C
'est le printemps, la fête des fleurs s'annonce ! La tribu des amazones se prépare pour cette cérémonie à la fois initiatique, orgiaque et nécessaire à leur postérité. Attention, que les choses soient claires : il n'est pas question de romance, uniquement de jouissance et de semence. Si chacune brûle d'y prendre part, avant cela, il faut capturer des mâles et c'est la tâche du groupe de Protoé. Pourtant, encore une fois, il n'y aura pas de prince parmi les prisonniers. À seize ans, la reine Penthésilée désespère de pouvoir s'accoupler et calme son désir grâce au pouvoir des plantes. Mais non loin de là, la guerre de Troie s'enlise et Achille le demi-dieu pourrait constituer la prise idéale...
Pour son entrée dans Le domaine de la bande dessinée, Géraldine Bindi s'empare de la légende des célèbres guerrières et la situe lors du conflit mythique pour la belle Hélène. Ce faisant, la scénariste oppose de manière tout à fait pertinente le monde des hommes à celui des femmes. Ce projet ambitieux permet de soulever de nombreuses thématiques universelles et houleuses depuis la nuit des temps. Existe t-il un sexe fort ? Mixité ou séparation ? Sans prendre parti, l'auteure dépeint de façon crédible la société matriarcale, cruelle et impitoyable, dans son rapport à son pendant masculin. Grâce aux différents personnages et à leurs aspirations variées, elle expose les atouts et les limites d'une dualité ainsi séparée. L'histoire, assez dense, souffre de quelques transitions abruptes qui entraînent une narration un peu décousue, générant par la même un certain déséquilibre dans le rythme. Néanmoins, l'ensemble de l'intrigue s'avère relativement clair et se lit avec plaisir.
À l'aise dans de nombreux registres, Christian Rossi (La Gloire d'Héra, W.E.S.T) avoue : « j’ai un amour pour le corps humain, sa gestuelle, l’expression des sentiments qui passe par ses postures... et en même temps, la beauté que ça dégage ». Effectivement, il excelle dans le rendu anatomique réaliste, tout en y imprimant sa patte personnelle. Il opte ainsi pour un encrage léger, à la fois enlevé et rigoureux qu'il colore au brou de noix, rendant ses lavis très lumineux. Certains plans restent à l'état de crayonné et vides de décors, un choix surprenant, mais qui laisse une impression d'intemporalité et d'évanescence. La sensualité, loin d'être ostentatoire, demeure naturelle et agréablement esthétique.
Les quelques défauts d'articulation de ce premier one-shot n'empêcheront pas le lecteur de plonger dans Le cœur des amazones et de battre avec lui à l'unisson. Voici un ouvrage qui mélange habilement deux mythes classiques dans l'incarnation d'une lutte éternelle qui ne demande au final ni vainqueur, ni vaincu.
Le coeur des Amazones est-il si dur ? Il y a de quoi se poser des questions pour voir le racisme dont elles font preuve par vengeance sur plusieurs générations. Il faut dire que les hommes n'ont pas été tendres avec elles. Cependant, on assiste à des scènes d'une cruauté qui fait presque peur. Les hommes ne sont que des objets à caractère sexuel puis tuer sans aucun ménagement. Ce ne sont pas des amazones mais de véritables mantes religieuses sans vouloir être offensant !
Encore une fois le graphisme est presque parfait de perfection bien qu'épuré avec cet effet de blanc dominant. Rien à redire sur le style graphique. J'ai eu un peu plus de mal avec le scénario parfois décousu mais celui-ci sait où il va au final. Bonne idée également que d'y mêler le siège de Troie qui fut l'une des grandes batailles épiques de la mythologie grecque.
Album d'une grande beauté esthétique, mais au rythme un peu chaotique. Je me suis égaré parmi les nombreux personnages féminins de l'histoire, leur ressemblance et leurs dialogues assez confus. Le fond du récit est lui très fort, mais manque de structure et d'intensité pour accrocher totalement le lecteur.
