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lexandra, qui vit à Madrid depuis quelques années, poursuit aujourd'hui ses études. Passionnée de littérature, la jeune femme passe son temps libre à la bibliothèque ou dans les vide-greniers. Lorsqu'elle découvre Les Jardins Mécaniques, le fanzine de la fac, elle dévore chaque ligne des pages écrites par Julio. Lui est en plein doute, ses parents veulent quitter la capitale et l'emmener avec eux. Le hasard ou le destin va les amener à se croiser...
En près de deux cents pages et sur deux lignes temporelles, symbolisées par deux teintes différentes (bleutée pour 1991, orangée pour 1981), c'est le portrait d'une époque et d'une jeunesse que les auteurs brossent. Sur un rythme lent, qui laisse toute leur place aux réflexions personnelles des protagonistes, ils adoptent un ton particulièrement mélancolique, lancinant. Peut-être un peu trop tant l'issue semble inéluctable. Entre perspectives limitées, rêves oubliés et poids de la société, Alex et Julio vont devoir faire des choix, quitte à renoncer à leurs ambitions ou à les mettre de côté. Une idylle éphémère mais marquante, que la plume de Pablo Monforte restitue avec justesse. Par une habile mise en scène, le scénariste décrit aussi bien ces instants partagés et « l'après » que le quotidien d'étudiants, souvent désabusés, à l'aube de leur entrée dans une vie active où ils ne trouvent pas leurs marques et un monde qui ne leur convient pas. Une nécessité de « se fondre dans le moule », de « rentrer dans la bonne case », appuyée par le découpage et les phylactères rectilignes de Laura Perèz. La dessinatrice use d'un trait semi réaliste léger et maîtrisé pour mettre en image ces deux « naufragés » à la dérive. Ce dessin un peu froid crée une certaine distance avec les personnages, tandis que la monochromie des séquences confère à chaque scène une certaine monotonie, rappelant le caractère résigné ou fataliste des protagonistes.
Ces deux trajectoires s'opposent et se font écho : elle, pleinement consciente de ses envies comme des freins que la vie lui impose et lui, qui n'ose écouter son cœur et subit les carcans de son existence. Ils se croiseront, s'aimeront et se sépareront. Chacun gardera de cette période un souvenir fort et nostalgique, mais, une fois encore, leur manière de la dépasser diffère. Aura-t-il le courage d'exprimer ses sentiments et de changer de vie ? Réussira-t-elle à dépasser ses peurs pour réaliser son rêve ? Ces questions trouveront leurs réponses et renverront le lecteur à ses propres décisions.
Au travers cette histoire d'amour contrariée, d'un couple ballotté par les événements, Naufragés aborde avec finesse et mélancolie, le renoncement, les espoir déçus, les ambitions oubliées et les choix de vie personnels mais tellement universels.
On va suivre l'histoire d'Alexandra et de Julio sont eux étudiants à la faculté de Madrid au début des années 80. Ils ont en commun une passion pour la littérature. Cela va les conduire à une romance un peu contrariée par les événements.
Une œuvre un peu mélancolique et triste dans le genre nos actes manqués. J'avoue ne pas avoir adhéré. En effet, je n'ai rien ressenti des deux personnages principaux un peu trop éloignés pour être véritablement attachants.
Rien à redire sur le dessin qui m'a paru réussi tout en finesse avec une bonne maîtrise de la colorisation. J'avoue ne pas avoir capté le changement d'époque selon la couleur bleu ou orange. Au final, je me suis un peu perdu dans cette chronique sociale espagnole.