1888. En fouillant le grenier de son père, Benjamin découvre une montre grâce à laquelle, tout à fait par hasard, il parvient à arrêter le temps. Possesseur d'un tel pouvoir, impossible alors de résister à la tentation de tout maîtriser, de tout posséder... Mais étrangement, Benjamin n'est pas le seul à être encore capable de se déplacer lorsque tout se fige autour de lui. Ainsi, d'autres personnes sont prêtes à tout pour s'emparer de cette étrange montre.
Les mesures du temps est à tous les niveaux une très bonne surprise. Mathieu Gabella, après La chute, et parallèlement à Idoles, propose ici un surprenant one-shot rudement bien mené. Le thème du personnage dominant le temps fait évidemment penser à Phenomenum. Toutefois, les auteurs de ce dernier se sont quelque peu laissés dépasser en donnant à leur personnage un pouvoir trop excessif, presque sans limite, et les incohérences ne cessent de se multiplier. Au contraire, avec les mesures du temps, Gabella ne tombe pas dans le piège et sait parfaitement contenir son sujet. Son histoire est par ailleurs bien menée et sans longueurs, ni trop linéaire, ni trop tarabiscotée, et sa conclusion inattendue en est la cerise sur le gâteau. Bref, un scénario original et pleinement maîtrisé.
Aux dessins, Anthony Audibert, après quelques participations dans des collectifs, signe ici son premier long métrage. Son style n'est pas sans rappeler celui de Cyril Pedrosa (Ring Circus) avec des visages assez anguleux toujours très expressifs. Le résultat est bien abouti et l'intelligente mise en couleur sert à merveille la narration : en plus du classique sépia pour les flash-back, il utilise, pour accompagner le temps figé, une ambiance brumeuse qui s'intègre idéalement aux tons très chaleureux.
Les mesures du temps est une réelle réussite qui mérite que l'on s'y attarde, d'autant plus que c'est un récit complet bénéficiant d'une pagination honorable. On retiendra en tout cas le nom de ces auteurs talentueux.
Quelle superbe découverte ! Un petit peu déçu des graphismes très particuliers (quoiqu’adaptés), mais côté scénario, développement et chute, c’est parfait !
Un one shot dont le dessin peut choquer au premier abord. En effet, les personnages sont laids et un peu disproportionnés. Cependant, cette bd est un véritable « bijou » au niveau du scénario parfaitement maîtrisé. Il n’y a point de longueur ni d’incohérences ce qui est courant pour ce type d’histoire temporelle.
L’impression générale est plutôt très bonne une fois qu’on s’est habitué au dessin car les découpages sont réalisés avec brio. Ainsi pour les flash-back, il y a l’utilisation d’une ambiance graphique brumeuse. La pagination est véritablement réussie.
Je ne connaissais ni l’éditeur ni les auteurs…c’est une bonne surprise. Il faudra retenir leur nom. Ils vont faire un carton à n’en point douter.
Le héros possède un pouvoir particulier et non des moindres à la manière de « Héroes », celui de figer le temps. En l'occurrence, l’action se passe à la fin du XIXème siècle.
Bref, nous avons un cocktail détonnant de littérature, de fantastique et de policier sur fond de faille temporelle. C'est vraiment original ! :)
Note Dessin : 3.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4/5
Page 1= Découverte
Page 2= Incrédulité
Page 3= Ennui
Page 4= Pareil
Page 5= Idem
Page 6= Bâillement 1
Page 7= Bâillement 2
Page 8= Clignement des yeux incontrôlable
Page 9= Le livre me tombe des mains
...
Je ne l'ai pas ramassé
Les romans, films ou nouvelles proposant des variations sur le temps sont souvent passionnants, parfois intrigants, quelques fois déroutants.
L'histoire qui nous est proposée ici ne manque pas de références littéraires. Elle a incontestablement du style mais elle est presque totalement linéaire, alors que le sel de ce genre de récit est justement de jouer sur les paradoxes temporels.
Ici que nenni. Tout ça pour ça ! serait-on tenté de dire; mais l'originalité de la démarche et l'audace d'un dessin peu classique méritent quand même de saluer cet album.
Je suis vraiment ravi de mon achat. Pour un coup d'essai, un éditeur et deux auteurs que je ne connaissais pas, c'est une très bonne surprise.
Coté scénario, Mathieu Gabella installe avec brio son histoire à la fin du 19ème siècle. J’essaierai de ne pas trop m'y étendre afin de ne pas éventer les intrigues déroutantes (car il y en a plusieurs) imaginées par l'auteur. Les éléments de cette enquête fantastique, tout comme les divers protagonistes, sont introduits à point nommé. Pas de rebondissements tirés par les cheveux. C'est fluide et parfaitement maîtrisé jusqu'à la dernière page insoupçonnable.
Quant au dessin, Anthony Audibert possède un style très particulier qui peut surprendre. Ses personnages sont plutôt anguleux, mais tout compte fait cela participe activement à l'ambiance recherchée. Les découpages et la mise en couleur sont efficaces : les différences de tons permettent une distinction aisée entre le présent, les flash-back et les périodes de "stases". On notera aussi des clins d’œil envers certains personnages connus. Plaisant.
Un récit divertissant et original que je vous conseille vivement.