I
ls s'étaient promis de se marier pour les vingt ans d'Emma. Mais sa fibre d'explorateur fût la plus forte et Roald décida de suivre les traces de son père. Direction le nord de la Laponie, pour éclaircir une légende Sami et, qui sait, peut-être en découvrir les trésors. Après plus d'an sans nouvelle, Miss Wildford décide de monter sa propre expédition pour trouver la trace de son fiancé et savoir enfin ce qu'il lui est arrivé.
Retrouver Édith aux pinceaux d'un Londres tendance victorienne n'est pas vraiment une surprise. Mais la voir associée à Zidrou peut étonner tant leurs univers semblent éloignés. Pourtant, l'alchimie opère et leur collaboration donne naissance à une histoire forte et romanesque dont le charme tient aussi bien au trait tout en finesse de la dessinatrice qu'à l'intrigue qu'elle et le scénariste de L'élève Ducobu ont imaginée.
L'héroïne tout d'abord : une jeune poétesse au sens de la répartie aussi acéré que son verbe est haut. Éprise de liberté, elle n'a que faire du qu'en-dira-t-on et se joue des convenances sans jamais y contrevenir. À travers son regard et son voyage, les auteurs pointent avec finesse une société patriarcale où, même si les femmes peuvent être relativement autonomes, elles demeurent censées se plier à la volonté masculine et attendre le mari parfait. Son périple la révélera comme une personne guidée par l'amour et un farouche désir de vivre, s'engageant dans une véritable quête d'identité avec son lot de rencontres, d'épreuves et de désillusions. Très fluides, ces différentes séquences s'enchaînent avec facilité. Porté par ses vers et les répliques tantôt cinglantes tantôt drôles de l'héroïne, le récit exhale un parfum d'aventure empreint de poésie. Le contraste entre cet été anglais à la chaleur étouffante du début et les larges paysages enneigés scandinaves renvoie également à la dichotomie opposant les carcans de cette Angleterre guindée et les rêves et désirs d'émancipation qui animent Emma, entre ce qu'elle est et ce qu'elle devient.
Le tout est enveloppé dans une atmosphère douce, parfois langoureuse ou onirique, grâce au dessin d’Édith. L'autrice donne corps à ce cadre avec la même aisance dont elle avait fait preuve pour Le Jardin de Minuit. Des compositions élégantes et une expressivité présente à chaque vignette se conjuguent pour offrir une lisibilité idéale. Enfin, ses couleurs, chaudes pour Londres, accentuent la lourdeur de la ville, la sensation pesante - à tout point de vue - qui s'en dégage, tandis que le mystère et l'aventure sont soulignées par des tons plus légers.
Pour parfaire ce sans-faute graphique, Soleil gratifie le lecteur d'une superbe édition, agrémentée de « surprises » cachées dans les pages de ce bel objet. Une jolie histoire, un écrin soigné, un dessin et des couleurs au diapason, tous les ingrédients sont réunis pour offrir un album marquant de cette fin d'année.
C'est une œuvre un peu spéciale que voilà qui se compose de la bd en elle-même, d'une photo, d'un ticket d'embarquement et d'une enveloppe glissée entre les pages de ce livre aimanté. Ce sont des éléments témoins qui vont permettre d'appréhender le mystère de la quête de notre héroïne Emma GG. Wildford.
Il vaut mieux ne pas lire la lettre avant la lecture. C'est l'erreur que j'ai commise sans trop le vouloir. Bref, c'était une fausse bonne idée que de laisser la lettre qui dévoile toute l'intrigue.
Sur le fond, c'est une femme de la bonne société anglaise qui part à la recherche de son fiancé parti en exploration dans le grand nord norvégien au début du XXème siècle. Elle aura beaucoup de courage pour relever son défi dans une société assez machiste. On se rendra compte que le final de ce voyage réservera une surprise de taille (pour peu qu'on ne lise pas ce fameux courrier).
