J
ean a réalisé le rêve de son père : il est devenu ingénieur. Ce diplôme lui permettra de facilement obtenir un emploi, surtout avec l’aide de ses confrères d’université. Heureusement, puisque sa fiancée, Clara, est enceinte. Le futur papa prend son rôle au sérieux et rentre dans le rang. Mais les journées sont interminables et sa compagne n’apprécie pas trop. Ce qu’elle aime en lui, c’est quand il ne joue pas le carriériste. Et en plus, elle vise le championnat du monde du « baby blues ».
Dans Rentrer dans le moule, Le Cil vert propose une réflexion lucide sur le couple, la maisonnée et le boulot. Bref, il cherche à résoudre la quadrature du cercle à une époque où l’homme ne peut et ne veut plus être un simple géniteur. Les patrons ne l’entendent cependant pas ainsi et ils insistent pour que les employés soient disponibles et performants. Le héros en fait la démonstration, concilier travail et famille, ce n’est pas de la tarte. Le récit s’étire un peu, il inclut de longs segments rappelant les études du protagoniste dans une école où de solides amitiés se nouent sur fond de bizutages interminables. Ce retour dans le passé n’apporte pas grand-chose.
L’auteur assume également l’illustration de ce roman graphique. Son coup de pinceau évoque étrangement celui de Fabrice Erre : même mouvement, même rondeur, même dessin caricatural, notamment les yeux globuleux de l’acteur principal. La colorisation dans des teintes sépia est intéressante, elle rappelle à quel point la vie peut être terne si on capitule pour devenir conformiste.
Des personnages attachants dans lesquels plusieurs lecteurs se reconnaîtront, une histoire sympathique, quoique vaguement déprimante ; à ne pas lire en période de vague à l’âme.
Pour ma part...
j'ai trouvé cette BD intéressante. C'est la troisième que je lis du Cil Vert et je suis de plus en plus convaincu par son style.
Si on peine à rentrer dans cette BD, notamment à cause de passages peu crédibles : je pense en particulier aux bizutages des gedzarts, si déconcertants avec leurs looks que j'ai cru à une fiction...
Le récit reste clair, sensible... On apprend des choses, sur l’École des Arts et Métiers surtout, mais aussi les ressentis de l'auteur sur son parcours de vie...
La narration témoigne de ses réflexions sur certains sujets, quoiqu'on peut parfois être en désaccord avec lui...
Le bizutage à l'ENSAM est-il si négatif ? Faut-il rentrer dans le moule pour vivre avec dignité ? Est-ce qu'on a le choix ? Comment s'émanciper, quand on est une femme ou un homme ?
Simple, personnel...
...mais riche en enseignement.
J'étais attiré par le thème de la singularité dans un monde un peu uniforme. Cependant, son exploitation m'a plutôt assez déçu.
En effet, cela devient un peu du n'importe quoi au fil de ce récit d'un homme qui s'engage dans un travail temporaire en attendant que sa compagne accouche d'une fille ce qui peut entraîner quelques conflits. Pas le fait d'avoir un bébé bien entendu mais celui de s'engager dans un travail alors que l'autre moitié a besoin de passer un peu plus de temps ensemble.
Je m'attendais sans doute à autre chose de plus profond. Certes, il y a toute cette histoire sur cet élève ingénieur intégrant l'Ecole des arts et des métiers et ses atermoiements et autres questions existentielles. La conclusion de ce récit m'a laissé comme un goût d'inachevé. De toute façon, l'intérêt n'y était plus passé trente pages avec toute cette compilation de témoignages.
Un récit autobiographique que je qualifierai de nombriliste et d'un peu déprimant. Le dessin demeure toutefois assez plaisant et il y a un peu d'humour. La moralité reste le fait qu'il ne faut pas se laisser imposer un choix de vie mais obéir à soi-même pour choisir sa voie.
Le Cil Vert nous livre à nouveau une réflexion personnelle, nous dévoilant cette fois-ci un nouveau pan de sa vie (ou plutôt de celle de son alter ego, Jean).
Toujours juste, même si certains éléments pourraient ne pas toucher un public absolument pas familier des ingénieurs en général et de l'Ecole des Arts & Métiers ParisTech (anciennement ENSAM).
Je trouve personnellement qu'il y a un bon équilibre entre passages humoristiques et mélancoliques.
Bref, du grand Cil Vert!