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oémie, Émilien, Lucile, Térence, Capone et l'agent Sigfrid ont dû prendre la fuite lorsque que Bruce et ses hommes ont débarqué à Alcatraz. Direction les îles Marquises, le lieu pointé par leur sphère, où ils espèrent bien faire avancer leurs recherches. Malheureusement, dans l'urgence, ils n'ont pas atterri tout à fait où ils le souhaitaient et vont devoir relier la bonne péninsule avant de pouvoir en apprendre plus sur les fameux artefacts.
Visiblement, Denis-Pierre Filippi compte encore réserver quelques rebondissements avant de délivrer les secrets de son intrigue. Distillées avec soin, les nombreuses informations ne laissent pas les lecteurs reprendre leur souffle. Arrivée, transfert sur l'île ciblée et séparation en deux groupes constituent les éléments introductifs de cet opus qui démarre sur les chapeaux de roue. Le scénariste des Mondes cachés incorpore une bonne dose d'humour grâce au côté pince-sans-rire de la militaire allemande qu'il associe à son duo de héros. Très vite, l'intérêt de leur périple apparaît et même s'il ouvre de nouvelles interrogations, la facilité avec laquelle les événements s'enchaînent rend leurs découvertes passionnantes. L'action, très présente, y est également pour beaucoup ; le groupe se retrouve face à des dangers toujours plus nombreux et énigmatiques et les efforts déployés pour rejoindre les autres et survivre rythment leur avancée. À défaut d'en apprendre plus sur le Troisième axe et ses desseins, le titre de ce cycle prend tout son sens et l'album se conclut sur un intenable suspense et le sentiment que le sixième et dernier devra démêler énormément de fils pour ne pas être frustrant.
Après l'urbanisme de Londres, San Francisco et Alcatraz, Silvio Camboni peut s'essayer à des paysages de verdure. Le décor que son comparse a choisi lui offre tout le loisir de peindre une végétation luxuriante et une splendide mer bleue. Le dessinateur transalpin n'hésite pas à varier les angles de vue livrant ainsi certaines cases aux paysages à couper le souffle. Outre ces séquences, l'identité graphique de la série n'est pas oubliée : robotique et technologie à tendance Steampunk sont encore au rendez-vous sans dépareiller. Le mélange est donc réussi notamment grâce aux belles couleurs, éclatantes, qui donnent toutes leurs forces aux images. Et chaque planche, pleine de détails, devient un vrai plaisir visuel.
Même si la trame centrale est laissée quelque peu de côté, le charme de ce tome associé aux découvertes et questions soulevées sont autant de raisons pour trépigner d'impatience en attendant la fin de ce cycle. De quoi confirmer que Le Voyage extraordinaire est à placer tout en haut de la liste des séries qui font voyager et rêver... quelque soit l'âge.
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