L'auteur Zidrou nous dresse un beau portrait de femme courageuse. Il est accompagné par une dessinatrice qui fera dans la délicatesse du trait et dans la chaleur des couleurs. C'est un bel ouvrage au final sur le thème du romantisme.
L’album est présenté dans une très jolie boite. A peine ouvert, on se retrouve dans un jardin anglais, dans les années 1920, dans une ambiance aux couleurs chaudes et douces, un rien suranné. Emma G. Wilford est mélancolique, elle attend. Elle espère. Elle espère avoir bientôt des nouvelles de son fiancé parti en exploration dans le grand nord, en quête d’une déesse nordique. Malheureusement, il n’a donné aucune nouvelle depuis plus d’un an. Est-il seulement en vie ? Emma G. Wilford est une poétesse. Tout au long de l’album elle écrit des vers. Emma est aussi une femme libre, pleine d’énergie, aux répliques directes et bien envoyées. N’y tenant plus, elle décide de partir à la recherche de son amour perdu en Laponie. La clef de l’énigme se trouve-t-elle dans l’enveloppe qu’il a laissée à son attention avant de partir ? Cette lettre est glissée à l’intérieur de l’album, tout comme une carte d’embarquement et une photo du disparu. Cet album est une pépite. Du jardin anglais écrasé par la chaleur étouffante de l’été aux paysages glacés du grand Nord, Emma part à la recherche de l’homme qu’elle aime, en apprend plus sur les êtres humains, sur la vie et sur elle-même . Du très beau dessin se dégage un romantisme extraordinaire.
Lorsque Zidrou et Edith travaille ensemble. Cela aboutit à du travail de haute qualité. Nul n'aurait pu en douter. Ce Emma G W est beau scénaristiquement, graphiquement mais aussi conceptuellement parlant.
Un livre objet de toute beauté dans une collection Noctambules qui nous offre souvent de belles surprises !
Quand les petites histoires des gens croisent l'Histoire. Où on apprend toutes sortes de petits détails sur la vie de la grande société anglaise du début du XXe siècle, pourquoi par exemple, les Anglais interdisaient l'entrée des femmes dans le National Geographic Institute, comment on voyageait... Une histoire aussi superbement dessinée, pleine de poésie et de surprises. A lire vite, toutes affaires cessantes.
Emma jeune anglaise entêtée part à la recherche de Roald son fiancé partit en expédition en Laponie. Le scénario est sublime et pleins de rebondissements. Il y a du tragique dans cette BD mais aussi beaucoup de poésie.
Le personnage de Emma est très beau et renferme une sacrée force de caractère. Il y a énormément de romantisme et d'héroïsme dans ce personnage.
Les illustrations sont magnifiques. L'ambiance est tantôt chaude, tantôt glaciale. Le dessin est fin et élégant. C'est vraiment sublime.
Pour plus d'avis: http://aufildesplumesblog.wordpress.com
Un petit bijou bien conservé dans son écrin. Voilà comment on pourrai qualifié cette bande dessinée.
Tout en finesse et en poésie, Zidrou nous conte l'histoire d'une femme qui quitte tout pour retrouver son amour disparu à l'autre bout du monde.
Avec le dessin vintage d'Edith renforcé par des couleurs pastel, la légèreté du récit prend toute son ampleur.
Un album très esthétique dans un format qui ne l'est pas moins.
Un régal de BD !
Retrouver autant de finesse dans l'intrigue et dans les personnages est un bonheur. Ce petit bonbon de scénario fait progresser l'histoire à un rythme qui nous permet d'apprécier les protagonistes. On y découvre une héroïne téméraire menée par l'amour et la foi. La qualité d'écriture, "made in Zidrou" est, encore une fois, au rendez-vous.
Tout comme la qualité de dessin. Le trait est fin et léger, très élégant et illustre à merveille cette chère Emma G. Wildford.