La fin des amazones telle que décrite dans ce volume, ne me plait pas, elles sont présentées en début de volume avec harmonie, unité, candeur et dangerosité et on constate a la lecture qu'en fait elles sont humainement trop faibles, fragiles et n'ont rien d'extraordinaire et que leur légende ne tient pas à grand chose. Il y a quelque chose qui manque...je ne saurais dire quoi. J'ai également eu quelques difficultés au début pour me rappeler les noms des personnages sur lesquels j'ai fait quelques confusions. Ah ça me revient : je trouve également que les bulles sont un peu creuses au niveau des textes. Les dialogues sont parfois froids sans explications, incomplets... Je ne critique pas les bouclettes d'Achille mais le personnage est franchement raté.
Je ne veux pas qu'en dire du mal parce que le travail effectué pour cette imposante BD est extraordinaire. Le nombre de pages est énorme, c'est beau. J'ai passé un très bon et long moment de lecture. Un album "monochrome" de cette qualité, c'est, je crois un challenge des plus difficiles. Beaucoup n'oseraient pas relever un tel défi. C'est pourquoi, je recommande. Il ne faut pas passer à côté.
Petite remarque de dernière minute : l'avis BDGest est excellent : alors pq cette note si basse ?
Suspicion de pression(s) de certains éditeurs ? Franchement, si on trouve que la BD est quasi parfaite, la note devrait suivre ! Pas honnête là le "critiqueur"... Pfftt !!
Alors là, Rossi (Christian, ne pas confondre...) m'a scotché !! Quelle BD !! Quel génie du travail des couleurs en lavis !!! Pffttt... Cela manque terriblement des BD de cette qualité (mais tout le monde n'a pas une notoriété comme Marini qui m'a un peu, bcp déçu avec son Batman...).
Perso, j'ai tout aimé de Rossi, et, il n'a pas le succès mérité !!! Non ! Franchement, pq Meynet est-il si couru, alors que, réfléchissez bien, approfondissez vos lectures de ses BD, elles ne sont franchement pas terribles... Pour les nanas sexy ? Mais alors, qu'il fasse de l'Aslam !! Sa dernière BD avec Yann est d'une nullité indescriptible !! Bon, Meynet n'est pas le sujet.
Donc, alors là, Rossi m'a vraiment impressionné, même si... : le dessin, superbe et complètement différent de ses "classiques" pêche par une toute petite critique : les visages. De fait, les visages sont assez semblables et parfois, si on ne fait pas bien attention (comme dans les BD avec les souris de "la garde") aux "costumes" (si j'ose dire) de ses Amazones, ben c'est parfois difficile de dire qui est qui.
Quant à Achille, qu'il ait des bouclettes : normal !! Faut se pencher sur l'histoire grecque et les bouclettes, elles étaient omni présentes à l'époque !! Voir les statues grecques, rien que cela !! Alors, critiquer cet aspect est puéril !
Quant au fait de ne pas montrer la bataille épique de cet épisode de la guerre de Troie, ce n'est pas le sujet, donc, pas besoin de pages "fresquetueuses" à ce sujet, c'est hors propos.
MAIS ! Oui, de fait, on aimerait en savoir un peu plus sur l'origine de ces Amazones... Là c'est dommage de ne pas avoir prévu un petit historique... Deux tomes auraient sans doute été le bienvenu...
Mais bon, quelle BD est parfaite ? Quasi aucune.. Mais j'y pense, by jove, damned ! "Il faut flinguer Ramirez" est dans les quasi parfaites !! :-)
L'idée d'entrelacer la mythologie grecque, en particulier la guerre de Troie, avec l'histoire du peuple des amazones est assez bien traité par Géraldine Bindi, qui signe, je crois, son premier scénario; même s'il manque parfois de fluidité.
Mais la force ou la beauté de ce one-shot réside sans nul doute dans le dessin de Christian Rossi qui nous offre de magnifiques planches où les cases en noir et blanc côtoient celles réalisées en sépia, voire où les deux styles cohabitent dans une seule et même vignette voire une pleine page (pages 122 ou 148, par exemple).
