E
n balade dans la forêt ardennaise, Aulne trouve un caillou noir, lequel se transforme aussitôt en cheval. Kali, c’est son nom, peut parler, comme toutes les bêtes d’ailleurs. Ce premier tête-à-tête constitue le point de départ d’une folle aventure à travers l’espace, le temps, la réalité et les rêves. Le garçon traverse successivement les Vosges, la Grèce, une portion du Proche-Orient et de l’Afrique. Son périple est prétexte à de nombreuses rencontres avec des gens dont il découvre la culture et le quotidien.
Frédérique Rich propose un récit initiatique aux accents de conte philosophique. Dans cette fable, il est notamment question d’environnement, du respect de toutes les formes de vie et du sort des habitants des pays en voie de développement. Bref, toutes les nobles causes répondent présent. A priori, ce solide roman graphique de deux-cents pages en noir et blanc ne semble pas destiné à un jeune public, mais le ton sème le doute. Quand le héros affirme : « Petit caillou, on dirait bien que tu as le pouvoir d’éveiller les songes. Tu es à moi, je te garde », le lecteur adulte se questionne.
Le dessin se révèle la partie la plus forte de l’entreprise. L’encre et le lavis (et ce qui pourrait être de la craie) se mettent au service d’une illustratrice visiblement heureuse de se mesurer aux girafes, hiboux, serpents et autres bestioles qui peuplent la planète. Elle les présente passifs ou en action, en plans très rapprochés ou comme de lointaines silhouettes. Les personnages et les animaux sont fréquemment reproduits en transparence et c’est également réussi. L’autrice fait confiance à son coup de pinceau ; son choix de ne jamais excéder deux ou trois cases par planche témoigne de sa volonté d'accorder à son projet tout l'espace pictural dont il a besoin.
Un magnifique bestiaire, mais une histoire qui se prend trop au sérieux.
C'est un conte qui commence comme un rêve éveillé d'un jeune garçon perdu dans les bois d'une forêt des Ardennes. Il va parcourir une bonne partie du monde suite à sa rencontre avec un cheval nommé caillou. Il va rencontrer de nombreux animaux qui parlent et qui lui enseignent des choses comme une sorte d'initiation.
Ce conte veut nous faire comprendre qu'il faut sauvegarder les richesses de l'humanité à travers la nature, la culture et une certaine forme de civilisation primitive. Cela résonne comme un message de prévenance.
Je n'ai pas été subjugué par tout cet onirisme malgré de beaux dessins assez contemplatifs.