Zidrou et Edith nous livrent ici un drame romantique traité de façon subtile et poétique, empreint d’un charme suranné, rehaussé par le tirage original et luxueux qui en fait un véritable objet d’art. Avec ses deux collections Métamorphose et Noctambule, l’éditeur Soleil, en mettant l’accent sur la qualité de l’impression, semble avoir compris, face aux enjeux du tout numérique, que l’avenir de la BD passait par une sorte de sacralisation de l’objet : double-couverture aimantée se dépliant pour laisser apparaître l’œuvre dans sa nudité, tel un écrin dévoilant son diamant ; insertion d’une enveloppe, d’une photo et d’un ticket d’embarquement, autant de pièces d’un puzzle contribuant à insuffler une touche de mystère au récit. C’est tout à fait magnifique !
De plus, le trait élégant d’Edith reste un vrai plaisir des yeux, renforcé par ses aquarelles délicates et de jolis effets de lumière. Aucune surcharge inutile dans ce dessin qui recèle un côté intemporel convenant bien à l’atmosphère de début de XXe siècle du récit. Plusieurs fois récompensée (notamment par une Pépite BD à Montreuil avec « Le Jardin de minuit »), cette auteure, qui n’en est donc pas à sa première œuvre, mériterait largement une plus large renommée, à l’instar de ses consœurs plus connues, notamment Pénélope Bagieu, Chloé Cruchaudet ou encore Marion Montaigne.
Scénariste BD très prolifique, Benoit Zidrou quant à lui nous propose une histoire en forme de quête passionnelle, celle d’une femme qui veut croire à l’amour avec un grand A, dût-elle se brûler les ailes, ou bien plutôt éteindre le feu qu’elle porte en elle dans la froidure des terres nordiques, pour reprendre la splendide parabole liée à l’expédition de son fiancé disparu. C’est bien vu et plein de justesse. Si dès le début, on devine qu’en partant à la recherche de Roald, Emma s’expose à de terribles désillusions, on comprend aussi que celle-ci, animée d’une passion aveuglante, refuse d’être consumée par une attente illusoire, car si Emma est naïve, elle n’en est pas moins combative – et féministe à sa façon en bravant le mépris et la condescendance des hommes de la société d’archéologie, ceux-ci cherchant à la dissuader de partir sur les traces de son fiancé. Emma n’est pas Pénélope. Elle préfère, plutôt que de tisser mille fois la même toile, écrire des poèmes. Ses écrits ont d’ailleurs bien souffert de l’humidité à la suite d’une chute durant sa quête, ce qui lui fera dire : « C’est comme si tout, toujours, était à réécrire »…
« Emma G. Wildford », œuvre nominée pour le Festival d’Angoulême, a de bonnes chances de décrocher le Fauve d’or, procurant ainsi à ses auteurs une légitime reconnaissance dans le milieu du neuvième art. Le comité de sélection ne s’y est pas trompé en listant cette bande dessinée, qui est d’ores et déjà une des meilleures productions de 2017.
Emma G. Wildford est d’abord un très bel objet éditorial. L’album s’ouvre avec de classieux rabats aimantés et 3 "surprises" sont glissées dans les pages... Belle entrée en matière !
Cette présentation valorisante sert à merveille l’ambiance années 20 qui baigne ce récit : l'aventureuse quête amoureuse d’une héroïne charismatique, à la fois romantique, féministe, subversive et intrépide. Sacré caractère la miss Emma !
Le propos est plutôt léger, mélancolique, et l’écriture sait se faire aussi poétique que féroce. Le dessin d’Édith, d’une grande élégance, est agrémenté de couleurs particulièrement raffinées.
Un bien bel album donc qui m’a rappelé, en plus esthétique, les "Aventures de Jeanne Picquigny"... Vraiment sympa tout ça !
Coup de coeur ❤️
Superbe livre objet en plus d être délicat et poétique. Un écrin original pour se fondre dans l ambiance et l histoire d Emma.
Les dessins et la collection sont superbes ! l'histoire est très belle même si la toute fin est plutôt inutile et décevante mais n'enlève rien à la qualité de cet album plein de surprises.