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Petit traité d'écologie sauvage 1. Petit traité d'écologie sauvage

27/03/2017 8333 visiteurs 7.0/10 (1 note)

L es autorités du monde entier ont décidé d’appliquer la vision des Jivaros Achuar, selon laquelle toute forme de vie est considérée à l'égal de l'humain et appartenant donc pleinement à la société. Autant dire que ce n’est pas sans bouleverser le quotidien des occidentaux… Politique, pouvoir, mœurs sont passés à la moulinette des préoccupations environnementales devenues prioritaires : il n’est plus aucun responsable pour vouloir gouverner ; le système capitaliste est abandonné pour retourner au bon vieux troc ; Poutine devient un extrémiste de l’anti-spécisme... Bref, c’est l’ensemble des valeurs libérales jusque-là prépondérantes qui part à vau-l’eau.

Petit traité d'écologie sauvage se situe dans la lignée de la précédente bande dessinée d’Alessandro Pignocchi, Anent, placée sous l’égide de l'anthropologue Philippe Descola. Mais s’il y a une parenté dans les thèmes, la démarche est différente : il s’agit ici d’une BD humoristique, composé de courts récits tirés du blog Puntish.

L’auteur adopte un ton ironique et décalé. La permutation des visions Achuar et occidentale est particulièrement efficace pour dénoncer notre pensée et nos modes de vie ethno-centrés. Avec cette sélection de notes satiriques, Alessandro Pignocchi fait mouche : une bonne façon de faire passer le message !

Par T. Bisson
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Petit traité d'écologie sauvage
1. Petit traité d'écologie sauvage

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L'avis des visiteurs

    boprat Le 02/06/2017 à 00:13:15

    Au croisement de Zai zai zai et de Saison brune :
    un album d'une puissante simplicité !
    Drôle, poétique, politique, philosophique... en qq traits et qq bulles.
    Chaque relecture amène dans un autre chemin de pensée ou d'imaginaire.
    Merci

    MRANN Le 10/04/2017 à 18:43:42

    Alessandro Pignocchi, chercheur en sciences cognitives et en philosophie de l'art, spécialiste d'ornithologie, a depuis longtemps travaillé sur les indiens Jivaros Achuar, au cœur de l'Amazonie. Après un premier livre où il racontait son séjour parmi eux, qui se voulait plus le récit d'une confrontation d'un parisien à une vie totalement différente qu'un récit anthropologique, il publie ce Petit traité d’écologie sauvage, reprenant plusieurs bandes de son blog.

    Loin de toute volonté universitaire ou de reportage, il nous expédie dans un futur proche où le monde entier aurait soudain décidé d'adopter la vision animiste des Jivaros. Dès lors les animaux et les plantes accèdent aux statuts d'êtres vivants et les conflits changent totalement d'ordre. Le Parlement Européen se terrifie de ses votes passés, les dirigeants tentent tant bien que mal de fuir ou de démissionné mais son forcés par leurs peuples à rester à leur place : un Hollande dépité tente tant bien que mal de démissionner pour son premier ministre, réincarné en concombre de mer...

    Parmi plusieurs réjouissance, une longue partie est consacré à des saynètes ou un chercheur indiens tente de comprendre, avec une approche regard anthropologique, les us et coutumes baroques d'une des dernières peuplades de citadins fréquentant un bar PMU. Le récit de ses observations et ses conclusions, toutes marquées par le plaquage par le chercheur de ses propres visions du monde et complètement décalées avec la réalité, forme un réjouissant miroir des défauts que peut avoir ce types de recherches...

    Avec sa connaissance très fine et de la recherche comme des sociétés entrant en collision, Pignocchi porte un regard très amusé sur la société contemporaine sans jamais verser dans un quelconque pittoresque. Ce jeu sur le type de récit, accentué par l'effet "carnet de voyage aquarellé" du dessin et l'humour constant, fonctionne à merveille et donne une bande dessinée politique bien plus originale que beaucoup d'ouvrages affirmant l'être.