L
e docteur Dunne est considéré comme un bon mari et père, et sa réputation de dentiste est excellente. Pourtant, il cache des secrets et un certain nombre de pathologies. Ainsi, il n’hésite pas à proposer des anesthésies pour endormir des clientes afin de prendre des photos de leur dentition, de les peloter et de les embrasser. Le soir, une prostituée le rejoint pour une séance de bondage et il consomme des substances illégales avant de rejoindre son domicile. Enfin, il n’éprouve aucune empathie pour la douleur d’autrui. Le jour où une nouvelle patiente, jeune, jolie et portant un « magnifique » appareil dentaire métallique – de ceux qui le fascinent tant –, franchit la porte de son cabinet, il est aux anges. Il ne sait pas que sa vie va s’en trouver bouleversée.
Augustin Ferrer propose un thriller psychologique qui joue sur la méfiance naturelle que certains ressentent à l’idée de se rendre chez le dentiste. Son personnage est finement composé, ses vices le rendent dérangeant mais jamais repoussant. Il exerce ainsi une certaine attraction qui compense le côté peu rythmé de la narration. Jouant essentiellement sur des faux-semblants, le récit est plus intrigant que tendu. Cet aspect un peu sage se retrouve dans le dessin réaliste de l’auteur qui expose agréablement protagonistes et décors de cette Amérique des années 60 sans effets spectaculaires.
Ce polar manque sans doute de coffre mais il est indéniablement astucieux et bien écrit.
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