L
a France est occupée. Tout le monde rouspète et quelques-uns agissent. Zoé, une jeune fille jusque là sans histoires, distribue des tracts qu’elle rédige et fabrique avec un groupuscule de résistants. Téméraire, elle est remarquée, puis recrutée par une agente d’une cellule mieux structurée que la sienne. Rapidement, elle gagne du galon et accepte des missions de plus en plus risquées et finit par attirer l’attention de la Gestapo.
Radio-Paris ment met un terme à la première saison d’Une génération française, une série composée de trois diptyques, tous scénarisés par Thierry Gloris. Cet album ne renouvelle pas vraiment le propos ; l’envahisseur est partout, les insoumis se défendent avec leurs faibles moyens, les citadins sont rationnés et chacun fait de son mieux. La protagoniste se révèle tout de même attachante ; à travers ses actions le lecteur la voit non seulement défier l’autorité politique, mais également s’affranchir du joug paternel et peut-être même d’une tradition qui n’accorde que peu de place à la gent féminine. Pour tout dire, en braquant les camions de livraison et en incendiant les bureaux des représentants du troisième Reich, l’enfant devient une femme assumée et sûre d’elle.
Aux pinceaux, Ana Luiza Koehler propose un travail efficace. Les décors se montrent réalistes et la reconstitution du Paris des années 1940 s’avère convaincante. Pour ses personnages, elle adopte un trait semi-réaliste et presque caricatural dans le cas de l’héroïne. Cela dit, cette incohérence n’est pas gênante. Les gros plans de visages sont très nombreux, un peu comme si, malgré toutes les tensions sociales, l’illustratrice tenait à rappeler qu’il y a avant tout les gens.
Ce titre, qui conclut un premier cycle, apparaît comme un épisode de transition. Ce serait tout de même embêtant de ne pas savoir ce qui va arriver à Zoé, à son frère Martin qui combat en Afrique et à son ami Tanguy qui fait contre mauvaise fortune bon cœur en choisissant la voie de la collaboration.
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