C
omment réagiriez-vous si vous vous retrouviez seul sur une île a priori déserte ? Méthodique et futé, vous vous organisez pour subsister avant d'être secouru, ou désemparé et résigné, vous cédez à la panique et attendez une aide providentielle ? Sans assistance et aucune nourriture (excepté quelques chamallows...), cinq enfants aux personnalités diamétralement opposées doivent, pour tenter de survivre, évoluer dans un environnement hostile. Guidés par le plus dégourdi d'entre eux, ils devront surmonter leurs angoisses et combattre des bêtes d'apparence antédiluvienne. Mais l'espoir est permis grâce à quelques indices qui témoignent d'une possible trace d'existence.
Deus ex machina (locution latine signifiant littéralement «Dieu sorti de la machine»), titre de ce premier volet d'Island, met en scène une flopée de gamins, lesquels suite à un naufrage, se retrouvent entièrement livrés à eux-mêmes. Le courage, l'abnégation et l'ingéniosité sont des qualités qui a l'évidence voulaient être mises en avant et en valeur par l'auteur Sébastien Mao (Docteur Cymes). Principalement inspiré de la série TV Lost et du roman de William Golding Sa majesté des mouches, il s'emploie à démontrer comment son héros, calqué sur le personnage de Mc Gyver, conduit ses compagnons avec un leadership qui lui est naturel. De plus, élément intéressant, cet album présente un aspect éducatif non dissimulé : chacune des paroles d'un des enfants d'origine Britannique contient au moins un terme en anglais, ce qui permet au lecteur soit de learn sans difficulté sa signification, soit de s'en remémorer la translation. Le trait dans un style Européen-comique de Waltch (les fables de La Fontaine) est séduisant. Expressions des visages, attitudes et décors joliment peints permettent de prendre le plaisir là où il se trouve. Un manuel de survie en fin d'album servi par de belles illustrations clôture l'ensemble.
Sans réelle crédibilité dans son déroulement, cet ouvrage qui rappelle l'ambiance des Castors juniors et qui dévoile quelques uns de ses secrets, pourra ravir les plus jeunes voire certains «adulescents», mais peinera à satisfaire un public un peu plus pointilleux.
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