La cité sans nom 2. Le Secret du Cœur de pierre

A près avoir déjoué le complot qui menaçait le chef de la cité, le général De Toutes Lames, et son fils Erzi, Rate et Kaidu savourent leur petite notoriété et profitent de leur temps libre. Tandis qu'Andren, le père du garçon, travaille d'arrache-pied pour asseoir tous les peuples autour de la table des négociations et concevoir le futur commandement de la ville, plusieurs Dao voient d'un très mauvais œil cette démarche. Les habitants de la capitale vont-ils connaître à nouveau une nouvelle guerre sanglante pour le pouvoir ?

Retrouver l'univers riche conçu par Erin Faith Hicks est encore une fois un plaisir. S'inspirant de la Chine du XIIIe siècle (notamment de la dynastie Yuan et la route de la soie, comme elle l'indique dans la postface), l'autrice mêle traditions ancestrales, luttes de pouvoir et aventures. S'appuyant sur son duo de jeunes héros, toujours attachant et dont les liens d'amitié semblent s'intensifier, elle ne s'y cantonne pas et élargit le champ des protagonistes. D'une part, elle étend leur caractérisation en dévoilant une partie de leur passé, d'autre part, elle développe judicieusement certains personnages secondaires. Mura, Erzi et Andren prennent ainsi la lumière et gagnent en importance au gré de leurs agissements tant au travers de leurs conséquences que de leurs motivations. Aussi dense et bien cadencée que dans Menace sur l'empire Dao, la trame se resserre, les forces en présence abattent leurs cartes et les enjeux sont clairement établis. Chaque groupe fait face à sa tâche et tout semble bien en place avant l'acte final.

Graphiquement, la dessinatrice a trouvé son rythme ; son trait dynamique et son découpage simple, sans fioriture, sont des atouts indéniables pour une immersion totale. Elle n'hésite pas à se dispenser de dialogues superflus lors de quelques séquences muettes pleines d'efficacité, l'essentiel étant dit aussi bien par le dessin que par les onomatopées. De son côté, Jordie Bellaire prouve une fois de plus son talent de coloriste: ses choix de teintes permettent de donner corps aux ambiances imaginées par sa comparse et accentuent un peu plus le côté réaliste de cette fiction.

Avec Le secret du Cœur de pierre, Erin Faith Hicks maintient le niveau et donne de l'ampleur à son intrigue. De quoi rester accroché à La Cité sans nom et attendre impatiemment la conclusion (annoncée à la rentrée 2018 en version originale).

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