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hou Zhou a beaucoup d'amis ; enfin, dans sa tête. C'est comme cela qu'elle trompe sa solitude car, dans ce refuge imaginaire, sa maman n'est pas tout le temps occupée par son travail, elles ne vivent pas dans un quartier malsain où les gens volent pour manger et où les pères battent leurs fils. Mais bon, à six ans passés, il y a bien un moment où il faudra quitter cette bulle loin d'être dorée mais néanmoins familière. C'est ainsi que la fillette va subir de gros changements : vivre en ville chez sa grand-mère et ses deux cousines plus âgées et entrer en CP ! Mince ! Quitter son seul copain Ben Benz et le beau An Chen, son amoureux secret ! Le monde est trop injuste !
Dans ce premier tome (diptyque), Bayue Chang'an dépeint le quotidien jonché de nouveautés déconcertantes d'une petite chinoise marginale, qui a perdu ses repères rassurants. Cabossée régulièrement par les remarques des autres écoliers qui lui renvoient sa maladresse, elle encaisse courageusement, craque parfois mais surtout rebondit de plus belle car certains ont compris que les différences peuvent être synonymes de richesses. Malgré le sérieux du sujet, le ton reste relativement léger de par la personnalité solaire de Zhou Zhou et les autres personnages attrayants qui, à de rares exceptions, ne sont pas bien méchants. Déroulé de manière chronologique, le récit s'adonne à des transitions souvent abruptes, qui, sans gêner la compréhension, donne l'impression de ne pas aller au fond de l'intention de l'auteur. Ce sentiment persiste au travers des péripéties car, si quelques pensées profondes surgissent, les mésaventures restent principalement de l'ordre des préoccupations enfantines.
Golo Zhao (La ballade de Yaya, Kushi) possède un style proche de l'animation, à ceci près que la rondeur des traits, les couleurs profondes et lumineuses accordent une douceur et une chaleur supplémentaires, parfaitement adaptées à ce genre d'histoire. Son trait simple capte l'essentiel des émotions et le lecteur fond devant les frimousses au sourire jusqu'aux yeux ou en en larmes. Le découpage est généreux en grandes cases et pleines pages, qui sont autant de portraits pris sur le vif.
Dans ce manhwa au format franco-belge qui fait la part belle aux illustrations magnifiques, le lecteur prend plaisir à suivre cette mini-héroïne bousculée par la vie. Cependant, il persiste le regret de n'avoir à lire qu'une histoire qui reste à la surface des choses, malgré un potentiel émotion avéré.
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