1997. Michael et Thomas pédalent de Lhassa à Katmandou sur un tandem. Cette originale expédition extrême leur fait prendre conscience du difficile quotidien des Tibétains sous le joug du parti communiste. Particulièrement secoué, Thomas voudrait bien faire un geste pour aider ce peuple. À force de cogitations, il imagine, sans vraiment y croire, d’organiser un match de football entre une équipe tibétaine et un autre pays. Rêve complètement fou puisque le Tibet n’existe officiellement plus et n’a pas de fédération. Les années passent, mais le jeune Danois s’accroche toujours à son idée. Intégré dans une école de management alternatif, il propose ce projet insensé comme travail de fin d’étude. Contre tout attente et une résistance implacable de la part du gouvernement chinois, il va finir par gagner son pari : le 30 juin 2001, l’équipe nationale du Tibet affronte la sélection du Groenland dans une partie historique.
Version asiatique d’Un maillot pour l’Algérie (Gallic/Kris - Rey, éditions Dupuis) Rêves sur le toit du monde, démontre une fois de plus la force médiatique du ballon rond. Même si l’impact de Lobsang et de ses coéquipiers a été moindre que les exploits de Rachid Mekhloufi et des siens, la démarche d’utiliser le football comme outil de communication est totalement similaire. De plus, les innombrables embûches et menaces endurées par Michael soulignent bien l’inquiétude que ce sport provoque dans les chancelleries de la planète.
Récit évidemment militant, Rêves sur le toit du monde suit aussi la trajectoire personnelle de l’organisateur-narrateur. Son éveil face à la dureté de la politique d’assimilation voulue par Pékin et sa persévérance pour matérialiser son dessein transforment cette histoire autobiographique en thriller politico-économique. Trouver des parrains pour financer cette aventure, convaincre les autorités ou simplement dénicher onze joueurs aptes dans une diaspora souvent démunie s’avèrent finalement aussi exigeant et fatigant que quatre-vingt-dix minutes sur le terrain ! Michael en prend plein la tête, mais il apprend vite. Il finira même à prendre l’ambassadeur chinois à son propre jeu.
La narration très aérée rend la lecture agréable, même si des couleurs bien fades et le trait parfois hésitant de Thomas E. Mikkelsen ne se montrent pas toujours au niveau. Heureusement, ces petits bémols sont rapidement oubliés tant la volonté et l’enthousiasme du héros prennent le dessus.
« Quand plusieurs personnes, venues du monde entier, se mettent en tête de jouer et s’amuser ensemble, cela donne souvent de belles histoires au dénouement heureux. » Dalaï-Lama
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