D
ave Formeman, candidat à la mairie de la Cité, a été assassiné alors qu’il négociait un traité de paix avec les Femzebrs. Accusé de ce meurtre, Kyle Sanders n’a pas d’autres solutions que la fuite. Il s’échappe en compagnie de Zora, seule survivante de la délégation Femzebr. Leur chemin les amène à trouver refuge dans les Monts Cendrins. En retournant sur les traces d’un passé douloureux, le Déserteur retrouve enfin son identité, celle acquise par les armes. Il est maintenant temps pour lui de faire face aux évènements. L’exode est terminé, place à la révolte.
Nuit de chagrin a surpris les lecteurs. Kris et Obion proposaient pour leur premier album un récit se déroulant dans un univers très abouti. L’histoire était sans doute un peu trop dense, voire confuse. En effet, les auteurs avaient fait le pari de présenter leur univers tel qu’il était avec tous les protagonistes et leurs implications dans l’intrigue. Le risque d’un manque de lisibilité a pourtant été évité, et malgré les nombreuses interrogations restées en suspens, cette aventure montre qu’il est possible de faire de l’héroic-fantasy avec des sujets plus politiques.
La couverture du tome 1 reflétait très bien le contenu de l’album avec un héros acculé, perdu et sur la défensive. De même, celle du tome 2 est révélatrice du changement qui s’opère pour Kyle Sanders. Il laisse enfin tomber le masque pour retrouver les tribus qui l’ont accueilli après sa désertion. Il se retrouve à la tête d’hommes en armes, il laisse tomber la fuite pour l’affrontement. L’histoire est toujours aussi dense mais la trame de ce second volume est plus linéaire, plus lisible. Les quelques flash-back distillés avec parcimonie lèvent un coin du voile sur le passé du déserteur. La talent de Kris est justement d’en dire suffisamment pour ne pas frustrer le lecteur, mais pas trop pour conserver une partie du mystère. Son découpage est efficace et dynamique, il offre même un duel dans une taverne digne des grands westerns.
Au dessin, Obion confirme son talent. Son trait est sûr et bien maîtrisé. Il alterne les différents décors avec ce souci du détail, l’univers s’en trouve enrichi. Les mouvements des personnages sont fluides donnant ainsi un dynamisme certain aux nombreuses scènes d’actions. Enfin, il semble également aussi à l’aise pour permettre aux personnages d’exprimer une large palette d’émotions, même si certains gros plans nuisent un peu à l'action, notamment dans la scène du bar.
Aux couleurs, Florence Breton cède sa place. Le changement est net et correspond au contenu de chacun des deux albums. Autant sa palette était plus sombre et convenait à la noirceur du tome 1, autant celle de Diane et Elsa Brants est plus vive et plus chaleureuse et illustre bien la renaissance du héros. Chaque temps fort du récit est bien identifié, notamment les flash-back avec des tons sépias. Elles confirment leurs talents, l’informatique n’étant plus une finalité mais un outil au service des coloristes.
Gharojaï confirme les bonnes impressions laissées par le premier tome. Kris et Obion sont deux jeunes auteurs à suivre de près dans leurs prochaines réalisations.
>> Voir la preview
Très bon album, certes moins touffu que le précédent au niveau de l'intrigue, mais pleins de révélations sur le déserteur et le monde dans lequel il évolue. La direction que prend l'histoire est très intéressante et j'ai vraiment envie de lire la suite.
Je viens de lire ce second tome, et franchement je le trouve très bon.
Le dessin est sublime (voir par exemple le paysage en toute dernière page. Whaaa..), l'histoire bien ficelée et moins brouillon que le premier tome (j'ai pas dit qu'il était pas bien, mais quand même un peu brouillon).
Bref, j'ai adoré. Ca vaut beaucoup plus que la très grande majorité des BDs qui sortent, souvent écrites par des gens plus connus.
Excellente série que celle du déserteur: l'intrigue est complexe, mais captivante. L'univers et les personnages sont extrèmement fouillés. On voit qu'il y a un gros travail au niveau du scénario. Les dessins et les couleurs sont également très bons, même si les visages des personnages ne sont pas toujours très réussis. Cette série aborde beaucoup de thèmes comme la politique, la guerre, l'amitié, l'amour. Et la violence omniprésente n'est jamais gratuite, elle est là uniquement pour servir le scénario. Une série intelligente très prometteuse.
pietro