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aris, 1859. Arrivant des États-Unis, Swan et Scott débarquent dans la capitale avec des rêves plein la tête. Le jeune homme veut intégrer la prestigieuse Académie des Beaux-Arts et devenir peintre. C’est également le souhait de sa sœur, mais, en tant que femme, cela est impossible. L’heure est à l’excitation de la découverte et aux rencontres, particulièrement avec ces artistes qui hantent le Louvre en quête d’inspiration.
Deux après le magistral Stupor Mundi, Néjib revient avec Le buveur d’absinthe, premier tome de Swan, série se déroulant durant l’apparition de l’Impressionnisme. Mais, chut, pour l’instant, personne dans le microcosme artistique – à part Édouard Manet - ne se doute qu’une révolution radicale va venir balayer toutes les façons de faire et de voir le monde. Ce serait mal connaître l'auteur de Quand David inventa Bowie que de croire que l'ouvrage se limite à cette seule évocation historique. Le scénario va évidemment beaucoup plus loin. La place de la femme, de l’homosexualité, les errances de la création, les rancœurs, les jalousies et, au centre de tout, Paris. La Ville Lumière qui se transforme sous l’impulsion du Baron Haussmann attire tous les regards et tous les talents.
Envoûtante et finement ciselée, cette valse à mille temps fini malgré tout par donner le tournis. Le scénariste ne cesse de présenter des personnages percutants, de fouiller la psychologie de ses héros et accumule à qui mieux mieux les incidents révélateurs. Sans être totalement étouffante, la lecture s’avère très dense, malgré une pagination généreuse. Heureusement, les personnalités attachantes des deux protagonistes principaux – Swan surtout –, leurs évolutions constantes et leurs émotions non feintes face à l’Art prennent le dessus. Tout en force et en suggestion, les illustrations se montrent à la hauteur de la tâche. Le dessinateur ne tombe pas dans le piège de la reconstitution ultra-réaliste et propose plutôt une approche quasiment expressionniste (le comble vu le sujet) laissant la place à toutes les interprétations.
Ambitieux, impeccablement documenté et rempli d’énergie créatrice, Swan est un véritable roman humain digne des grands classiques.
Swan débarque avec son frère à Paris, espérant rentrer à l'École des Beaux Arts. Sur place, ils vont faire la connaissance de grands peintres et découvrir les coulisses de ce monde cruel et sélectif.
Avec ce premier tome, nous découvrons la face cachée des œuvres d'art. Les noms des peintres nous sautent aux visages ainsi que leurs tableaux mais, ce que nous montre Néjib, c'est l'envers du décor: les querelles, les coups bas, les médisances...
Dans ce contexte, nous suivons Swan, une jeune américaine bourgeoise avec du talent mais qui, comme elle est une femme, ne peut pas rentrer aux Beaux Arts. Sa pugnacité et son talent vont l'amener à rencontrer de grands maîtres de la peinture. Tout au long de la lecture, on sent que son envie de peindre augmente. Finalement, sa détermination la mènera-t-elle jusqu'à son objectif? C'est sur cette question que se clôt ce premier tome.
Vous l'aurez compris, c'est donc une héroïne qui est au centre de ce roman graphique. Swan s’avérera avoir une vraie force de caractère et un vrai cran. Elle ne se laisse pas faire, elle sait ce qu'elle veut et elle fait tout pour l'obtenir. Bref, c'est une héroïne comme je les aime.
Graphiquement, tout au long de ma lecture, je me disais que je connaissais ce style un peu nerveux avec très peu de couleur et peu de détails. Et puis, d'un coup, le flash! Néjib est l'auteur de Stupor Mundi que j'avais cordialement détesté! Pour Swan, je ne serai pas aussi catégorique que pour la première BD. J'ai trouvé l'esthétique sympa et je pense que l'histoire a beaucoup contribué à me faire apprécier l'esprit graphique.
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Dessin déroutant au premier abord et pourtant quelle belle bande dessinée qui nous conte l'histoire des impressionnistes à travers la recherche artistique de Swan, une jeune femme américaine!
On est immédiatement capté par la puissance narrative de Néjib qui pour raconter ses histoires prend toujours un point de vue très singulier.
limpide et audacieux. l'histoire de l'Art à hauteur d'humain. On est loin des biopics hagiographiques. J'ai adoré.