reste que le voyage fut beau, même si horrible. Il se termine quand même de façon précipitée, alors qu'un album de plus n'aurait pas été de trop.
Je donne 4 étoiles à cet album, mais plutôt en tenant compte de l'ensemble de l'oeuvre, qui fera date, plus que pour sa fin, qui n'est pas à la hauteur, et qui dérange pour le message qu'elle délivre.
Merci tout de même aux auteurs, pour cette oeuvre.
(et merci d'avoir corrigé cette grossière erreur de coloriage des toits bretons, qui ne sont pas orange comme les tuiles mais bleu marine comme l'ardoise !)
En fin de compte, les auteurs ont préféré finir sur un 84 pages plutôt que de prolonger jusqu’à un neuvième album et cela n’est pas plus mal.
Cette histoire se termine sur une note d’espoir avec l’idée folle de reconstruire un monde en gommant les défauts d’hier. On peut toujours rêver, mais connaissant les hommes on sait bien que c’est illusoire et utopique. Il y aura toujours celui qui veut en faire plus et toujours celui qui veut se laisser porter. Le premier sera envié voire admiré, le deuxième délaissé voire méprisé et au bout du compte… dissension. Mais laissons aux rêveurs le droit de rêver.
Quant à la fille de Pauline, responsable de la mort d’une grande partie de l’humanité, faut-il lui pardonner comme semble l’indiquer la fin de l’album ? Ce serait comme pardonner aux grands dictateurs et criminels du 20ème siècle, non ? Je pense qu’il y a moyen de disserter encore et encore sur « Le grand mort ». Je ne sais que dire de plus… Ce n’est sans doute qu’un conte moderne mais qui me choque par sa conclusion.
Je devrais relire l’ensemble pour me faire un avis plus approfondi mais soulignons le graphisme très réussi et toujours très plaisant à regarder. Un album à lire absolument ? Oui certainement, mais…
J'ai toujours eu l'impression qui manquait quelque chose à cette série... je ne sais quoi, mais je n'arrive pas à me passionner pour cette histoire d’interaction entre deux mondes parallèles.
Je mets 3 étoiles, car ce tome finalise l'ensemble du scénario en s’intéressant à l'ensemble des personnages.
Et voilà la dernière page se tourne et l'histoire du grand mort se termine.
Avec des larmes d'abeilles pleins les yeux, bravo pour ce merveilleux récit.
Tout est là.