S
uscitant bien des convoitises, il est un miroir qui reflète les tréfonds des Enfers et s’abreuve du sang de ceux et celles qui lui sont sacrifiés…
Rosalind a vingt ans et cette année 1562 sera sa dernière. Jouet de forces qui dépassent son entendement, elles lui permettront cependant de connaître les émois de la chair dans les griffes d’un démon fait à l’image de ceux qui la hantent.
Si le fil du scénario s’avère – malgré ses références historiques - confus et peine, parfois, à trouver son chemin même avec l’aide de repères discrètement dispersés, il est le prétexte à de très belles planches dont la qualité graphique se doit d’être appréciée. Empreint de quelque immobilisme, le trait réaliste - voire hyperréaliste pour les covers intermédiaires – d’Alastair Fell fait merveille. Un petit regret toutefois : nonobstant un sujet sentant bon le souffre, les personnages ne peuvent se départir d’une indicible candeur qui puise vraisemblablement ses origines dans un parti-pris artistique qui privilégie l’approche esthétique à la dure réalité de l’Angleterre élisabéthaine.
Relevant à bien des égards autant de l’illustration que de la bande dessinée, Le miroir aux ombres constitue, graphiquement, une jolie découverte et pour peu que les scripts à venir se densifient, il y a à espérer d’agréables heures de lecture.
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