C
onvoyer d’île en île une actrice qui se défonce aux amphétamines et se faire descendre une fois sur deux n’est pas forcement ce pourquoi Angela s’est engagée dans l’OSS…
Désormais, elle survole un Pacifique où la guerre cherche sa fin. La question n’est plus de savoir quand le Japon cèdera, mais après combien de centaines de milliers de morts. Pour ce faire, Yann imagine une échappatoire qui amène l’ex-WASP aux commandes de son Grumman J2F-5 loin des eaux turquoises des lagons.
Après un prologue qui constitue à lui seul un morceau d’anthologie, le reste de l’album connait malheureusement deux ou trois trous d’air qui conduisent à se poser la question de la finalité du cycle « Pacific ». En effet, si la jeune pilote servait initialement d’alibi à Romain Hugault pour assouvir sa passion pour les pin-up et les avions de la Seconde Guerre mondiale, elle avait su prendre entre les mains expertes de Yann une autre dimension que le dessinateur du Grand duc transposait en volumes des plus plaisants. Mais sur ce Paradise birds, la belle américaine refait du nanny job, est encore cantonnée au rôle de cible récurrente pour la chasse nipponne et joue les vestales sur les lignes arrières… rien qui n’ait déjà été vu dans les tomes précédents et qui rendrait presque anecdotiques les passages - réussis - sur le programme Manhattan ou la guerre de l’ombre entre les services secrets nippons et américains. Sur une fiction historique, est-il possible d’envisager que la brunette prenne les choses en mains et verse dans la série noire plutôt que dans le catalogue de lingerie ?
Petit virage de dégagement pour évoquer le graphisme qui - dans les dix premières planches - atteint des sommets, mais qui, curieusement, se permet quelques petits décrochages surprenants, ce qui n’ôte en rien à la qualité globale de la prestation qui demeure de haut vol.
Angel Wings arrive à un point où il devient difficile de capitaliser uniquement sur la sensualité de son héroïne et la maestria de Romain Hugault dans l’art du dessin aérien... L’égérie des WASP mérite mieux !
C’est à bord d’un hydravion « Duke » très fatigué qu’Angela doit mener à bon port la charmante vedette Betty Lutton… Enfin, si les deux hydravions de chasse japonais ne descendent pas son canard boiteux avant…
Critique :
Angela est une fois de plus chargée d’amener à bon port une vedette au cours d’une tournée dans le Pacifique. Celle-ci, Betty Lutton, est du genre pleurnichard, suffisamment « agréable » pour qu’on ait envie de la noyer (mais bon, faut savoir se retenir), d’autant que, malgré elle, elle sert de couverture à une très importe mission de l’OSS visant à abréger la guerre.
L’auteur, Yann, met en exergue la machination ourdie par les services secrets américains dans un camp d’isolement pour citoyens américains d’origine japonaise afin d’obliger une jeune femme à prendre contact avec son frère rentré au Japon avant la guerre…
Au milieu d’images paradisiaques dues au talent de Hugault, la guerre se poursuit de jour comme de nuit dans les airs donnant lieu à des dessins d’un réalisme fou.
C’est aussi l’occasion d’un retour en arrière pour narrer une rencontre entre Angela et sa sœur. Sœur, rappelons-le, morte dans des conditions atroces à bord d’un avion en flammes, une mort étrange qui tourmente Angela vu que cette mort est plus que suspecte et que l’on sous-entend que ladite sœur avait trahit les USA au profit du Japon. Angela veut innocenter sa sœur et poursuit autant qu’elle peut sa propre enquête.
Je tiens à me répéter : les dessins d’Hugault ont de quoi flanquer le bourdon à bien d’autres auteurs qui voudraient s’essayer à représenter des scènes de combats aériens. Le dessinateur crée des décors plus vrais que vrais. Des cartes postales pour amateurs de sable blanc et de cocotiers. De vrais paradis… Enfin, s’il n’y avait pas la guerre, cette petite plaisanterie tellement meurtrière qui ravage tout.
N’hésitez pas à acheter l’intégrale en deux volumes contenant chacun trois albums ! L’histoire vous paraîtra plus cohérente et vous vous rendrez ainsi compte où Yann voulait en venir grâce au coup de théâtre final…
Angela doit conduire une pin-up sur une île utilisée comme base de repos par les américains (je ne savais pas que cela avait existé mais cela me semble logique). Mais cette mission est une couverture. Angela participe en réalité au transport d’un japonais qui sert de liaison entre américains et nippons concernant des tractations pour une capitulation.
De l’aventure, un peu d’humour avec une pin-up déjantée et un capitaine William Fowler toujours aussi taquin, et des moments de tendresse et d’amitié entre ce même capitaine et Angela.
Encore de magnifiques représentations de l’aviation durant la seconde guerre mondiale. Yann et Hugault continuent, pour notre plus grand bonheur, les aventures d’Angela et vont certainement bientôt nous livrer les raisons du décès de sa sœur Maureen. Déjà les quelques révélations dans cet album nous les dévoilent… presque.
Avec ce tome 4 intitulé "Paradise birds", Yann et Romain Huguault débutent un second cycle des aventures d'Angéla ,pilote des WASP dans la série "Angel Wings" .
Il n'y a pas à dire, les scènes aériennes (et elles sont nombreuses ici) sont de toute beauté.Romain Hugault est vraiment, avec Francis Bergèse, l'auteur le plus talentueux de la bande dessinée aéronautique.
En plus, il se permet de nous gratifier de superbes pleines pages.
Même si, avec ce second cycle, on passe de la Birmanie aux bases des Marines du Pacifique (pas très loin d'ailleurs de la base des "Têtes brulées") et que l'intrigue est autre, Yann conserve comme fil rouge la recherche de la vérité sur la mort de Maureen, la sœur d'Angéla, sur laquelle on restait un peu sur notre faim après l'album précédent.
Dans cet opus, le côté aventure l'emporte largement sur le côté Pin-up, et j'ai vraiment hâte de connaitre la suite de cette histoire d'espionnage.