Un très bel album, qui certes manque un peu de rythme, mais qui revisite avec intelligence un aspect de la mythique guerre de Troie.
C’est à coup sûr un très bel album. La technique que Rossi utilise confère à l’ensemble un cachet certain. Les effets de lumières notamment enveloppent les Amazones d’une envoûtante beauté, même si certains visages manquent parfois de précisions et si plusieurs ont bizarrement le même morphotype : nez busqué et menton proéminent.
Coté déceptions, dommage qu’Achille soit affublé de ces bouclettes ridicules, ça casse le mythe ! Dommage aussi qu’il n’y ait pas ou peu de grandes scènes de siège ou de bataille, pourtant offertes avec la guerre de Troie se déroulant à proximité du village amazone.
Pour le récit, de bonnes intentions mais le déséquilibre l’emporte : d’une part trop de ruptures de rythme et de flottements, d’autre part, pas assez de profondeur des personnages dont on ne sait quasiment rien, et aucune description des enjeux et des origines de leur tribu. Bref, de la qualité, oui, mais un album sans doute un peu en deçà de son ambition.
cet album est vraiment superbe.
que ce soit au niveau des dessins que de l'histoire en elle même.
seul bémol à mon gout, certaines phrases mal construites avec une manière de s'exprimer trop "moderne".
un album à garder précieusement dans sa bibliothèque.
la version de "luxe" est également splendide.
C'est un véritable coup de cœur pour ce magnifique album.
Géraldine Bindi et Christian Rossi nous font redécouvrir la légende de ces femmes guerrières.
L'histoire se situe pendant la guerre de la fabuleuse citée qu'était TROIE.
L'histoire commence ainsi; Pour la fête des fleurs qui se déroule au printemps, nos intrépides guerrières enlèvent des soldats de l'armée Grec mais plus précisément des hommes du célèbre Achille. Ils ne sont là que pour une chose, donner du plaisir aux amazones en leur procurant du sexe mais aussi en assurant une descendance afin que le peuple survive à travers les ages.
Après la fête peu d'entre eux survivent, ils sont tout simplement exécuter, les autres seront employés comme travailleurs ou plutôt se sont des esclaves, ils serviront aux travaux durs et pénibles mais aussi de temps en temps d'objet sexuel.
Cette fois ci la Reine des amazones décide qu'il était pour elle de ce reproduire mais elle ne trouve aucun homme digne d'elle. Grâce au dernier enlèvement, elle apprend que le célèbre Achille est présent. Considéré comme un demi-dieu, il devient à ses yeux un excellent prétendant et devient un objet de premier choix, elle décide donc de l'enlever....
- Pour son premier scénario Géraldine Bindi nous plonge dans le monde Antique . Je l'ai trouvé bien réussi avec tous les ingrédients qu'il faut : amour, guerre, convoitise, jalousie, désespoir et pour finir l'espoir.
- Que dire des dessins, ils sont tous simplement magnifiques, j'adore cette couleur que je nomme sépia. Une fois de plus Christian Rossi nous montre tout son talent avec une précision du détail qui est tout simplement bluffante, j'adore !!!
- Pour une telle histoire autant se faire plaisir, j'ai opté pour l'achat du tirage limité et je ne le regrette pas.
C'est un album très grand forma de 184 pages enrichi d'un document sur les amazones, d'un cahier graphique, d'un tiré à part et de quelques planches inédites qui prolonge l'histoire en prologue, mais le plus surprenant c'est le tout dernier dessin qui annonce à mes yeux une nouvelle histoire ou se rencontre la grande histoire du monde Antique, à vous de juger !!!!
En résumé : C'est une longue lecture qu'il faut lire tranquillement car les dialogues et la narration comptent beaucoup mais cela en vaut vraiment la peine. Je le considère comme un roman graphique. C'est une belle histoire accompagnée de magnifiques planches et des dessins époustouflants, bref un album réussi, à collectionner impérativement.