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epuis son enfance, Jean-Sébastien a toujours été fasciné par le bouddhisme, autant sur le plan spirituel que philosophique. Sa passion est telle qu’il a même pris la décision de devenir moine ! Par contre, son Canada natal n’est pas la meilleure place pour cette vocation. Pas de problème, il ira jusqu’au Népal pour atteindre son objectif. Même si la réalité va le faire rapidement déchanter, ce périple le changera à jamais.
Entre récit initiatique et journal de voyage, Comment je ne suis pas devenu moine narre le cheminement géographique et intérieur d’un Gaspésien sur les traces de l’Illumination. Quarante ans après les baba cools et le Jonathan de Cosey, Jean-Sébastien Bérubé fait « la route » jusqu’à Katmandou et l’Himalaya. L’auteur de Radisson démontre une sensibilité délicate et une candeur à faire rougir tout au long de ses pérégrinations. Pourtant, il aurait eu le droit de craquer. En effet, outre le choc culturel et économique, il va devoir accepter que, même dans les lieux les plus saints, c’est bien l’humain et ses insuffisances qui ont force de loi. Qu’importe le pays ou la religion, il est la seule personne qui peut se comprendre et trouver la bonne voie. Le réveil est brutal, mais apparemment salvateur pour le jeune homme.
Heureusement, il n’est pas seulement question de méditation, Bérubé en profite également pour explorer cette fascinante région. Plus classique dans la manière, ce pan de l’ouvrage est consacré à un volet plus touristique de l’expédition qui l’emmènera jusqu’au Tibet. Paysages à couper le souffle, monuments impressionnants et anecdotes authentiques (tourista et mœurs étranges sont au rendez-vous) rendent la lecture agréable, spécialement pour les bédéphiles globe-trotteurs. Le trait lâché, mais précis – à la manière d’un carnet de croquis – s’avère parfaitement adapté et donne un cachet certain aux illustrations. Évidemment, les distances sont grandes et les trajets parfois un peu longs. Résultat, la narration s’en ressent et, du coup, quelques passages auraient certainement gagnés à être resserrés.
Expérience humaine racontée avec soin et sincérité, Comment je ne suis pas devenu moine respire la sérénité, celle de celui qui a su aller jusqu’au bout de son rêve. Même, si l’aboutissement n’a pas été tel qu'anticipé ou souhaité, le héros y a gagné en maturité et le lecteur, une belle bande dessinée !
C'est un voyage fort intéressant aux confins du Népal puis du Tibet sous domination chinoise qui nous est proposé par l'auteur dans une auto-biographie assez intéressante. Pour la première fois, l'image que j'avais du bouddhisme s'est un peu égratigné ce qui explique sans doute le titre de cette oeuvre qui ne fera pas dans le prosélytisme. Certes, on va vivre également la candeur et la naïveté en même temps que le cheminement de l'auteur québécois Jean-Sébastien Bérubé.
J'avais sans doute besoin de cela pour comprendre certaine chose. J'ai bien aimé la conclusion sur l'être humain que nous sommes tous sous des habits différents ou des religions différentes. Les dérives existent malheureusement partout.
C'est un gros pavé de 222 pages mais il faut ce qu'il faut. Le dessin m'est apparue comme assez sympathique tout en rondeur pour une lecture agréable. Les situations de ce carnet de voyage s'enchaînent pour nous montrer à chaque fois un aspect un peu différent mais avec des anecdotes assez significatives. Bref, c'est une bd qui va à contre-pieds. On ne comprend qu'à la fin qu'il s'agit d'une autobiographie grâce à un cahier graphique assez intéressant avec de réelles photos. J'ai franchement bien aimé.