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bjet graphique non identifié, Pandora propose un vaste panorama de récits courts de provenances diverses. Si, en fin de compte, la forme n’est pas si importante, il est amusant de constater que même l’éditeur a de la peine à nommer son entreprise. En effet, sur la couverture, il y est indiqué qu’il s’agit d’une revue (à laquelle, pour rappel, on ne peut pas s’abonner). Dans le même temps, dans son maigre édito, Benoît Mouchard préfère parler d’anthologie, tandis que l’ours appelle prudemment ce numéro une publication. Comprenne qui pourra, alors que ce #3 se dévoile en un ouvrage en tête-bêche, sans que cette particularité apporte quoique se soit de pertinent.
Curiosité et blague à part, le sommaire de ce numéro se montre particulièrement riche et alléchant. Passée la tête de gondole – le Corto Maltese du duo Juan Diaz Canales/Ruben Pellejro -, quelques auteurs retiennent spécialement l’attention : Migueanxo Prado, Tom Tirabosco, Julien Neel et Xavier Mussat fournissent des efforts remarquables. Ces « nouveaux » rejoignent les déjà « tauliers » du canard, Jean-Christophe Menu, Killofer, Alfred, Jean-Claude Götting ou Johan De Moor, tous également très à l’aise dans ce format si délicat à manier. À ceux-ci viennent s’ajouter quelques découvertes intéressantes et souvent surprenantes. Pour son premier récit solo, Baptiste Gaubert dégage une réelle maîtrise et un étrange univers permet à Wisut Ponnimit de s’aventurer sur des pistes inusitées, entre contes de Grimm et manga de Tezuka. Pour finir, les hilarants Projets en cours de Paul Martin et les Non pas… mais de Tonci Zonjic encadrent ces fables dessinées avec espièglerie et un soupçon de dérision désespérément bienvenus.
En résumé, que du très bon ou mieux encore. Par contre, l’emballage continue de décevoir. L’édito déjà mentionné se limite à ressasser la volonté de laisser toute liberté aux artistes et ne présente aucun réel intérêt. Pire encore, les faméliques notices qui introduisent chaque histoire se révèlent indigentes et répétitives. Résultat, pris dans son ensemble, le volume manque d’étincelle et d’identité. Les nouvelles succèdent froidement aux nouvelles, sans aucun liant ou accompagnement ; un florilège, certes, d’une qualité narrative exceptionnelle, mais tristounet et finalement sans âme.
Malgré un non-choix éditorial navrant, Pandora offre une fenêtre d’expression indispensable au 9e Art, autant pour ses dessinateurs et ses scénaristes que pour ses lecteurs.
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